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De Marco Polo à Ali Baba : riz au lait d’amandes épicé

 

Tenir un blog prend (beaucoup) de temps, souvent bien plus de temps que les blogueurs ne veulent bien l’admettre. D’ailleurs, plus ils sont en état d’addiction, plus ils minimisent le temps passé et nient leur pathologie (c’est comme avec n’importe quelle drogue, n’est-ce pas ?)

Écrire ne serait-ce qu’un billet par semaine n’est donc pas tout à fait une sinécure. Surtout quand votre hébergeur est connu sous le (sur)nom d’overb(l)og. A chaque mise en ligne, vous vous demandez quelle farce il vous réserve. En même temps, vous n’osez pas vous lancer dans l’aventure d’un changement de plateforme, c’est au-dessus de vos capacités informatiques.

Après la mise en ligne, en incurable perfectionniste que vous êtes, vous reprenez dix fois le texte pour corriger petites coquilles et aléas de mise en forme. Parfois, de grossières erreurs sur les proportions des recettes viennent se glisser : fautes impardonnables, dont les conséquences pourraient être dramatiques, vu les milliaaards d’internautes susceptibles de vous lire et d’essayer l’une de vos recettes.

Heureusement, la vie se charge de vous imposer des périodes de sevrage de temps en temps. Surtout quand, en pleine période d’intense création musicologique, votre disque dur (enfin, celui de l’ordi, pas votre cortex, encore que…) vous largue la seule fois de votre vie où vous n’avez pas fait de sauvegarde quotidienne des fichiers sensibles.

Le week-end, au lieu d’un sympathique brunch entre amis, au lieu de vous lancer dans une autre galette à la frangipane, vous avez supplié une bonne âme de vous prêter son ordinateur portable et entrepris de refaire le boulot d’écriture perdu.

Résultat garanti : vous n’avez même plus envie d’aller sur internet, hormis pour vérifier vos e-mails ou l’état de votre compte en banque. Pour la première fois depuis des mois et des mois, vous avez acheté une soupe toute prête au supermarché. Pour une fois, c’est l’Homme qui, rentré du travail avant vous, s’est mis aux fourneaux.

Comme il vous arrive encore de dormir un peu, ou d’aller au cinéma voir le dernier Ken Loach (terrifiant, mais au moins, en sortant, vous ne risquez plus de vous plaindre de votre boulot), vous avez, en gros, déserté vos blogs préférés depuis une bonne semaine… et oublié qu’au mois de décembre, vous avez participé à un concours « Épices : de Marco-Polo à Ali-Baba » organisé par l’association Miam-Miam. En triant des dizaines de courriels non lus, vous vous apercevez avec surprise que vous avez gagné le premier prix avec une recette de riz au lait d’amandes et aux épices douces.

Riz au lait d’amandes épicé

C’est un riz au lait sans lait de vache, cuisiné un jour où je n’avais que la boisson aux amandes de marque Bjorg sous la main. Le résultat m’a plu, j’ai trouvé cela non seulement goûteux, mais très digeste. Au lieu du lait d’amandes tout prêt, on peut fabriquer un lait d’amandes maison, c’est tout de même bien meilleur…

– 1l de lait d’amandes
– 100 g de riz rond
– 100 g de sucre (75 g seulement si vous utilisez la boisson amandes Bjorg, déjà légèrement sucrée)
– 1 gousse de vanille
– 1 bâton de cannelle (ou 1/2 cuillère à café rase de cannelle en poudre)
– 5- 6 filaments de safran (ou une dosette de poudre)
– 5 gousses de cardamome verte
– caramel liquide pour accompagner (facultatif)

1. Faire cuire le riz 3 minutes dans une grande casserole d’eau bouillante additionnée d’une pincée de sel. Egoutter.

2. Porter à frémissement le lait d’amandes avec la gousse de vanille fendue et grattée, et le safran. Ajouter également le bâton de cannelle fendu dans le sens de la longueur et les gousses de cardamome, en prenant soin de les enfermer dans une boule à épices ou un nouet, afin de pouvoir les retirer plus facilement en fin de cuisson.

3. Ajouter le riz et le sucre au lait d’amandes et aux épices. Laisser cuire 30 à 40 minutes à tout petit feu. Retirer la gousse de vanille en fin de cuisson.

4. Déguster tiède ou froid, avec un filet de caramel ou nature.

Attention, à la fin de la cuisson, la préparation doit rester assez liquide. En refroidissant, le riz continue à absorber le lait d’amandes, et l’ensemble prend une consistance crémeuse. Si vous prolongez la cuisson plus longtemps, le résultat risque d’être très sec et bourratif une fois refroidi.

Figues au Muscat et tuiles croustillantes aux noix (A Vos Casseroles #13)

A mes casseroles !

Cette fois je m’y mets, aux jeux de la blogosphère, au lieu de rester toute seule dans mon coin.

Je troque donc les amandes du dernier billet pour des noix, et je vous resers les figues, puisque ce sont les deux ingrédients requis pour la 13e édition du concours lancé par Marie-Laure. Cela tombe très bien parce que non seulement j’adore les figues, comme j’ai déjà dit, mais j’ai des noix en stock depuis notre dernier passage chez les parents de l’Homme. Super, les beaux-parents, en matière de fourniture de fruits et légumes.

Cuisiner les fruits dans des sirops à base de vins doux et d’épices est une sorte de manie. J’ai une prédilection pour le Banyuls, mais cette fois c’est au Muscat de Beaumes de Venise que j’ai eu envie de m’attaquer (enfin, avec modération, hein ?).

Pourquoi le Beaumes de Venise ? Une banale associations d’idées. La dernière fois que je vais à la boulangerie, je remarque un stock de confitures aux noms rigolos voire carrément incongrus : confiture de sorcière, confiture du Vert-Galant, Gratte-cul, et surtout… Couille du pape. Dans le règne végétal, je ne voyais pas du tout à quoi pouvait correspondre cette amusante appellation. Après recherche, je découvre que l’appendice masculin apostoliquement rebaptisé est une variété de figues provençales. Provence, vallée du Rhône, voilà comment j’arrive au Muscat de Beaumes de Venise, un nectar qui m’avait conquise il y a quelques années, et que j’ai eu envie de goûter à nouveau, pour changer du sempiternel Muscat de Rivesaltes familial.

Me voilà donc repartie sur une recette de figues. Au lieu de les cuire dans un sirop, comme je l’avais fait pour les poires au Banyuls de l’année dernière, je les garde crues (vraiment cela me fait mal au coeur de cuire des figues de Solliès aussi magnifiques que celles que je trouve au marché d’Aligre, en ce moment). Simple macération dans le sirop, c’est parfait, ça ne gâche pas le goût et la consistance, et cela demande encore moins de travail.

Pour accompagner, il faut du croquant, du croustillant, mais du léger : des tuiles aux noix, une recette de Mamina. Oui, la moitié de ma contribution au jeu A vos casseroles est un plagiat… M’en fiche, je voulais absolument goûter ces tuiles, et vu le succès qu’elles ont eu, je peux vous dire que j’aurais eu tort de me priver.

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Figues au Muscat et tuiles croustillantes aux noix

 

Pour 4 personnes :

– 16 figues de Solliès bien mûres (ou de figues « couilles du pape », si vous en trouvez 😉
– 25 cl de Muscat de Beaumes de Venise
– 80g de sucre
– 1 bâton de cannelle
– ½ gousse de vanille

On fait chauffer le Muscat avec les épices et le sucre jusqu’à obtenir un sirop (environ 20 minutes de cuisson à feu doux). On verse ce sirop légèrement tiédi sur les figues coupées en quartiers ou en deux, on mélange pour bien enrober, on réserve au frais au moins 2 heures.

Pour les tuiles croustillantes aux noix d’après Mamina (recette originale ici, j’ai divisé les proportions par deux) :

– 50g de beurre (salé pour moi)
– 120g de sucre (il y en avait un tout petit peu plus chez Mamina, et un mélange de sucre et de cassonade)
– 50g de farine
– 50g de jus d’orange (environ 1 petite orange ; la pesée est importante pour la réussite des tuiles)
– 100g de noix décortiquées et hachées au robot (pas en poudre)

1. Préchauffer le four à 230°. Mélanger au fouet le beurre ramolli et le sucre jusqu’à obtenir une crème, ajouter la farine, le jus d’orange, puis les noix hachées.

2. Disposer de petits tas de pâte (j’ai bien dit petits : ça s’étale à la cuisson) bien espacés les uns des autres (au moins 7-8 centimètres) sur une plaque à patisserie couverte d’une feuille de papier sulfurisé (ou d’une feuille de silicone). Les aplatir avec une fourchette mouillée, enfourner pour 8 minutes environ. Les bords des tuiles doivent être caramélisés, le centre légèrement doré.

3. Laisser refroidir avant de détacher les tuiles de la feuille de cuisson. Sauf si vous voulez leur donner une forme arrondie, ce qu’il faut faire lorsqu’elles sont encore chaudes (je me la joue flemmarde, mes tuiles sont plates).

J’aurais pu baptiser ce dessert « Couilles du pape en marinade de Beaumes de Venise, tuiles crousti-caramélisées aux noix »… Mais vu que la moitié de la recette n’est pas de mon fait, je me sens un peu hors concours. Bref, c’est pas le moment de la ramener… alors je me suis censurée (pour une fois).