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Penne aux courgettes grillées, ricotta, ail, menthe et pignons

Déjà la mi-juillet… Ciel lumineux, ballet d’hirondelles. Le boulevard est devenu presque calme en quelques jours. 

Il y a bien quelque quarte policière (la-ré-la-ré..), quelque quinte du SAMU (la-mi-la-mi…), l’accélérateur nerveux du motard (toujours en colère, le motard !), et les travaux de voierie (le marteau-piqueur est en quelque sorte la signature sonore de l’été parisien), mais l’atmosphère est moins agressive que d’ordinaire. 

On peut déguster cette pasta sur le balcon, près des pots d’herbes aromatiques. Une petite table, deux chaises pliantes. Voilà mes vacances 😉 

Penne aux courgettes grillées, ricotta, ail, menthe et pignons 

Pour 4 personnes : 

– penne (ou tout autre pâte sèche, courte) : 350 g 

– courgettes : 2 

– ail frais : 1 gousse 

– menthe fraîche : une dizaine de feuilles 

– ricotta fraîche de brebis ou de buflonne : 250 g (celle de bufflonne se trouve à Monoprix) 

– pignons de pin : 20 g 

– parmesan râpé : 20 g 

– huile d’olive : 4 cs 

– sel et poivre du moulin 

1. Préchauffer le four à 220°C (thermostat 7), position gril. Laver et couper les courgettes en rondelles de 2-3 mm d’épaisseur. Disposer ces rondelles en une seule couche, sur une ou deux plaques à four très légèrement badigeonnées d’huile d’olive. Saler. Enfourner jusqu’à ce que les courgettes soient dorées (surveillez de près !), en les retournant à mi-cuisson. Réserver au chaud. 

2. Porter une grande casserole d’eau à ébullition, saler, faire cuire les pâtes al dente selon les instructions du paquet. 

3. Pendant ce temps, mixer rapidement la gousse d’ail, la menthe, une dizaine de tranches de courgettes prélevées sur celles que vous aurez préalablement grillées, le parmesan et la ricotta. Saler légèrement (la ricotta et le parmesan le sont déjà) et poivre. 

4. Égoutter les pâtes, assaisonner avec la sauce à la ricotta, répartir dans des assiettes creuses. Disposer par dessus courgettes et pignons de pin grillés. Ajoutez un filet d’huile d’olive pour parfaire la présentation. 

Blondes et brunes : madeleines aux deux sésames

Toujours dans l’attente du jour J… Peu de cuisine chez Natalia en ce moment… La tête est ailleurs ! 

Douces et parfumées, typées mais délicates. C’est l’alliance du sésame noir et du sésame blond qui fait la différence dans cette recette… Beaucoup de gens perçoivent un goût légèrement différent de la madeleine traditionnelle, mais sans pouvoir identifier à quel ingrédient cela tient. Le sésame est une petite graine discrète qui fait merveille en pâtisserie, surtout quand elle est légèrement grillée.

Le repos de la pâte et la méthode de cuisson garantissent une bosse rebondie, une jolie couleur dorée, une texture fondante qu’il est parfois difficile d’obtenir avec les madeleines, trop souvent sèches et bourratives. Enfin que cela ne vous empêche pas de les tremper dans le thé, si ça vous chante ! 

Madeleines aux deux sésames 

Pour 36 madeleines environ (3 plaques en silicone de 12 empreintes, soit des madeleines de taille moyenne) :

Préparation : 20 minutes + 2 h de repos 

Cuisson : 12 minutes 

– 120 g de beurre 

– 3 œufs 

– 200 g de sucre en poudre 

– 10 cl de lait 

– 250 g de farine 

– 1 sachet de levure chimique (11g)

– 1 cs de graines de sésame blond 

– 1 cs de graines de sésame noir (en épicerie fine : dans cette recette, le sésame en graine est préférable à la pâte de sésame noir que l’on trouve chez certaines épiceries asiatiques). 

1. Faites griller à sec les graines de sésame à la poêle, à feu très doux, jusqu’à ce que le sésame blanc commence à dorer légèrement. Remuez constamment pour ne pas laisser brûler. Retirez du feu et passez les graines au mixeur afin d’obtenir une poudre fine. 

2. Faites fondre le beurre à feu doux. Dans une jatte, fouettez les œufs entiers avec le sucre, ajoutez le lait, incorporez ensuite la farine et la levure tamisées, enfin le beurre fondu et la poudre de graines de sésame. 

3. Réservez au frais au moins 2 heures, voire tout une nuit. Il paraît que cela permet d’obtenir à coup sûr la fameuse « bosse ». 

4. Préchauffez le four à 210° C, chaleur tournante si possible. Remplissez au 3/4 les empreintes des moules à madeleine. Enfournez pour 4-5 minutes, puis éteignez le four et laissez les madeleines cuire ainsi encore 3 minutes. Il est possible qu’au bout de ce temps elles soient déjà cuites et bien dorées à l’extérieur. Mais selon la taille des moules, et surtout si vous utilisez des moules plus grands, il est possible que ce ne soit pas encore tout à fait le cas : rallumez alors le four à 180° et poursuivez la cuisson environ 5 minutes, jusqu’à ce que les madeleines soient dorées. 

5. Sortez les plaques du four, démoulez et laissez refroidir. Conservez dans une boîte en métal, une petite semaine maximum.

Printemps au rdv : tarte aux blettes, chèvre, raisins et pignons

Mardi matin, je me rends au rond-point du Luxembourg. J’ai rendez-vous avec un universitaire qui a ses habitudes au Rostand. L’adresse est chic, la terrasse baignée de soleil. La carte n’a aucun intérêt mais cela tombe bien, les intellos du quartier fréquentent ce lieu pour se restaurer les neurones, pas pour s’en mettre plein la panse. 

Il est dix heures passées de cinq minutes, et malgré le poids de mes 8 mois de grossesse, je suis arrivée avant le professeur C. Je m’installe et commande un Darjeeling, nom qui semble dérouter le jeune serveur, apparemment novice en ces lieux. Je m’explique en lui montrant la carte (où, du reste, il n’y a que quatre variétés de thé possibles, toutes de chez Mariage). 

Une bonne heure passe et je dois me rendre à l’évidence : M. le Professeur n’est pas venu au rendez-vous. Pas de message sur le portable, aucune nouvelle. 

Je ne suis qu’à moitié fâchée, connaissant le type à qui je dois ce « lapin ». Après tout, la journée est belle et la traversée du Luxembourg est plus tentante qu’un entretien protocolaire. Le printemps, lui, est au rendez-vous. 

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Ma petite promenade faite, je rentre à la maison et me lance dans une tarte aux parfums des beaux jours : une pâte un peu rustique, moitié farine de blé, moitié farine d’épeautre, des feuilles de blettes bien tendres, des pignons de pin, du fromage de chèvre, des raisins de Corinthe pour une note légèrement sucrée, quelques feuilles de basilic pour relever la fraîcheur méditerranéenne de la préparation. Une tarte à déguster sans autre forme de procès, tiède ou froide, en pique-nique ou sur le balcon d’un appartement parisien… 

Tarte aux blettes, chèvre, raisins et pignons 

Pour la pâte : 

– farine de blé T65 (semi-complète) : 100g 

– farine blanche d’épeautre : 75g 

– parmesan râpé : 2 cs 

– sel fin : 1 petite cc rase

– beurre doux : 80g 

– 5 cl d’eau glacée additionnée d’1 cs de vinaigre 

Pour l’appareil : 

– jeunes feuilles de blettes : 200g (poids de la partie verte seulement) 

– raisins secs : 1 poignée 

– pignons de pin : 1 poignée 

– ail : 1 petite gousse, dégermée, hachée finement 

– oignon : 1/2, haché finement 

– lait : 15 cl 

– crème liquide entière : 5 cl 

– chèvre frais à tartiner (type Chavroux) : 50g 

– tomme de chèvre râpée : 50g (peut être remplacée par un autre fromage à pâte dure râpé) 

– œufs : 2 

– farine : 2 cs rases 

– sel, poivre du moulin 

– basilic frais à grandes feuilles : 6-8 feuilles 

– huile d’olive : 1 cs 

1. Mélangez les farines, le parmesan et le sel, ajoutez le beurre à température ambiante, mélangez du bout des doigts. Ajoutez l’eau glacée additionnée de vinaigre par petites quantités, jusqu’à pouvoir former une boule souple mais pas collante. Réservez la pâte au frais, emballée dans du film alimentaire, pendant 1 heure minimum. 

2. Préchauffez le four à 200° C. Lavez et séchez les feuilles de blettes. Ne gardez que la partie verte pour cette recette (on peut aussi faire une tarte avec les cotes blanches, recette à venir).. Emincez les feuilles. 

3. Faites revenir à feu doux, dans 1 cs d’huile d’olive, l’ail, l’oignon, les feuilles de blettes. Au bout de 3 mnutes environ, ajoutez les raisins secs et les pignons de pin ainsi que les feuilles de basilic grossièrement ciselées. Poursuivez la cuisson 2 minutes, salez et poivrez, poudrez de 2cs de farine, mélangez et retirez du feu. 

4. Dans une jatte, mélangez les œufs, le fromage de chèvre frais, la crème liquide, le lait. Salez et poivrez. 

5. Etalez la pâte et foncez-en un moule à tarte ou un cercle à tarte (ici, une version carrée) posé sur une plaque de cuisson. Piquez le fond et les côtés de la pâte. Répartissez les blettes au fond, puis versez l’appareil liquide par dessus. Terminez en saupoudrant de tomme de chèvre râpée. 

6. Enfournez pour 35-40 minutes environ. Baissez éventuellement le thermostat du four à 180° pour les 10 dernières minutes, si la pâte et le dessus colorent trop vite. 

Cake ultra fondant à la courge, au citron et aux épices douces, glaçage acidulé

Le meilleur cake que j’aie mangé depuis des lustres. Je crois qu’il surpasse, dans un genre assez voisin, le fameux carrot cake (lequel occupe depuis des mois le n°1 au palmarès des recettes les plus consultées de ce blog). 

A tester tant qu’il y a encore des courges sur les marchés : muscade, butternut ou potimarron conviennent, j’en ai encore vu dimanche à Aligre, tout n’est pas perdu… à vos moules à cake !! 

Depuis toujours, je collectionne les recettes de cakes. Dès que j’en croise une nouvelle, je l’étudie attentivement, je scrute les photos, j’essaie d’imaginer le résultat gustatif. La plupart du temps, ces cakes restent à l’état de projet : j’ai si souvent été déçue du résultat que je me lance rarement dans de nouveaux essais… 

Il y a le cake qui suinte le gras et poisse les doigts. Dès le 2e jour la matière grasse commence à sentir le rance et si par malheur on a mis de la margarine ou de l’huile à la place du beurre, c’est pire encore. 

Il y a le cake dopé à la levure chimique qui laisse une sensation râpeuse et persistante sur les dents. 

Il y a le cake qui se transforme en miettes au moindre coup de couteau, impossible d’en manger une tranche proprement. Le cake intransportable ne peut qu’être disqualifié à mes yeux. 

Il y a le cake bien compact, énorme, moche et toujours sec des familles où la quantité prime sur la qualité. Ah, pour nourrir, il nourrit. Surtout que pour pouvoir le manger, il faut l’accompagner d’une grande quantité de crème anglaise, de coulis de fruits, de chantilly, et de je ne sais quoi encore. Pour ce qui est du plaisir, je reste sur ma faim. 

Il y a le cake ramollo-humide de ceux qui ont décidé d’éviter l’écueil du cake bien compact et qui pensent qu’il s’agit seulement d’une affaire de cuisson. Or un cake à moitié cru, ça n’a pas de tenue, ça a mauvais goût, et c’est parfaitement indigeste. 

Ce cake à la courge, au citron et aux épices (recette nataliesque, mise au point en deux ou trois essais successifs…) n’est pas un cake classique à base de farine, de beurre et d’œufs. La matière grasse est ici fournie par des amandes et des noisettes, ce qui lui donne un goût délicieux et le rend incontestablement plus fondant et moelleux. L’idée de remplacer le beurre par des amandes et des noisettes vient, bien sûr, du carrot cake… et l’idée de râper de la courge au lieu de râper des carottes est venue tout simplement de la présence (abondante) de courge muscade dans le frigo des Kriskov.

Le mélange des saveurs est un pur bonheur : les épices douces sont relevées d »écorces de citron et d’un glaçage léger, translucide, acidulé, qui s’effrite sous la dent et fond sous la langue, laissant place au moelleux incomparable du biscuit. Il est irrésistible. 

Qu’on se rassure (et que les amateurs de courge ne soient pas déçus), on ne sent pas plus le goût de courge qu’on ne sent le goût de carotte dans un carrot cake… 

Cake ultra fondant à la courge 

au citron et aux épices douces 

Préparation : 20 minutes 

Cuisson : 50 à 60 minutes 

Ingrédients (pour un moule à cake de taille ordinaire) 

– courge à chair ferme et sucrée (muscade, butternut ou potimarron) finement râpée : 300 g 

– noisettes en poudre : 100g 

– amandes en poudre : 60g 

– écorces de citron confites : 50g 

– œufs : 3 

– farine T65 (semi-complète) : 100g 

– sucre roux : 150g 

– bicarbonate de soude : 1 cc 

– sel : 1/2 cc rase + 1 pincée pour les blancs 

– cannelle en poudre : 1 cc légèrement bombée 

– gingembre en poudre : 1/2 cc 

– cardamome en poudre : 1/2 cc 

– beurre (10g) et farine (2 cs) pour le moule 

Pour le glaçage acidulé : 

– jus de citron : 3 cs 

– sucre glace : 50g 

– crème fraîche épaisse : 1 cc 

1. Préchauffez le four à 180° C. 

2. Travaillez les jaunes d’œufs et le sucre au fouet à main ou directement dans le bol d’un robot, fonction batteur, jusqu’à ce qu’ils blanchissent et deviennent mousseux. Ajoutez tous les autres ingrédients sauf les blancs d’œufs, en terminant par la farine et les écorces de citron taillées en dés : actionnez le robot (fonction mixeur ou pétrissage) au fur et à mesure que vous ajoutez les ingrédients, par à-coups, de façon à obtenir une pâte homogène, mais sans insister pour ne pas mixer trop finement non plus. Si vous mélangez à la main, utilisez une grande spatule plutôt qu’un fouet à main, ce sera plus facile. Ne soyez pas surpris que le mélange soit compact et difficile à travailler… 

3. Montez les blancs en neige avec une pincée de sel et incorporez-les en plusieurs fois à la préparation précédente, jusqu’à obtenir un mélange bien homogène. 

4. Beurrez largement le moule à cake puis versez la préparation et enfournez pour 40 minutes à 180° C, puis 10 à 20 minutes à 150° C. Laissez tiédir puis démoulez délicatement le gâteau sur une grille. Laissez-le refroidir complètement. 

5. Mélangez le jus de citron avec le sucre glace et la crème fraîche (le rôle de la crème fraîche. Etalez le glaçage sur la surface du cake, laissez sécher à température ambiante, sans couvrir le gâteau. Etalez éventuellement une 2e couche de glaçage quand la première est bien sèche. 

De l’énergie, du réconfort en pavés (chocolat et fruits secs)

Poitiers, 7h30, un jour de surveillance d’examen. Arrivée à la fac…

Les toits de Poitiers vus de la fac, 6 heures plus tard…

Rien à faire, il y a des gens qui ne sont pas faits pour le froid et pour l’hiver. J’en fais partie. Cette lutte permanente occupe une partie non négligeable de mes journées, surtout lorsque je dois me rendre à Poitiers pour plusieurs jours consécutifs.

Manger chaud. C’est le plus difficile quand on n’est pas chez soi. Avaler un déjeuner de cantine le midi, et un dîner minable le soir, des pâtes dans une boîte en carton, une soupe mais la plupart du temps sans pain, car il n’en reste jamais là où on vend de la soupe chaude à emporter, une salade pas trop repoussante mais immanquablement réfrigérante. L’avantage, en cette saison, c’est que les stocks alimentaires que l’on peut faire ne se gâtent pas. Suffit de les poser sur le rebord de la fenêtre, avec un peu de chance, on peut les congeler pour la semaine suivante.

Boire chaud, mais ne pas trop boire, de peur de devoir abandonner les étudiants pour filer au petit coin…, de peur de dépasser la dose journalière autorisée de caféine (on a déjà bien assez de mal à dormir comme ça). Rien qu’avec l’horrible Lipton Yellow des petits-déjeuners de l’hôtel, on atteint la dose limite sans aucun plaisir gustatif.

Prendre deux douches brûlantes par jour, une le matin parce qu’il faut bien sortir du lit. Une le soir parce qu’il faut aller se glisser, solitaire, dans les draps raides d’un lit d’hôtel, une, deux, trois nuits par semaine. Et tant pis pour le retour veineux déjà mis à mal par mini Kriskou.

Emporter, pour survivre et se consoler de sa solitude, de l’énergie et du réconfort en pavés. Ah oui, ils sont caloriques, ces pavés au chocolat et aux fruits secs. Et puis tant pis… au moins ils sont bons… et de toute façon, par ce froid, on ne peut pas fabriquer de graisse… Si ?

Pavés de chocolat aux fruits secs

Pour une vingtaine de pavés de 3 cm de côté. Prévoyez un moule rectangulaire pas trop grand.

– 200g de chocolat noir de bonne qualité ) 64% de cacao minimum (Valrhona)

– 30g de beurre demi-sel

– 125g de petites figues sèches d’Andalousie (les meilleures, de très loin, et bio la plupart du temps)

– 60g de noix ou de noix de pécan

– 35 g de pistaches non grillées non salées

– 50 g d’abricots secs

– 35 g de dattes en branches (et non glucosées si possible)

– 35 g d’écorces d’orange confites

– 1 cc de cannelle

– 1/2 cc de 4 épices ou de gingembre en poudre

1. Faites fondre le chocolat au bain marie. Ajouter le beurre. Lissez à la spatule. Laissez reposer.

2. Faites dorer les noix de pécan et les pistaches à sec dans une poêle.

3. Hachez tous les fruits secs et les écorces d’orange confites, ajoutez les épices, versez le chocolat fondu, mélangez bien.

4. Tapissez un moule de papier sulfurisé et recouvrez de pâte, lissez avec une spatule. Appliquez une 2e couche de papier sulfurisé et pressez le mélange.

5. Laissez prendre 6 heures au frigo minimum puis démoulez, retirez les feuilles de papier sulfurisé et découpez en carrés avec un couteau bien tranchant. Conservez dans un endroit plutôt frais (hélas, ces pavés ne se mangent pas chauds !)

Joyeux Noël ! Avec des macarons d’or et d’argent

Pour les coques parfumées à la noisette :

– 200g de sucre glace
– 100g de blancs d’œufs
– 75g de poudre d’amandes
– 50g de poudre de noisettes
– 30g de sucre en poudre
– colorant marron (ou une autre couleur de votre choix) 

– colorant irisé doré et argenté en poudre (à utiliser à la fin, pour patiner les coques)

Pour la marche à suivre concernant la préparation des coques, voir ici et .
Lorsque les coques sont cuites et parfaitement refroidies, enduisez-les (au doigt) d’un peu de colorant irisé argenté ou doré avant de les garnir, ou après, cela n’a pas d’importance.


Ganache façon truffe au chocolat

 

– 100g de couverture noire Valrhona
– 60g de crème fleurette entière
– 1/2 cc d’extrait de café
– 40g de beurre 1/2 sel en morceaux

Cassez le chocolat en petits morceaux, versez dessus la crème frémissante mélangée au caramel et à l’extrait de café. Incorporez le beurre bien froid. Réfrigérez 2h avant de garnir les coques des macarons. 

Ganache vanille-rhum 


– 100g de couverture blanche Valrhona (chocolat blanc)
– 100g de crème fleurette entière
– les graines d’une gousse de vanille bien charnue
– 2 ou 3 cs de rhum ambré (au goût)
– 1/2 cc rase d’agar agar en poudre (pas plus !)

Faites bouillir la crème dans laquelle vous aurez délayé l’agar agar, maintenez l’ébullition 30 s. Versez sur le chocolat blanc, remuez jusqu’à obtenir une crème lisse, ajoutez la vanille et le rhum. Laissez refroidir au moins 2h. Si la consistance de la ganache est un peu dure, sortez-la du frigo 1/2 heure avant de garnir les coques, elle redeviendra souple et facile à travailler.

Pourquoi l’agar-agar ? Parce que cette « ganache » comporte plus de crème liquide qu’il n’en faut en principe. Cela permet de « casser » le goût très sucré voire écoeurant du chocolat blanc au profit des saveurs de vanille et de rhum. D’où l’utilisation d’agar agar pour raffermir le tout. Evidemment c’est une hérésie pour une « vraie » ganache. Mais c’est le résultat qui compte, pas vrai ?

 

Je vous souhaite une fin d’année pleine de gourmandise(s)

Macarons d’Orient et d’Occident. Dattes-miel-cannelle, poires-caramel au beurre salé

L’idée de faire des macarons m’a traversé l’esprit. Deux blancs d’œufs traînaient au frigo. Est-ce vraiment une bonne raison ? Non, pas vraiment. Toujours entre deux trains, 3 nuits par ci, 4 nuits par là, des cours, des copies, des examens, des complications administratives sans fin, le tonus en berne, la cervelle surmenée, le corps surgelé (12° thermomètre à l’appui dans la salle où je prêche 5 heures durant), ce qui n’a pas empêché l’alimentation électrique de mon portable d’avoir deux accès de fièvre en 8 jours (on doit pouvoir parler de fièvre quarte, non ?). Quant à mini-Kriskou, il s’agite, déjà traumatisé, sans doute, par les décharges d’adrénaline de sa mère !

Ces macarons aux dattes, j’y songe depuis des mois. Des macarons au goût de pâtisserie orientale, des macarons qui rappellent les makrouds ! J’ai été surprise du résultat. C’était encore meilleur que ce que j’avais imaginé. 

La garniture poire-caramel au beurre salé est… plus occidentale. Il faut la réaliser avec une confiture de qualité (j’ai utilisé une confiture maison, car je trouve la plupart des confitures de poires du commerce bien trop fades et trop sucrées). Si vous craignez un goût trop sucré, optez pour la version B, avec des poires fraîches que l’on fait compoter avec le caramel.

Evidemment le caramel au beurre salé peut également être fait maison. Vous trouverez tout plein de recettes sur la blogosphère. Moi j’ai utilisé un pot rapporté de Rennes (par l’Homme, car chez les musicologues, on ne s’offre pas de telles douceurs dans les colloques – ce qui est bien dommage…). 


Pour les coques :
– 100g de blancs d’œufs
– 125g de poudre d’amandes
– 200g de sucre glace
– 30g de sucre en poudre
– 1 cc rase de colorant blanc (en poudre)
– 1 cc de cannelle en poudre

1. Mixez très finement au robot et tamisez les amandes et le sucre glace. 

2. Montez les blancs en neige avec un peu de sel et quelques gouttes de jus de citron. Quand le fouet commence à laisser des marques, ajoutez le sucre en poudre en fouettant à vitesse maximale. Ajoutez le colorant blanc. Donnez un dernier coup de fouet : les blancs d’œufs doivent être fermes et brillants. 

3. Incorporez progressivement et délicatement le mélange sucre glace et amandes avec une spatule en silicone en faisant attention de ne pas casser les blancs (enrobez la poudre dans les blancs d’un mouvement circulaire et régulier). A la fin, le mélange doit être brillant et former un ruban. 

4. Remplissez une poche à douille avec la pâte. Refermez la poche. Dressez des macarons de 3-4 cm de diamètre sur des plaques à pâtisserie recouvertes de papier sulfurisé, en les espaçant de 3 cm environ. Tenez la douille verticalement quasiment contre la plaque et pressez la poche sans bouger la douille, de façon à obtenir de petits tas uniformes. Laissez reposer une heure afin que le dessus des macarons sèche. Pendant ce temps, préchauffez le four à 150°, chaleur tournante si possible. 

5. Pour la version aux dattes seulement : avant d’enfourner les macarons, saupoudrez les coques d’un voile de cannelle en poudre à l’aide d’une passoire. Pour la version aux poires, ne faites rien de spécial. Faites cuire 10 à 15 minutes (temps très variable selon les fours). Au bout de 5-6 minutes, la collerette doit commencer à se former. A partir de ce moment, surveillez attentivement la cuisson : les macarons ne doivent en aucun cas brunir, ils seraient trop cuits. Lorsqu’ils paraissent fermes et prêts à se détacher de la plaque, sortez-les du four, déposez la feuille de cuisson sur un plan de travail humide pour faciliter le décollage, retournez les coques pour les laisser sécher. Si jamais les macarons restent collés à la feuille de cuisson ou se détachent difficilement, c’est sûrement qu’ils ne sont pas assez cuits. Vous pouvez réenfourner pour qq minutes en surveillant bien. 

6. Laissez sécher les coques 24h à température ambiante avant de les garnir. 

Garniture aux dattes

– 150g de pâte de dattes (épiceries orientales, ou maison)
– 3 cs de miel
– 1 cs d’eau de fleur d’oranger
– 2 pincées de cannelle en poudre

Mélanger tous les ingrédients jusqu’à obtenir une pâte homogène.

Garniture aux poires et au caramel

option A (avec de la confiture)
– 150g de confiture de poires à la vanille pas trop sucrée si possible
– 2 cs rase de crème de salidou (tout dépend du dosage en sucre de votre confiture)

option B (version moins sucrée)
– 250g de poires
– 1/3 gousse de vanille
– 1 cc d’agar agar
– 3 cs de crème de salidou

Faites poêler les poires coupées en tout petits dés à feu vif dans un wok avec la vanille (gratter les graines). Remuez constamment pour faire évaporer l’excès de jus et pour éviter que les fruits n’accrochent. Ajoutez la crème de salidou et l’agar agar délayé dans 1 cs d’eau. Continuez la cuisson à feu moyen pendant 1 minute au moins, puis laissez refroidir.

Prenez votre temps (retenez vous !) pour les déguster : les macarons sont bien meilleurs au bout de 4 à 5 jours.

Apfel-Nuss-Stollen. Du temps où Stübli existait…

Il est un peu tôt encore pour parler des gâteaux et sucreries de Noël. L’Avent ne commence que dimanche. Les premiers frimas hivernaux, eux, ont pris un peu d’avance.

Après une séance de cinéma polonais au Lucernaire, j’ai été prise d’une forte envie de gâteaux d’Europe centrale. Dans le film, les personnages mangent à deux ou trois reprises des biscuits secs (qu’on ne voit pas au demeurant, car à chaque fois ils sont emballés dans un grand sac en papier : terriblement frustrant !). Mais ce n’est pas de gâteaux secs que j’ai eu soudain envie, non, c’est de ces généreux gâteaux roulés ou tressés, gâteaux au goût de cannelle, bourrés de fruits secs, d’orange et de citron confits, enrichis parfois de marzipan (massepain). Ce sont les gâteaux du réconfort hivernal, des fêtes de fin d’année, ceux qu’on déguste lentement au coin du feu, les joues et le nez rougis par le froid, avec un thé, un café ou un vin épicé, en faisant durer le plaisir.

Autrefois nous fréquentions volontiers la pâtisserie, traiteur et salon de thé Stübli, le seul endroit de la capitale où l’on pouvait dénicher les vraies spécialités d’Allemagne du Sud et d’Autriche tout en échangeant quelques mots auf Deutsch avec les vendeuses. Au moment des fêtes de fin d’année, c’était un plaisir que de passer devant les deux vitrines en vis à vis (l’une pour le salé, l’autre pour le sucré) de la rue Poncelet, dans le 17e arrondissement.

Hélas, Stübli, je l’ai appris tout récemment, a fermé ses portes. S’est installée à la place une devanture épurée, vert biologique, une de ces boulangeries-pâtisseries à signature qui plaisent tant à notre époque. Mais Stübli est devenue le Stube et s’est déplacé dans un quartier plus central, rue de Richelieu, dans un décor de restauration rapide chic pour bobo parisien en mal de germanisme culinaire. On y paie bien cher et on y fait une queue d’enfer, pour manger debout le plus souvent, ou carrément ailleurs (car c’est étroit et les places assises sont prises d’assaut, quoique peu confortables). Au lieu de belle vaisselle et d’ambiance feutrée, des barquettes en carton et des verrines en plastique dans lesquelles on pourra savouer une version correcte certes mais un peu simplifiée pour ne pas dire appauvrie des spécialités culinaires germaniques : currywurst, strudels de toutes sortes, boissons typiquement berlinoises, et ainsi de suite. Bref, le Stube est une bonne combine commerciale. Côté cadre feutré et qualité des préparations, désolée, mais je ne m’y retrouve pas… 

On se rabattra, pour un vrai salon de thé à l’allemande ou à l’autrichienne, sur la Pâtisserie viennoise de la rue de l’Ecole-de-Médecine… dans un style moins subtil, il faut bien l’avouer, que le regretté Stübli.

  

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Voici l’une des innombrables recettes possible de gâteau roulé à la mode germano-centraleuropéenne. Une version simple et rustique aux pommes et aux noix. La pâte d’amandes, les montagnes de fruits secs, la pâte briochée, ce sera pour une autre occasion. Pour la version au pavot 100% polonaise, je vous renvoie vers le Makowiec de l’année passée…

La recette de cet Apfel-Nuss-Striezel (littéralement : tresse aux pommes et aux noix) est extraite d’un ancien numéro de Laura Backen, une revue culinaire bavaroise achetée lors d’une escapade à Munich. Une revue tout ce qu’il y a de plus ordinaire mais efficace.

Comme vous pourrez le constater sur les photos l’Apfel-Nuss-Striezel s’est transformé en Apfel-Nuss-Stollen, c’est à dire un roulé (plus facile à confectionner qu’une tresse). J’ai préféré ne pas mettre ma légendaire impatience à l’épreuve, car en ce moment la moindre goutte d’eau met le feu aux poudres, comme on dit dans les journaux dakarois 😉

Roulé aux pommes et aux noix (Apfel-Nuss-Stollen)

Pour la pâte :
– 200g de fromage blanc à 20% de mg
– 4 cs d’huile neutre (pépins de raisins pour moi)
– 1 pincée de sel
– 35g de sucre
– 1 sachet de sucre vanillé
– 1 œuf
– 280g de farine blanche
– 1 paquet de levure chimique

Pour la garniture pommes-noix : 

– 2 belles pommes acidulées (Reine des reinettes idéalement, sinon des Reinettes du Canada ou des Boscoop qui sont très bien au goût mais qui se tiennent moins bien à la cuisson et tombent en compote – tout dépend de vos préférences)
– 75g de noix de bonne qualité hachées (les cerneaux de noix tout venant du commerce étant souvent amers voire rances, je conseille fortement d’acheter des noix entières, de préférence au marché, croyez-moi vous sentirez la différence, ça vaut le coup de passer par l’étape casse-noix et décorticage).
– 50g de d’amandes mondées hachées
– 75 de sucre en poudre
– 5 cl de jus de pomme + 2 cs de liqueur de noix ou autre alcool de votre choix
– 1 poignée de raisins de Corinthe 

– 1 belle cc de cannelle en poudre
– 1 cc d’extrait naturel de vanille

Pour la finition :
– 25g de sucre en poudre
– cannelle en poudre
– 25g de beurre
– 6 cerneaux de noix

1. Mélangez le fromage blanc, l’huile, le sel, les sucres et l’œuf. Tamisez la farine et la levure, incorporez au mélange liquide en deux fois. Formez une boule (ajoutez un peu de farine au besoin, mais pas plus de 25g-30g), filmez et réservez au frais 1 heure.

2. Préchauffez le four à 180°. Faites cuire à feu vif les pommes taillées en petits cubes et les noix hachées avec le jus de pomme, le sucre, la liqueur de noix, la pâte d’amandes débitée en petits morceaux et la cannelle jusqu’à obtenir une compotée.

3. Sortez la pâte du réfrigérateur, étalez-la en rectangle sur 1 cm d’épaisseur environ (farinez bien le plan de travail ou travaillez sur une feuille silicone). Divisez la en trois bandes dans le sens de la longueur. Répartissez 1/3 de la compotée de pommes et de noix sur chacune des trois bandes en n’hésitant pas à occuper tout l’espace en largeur. Roulez chaque bande sur elle-même en partant du petit côté, de façon à obtenir 3 roulés. Collez ces trois roulés bout à bout (du côté où l’on voit la compotée) de façon à obtenir un grand roulé.

4. Beurrez largement une plaque de cuisson et déposez votre roulé dessus. Saupoudrez le dessus du roulé de sucre et de cannelle à volonté, puis parsemez de morceaux de beurre et de cerneaux de noix.

5. Enfournez pour 40 minutes environ, jusqu’à ce que le dessus soit bien doré. Dégustez en tranches, au petit déjeuner ou à l’heure du thé.

Clémentines en sabayon gratiné aux pistaches caramélisées. Nouvelles d’une nouvelle vie.

Où commencer, depuis le temps que j’ai laissé de côté ce blog ? Que vous raconter ?

Vous avez été si assidus dans vos visites, je vous en remercie. Je m’excuse de ne pas toujours avoir répondu à vos commentaires, mais je les ai tous reçus avec un plaisir infini. Merci pour vos messages de réconfort et vos témoignages d’amitié.

Tant de choses pouvent changer dans une vie en l’espace de quelques semaines. Le virage professionnel annoncé a eu lieu : le 29 août dernier, j’ai dit adieu à la BnF pour entrer dans le monde « étrange et convoité » des profs d’université (dixit mon chef lors du pot de départ : somme toute il n’a pas tout à fait tort). Depuis le 8 septembre, je partage mes semaines entre Paris et Poitiers. J’enrichis la SNCF et m’énerve après son site web sans cesse en rade, j’enrichis les hôtels et la restauration rapide d’inspiration italienne, je suis payée au lance-pierre (pire qu’avant, c’est dire) mais je baigne dans la musique, alors tout va bien.

L’autre grand virage, le principal responsable de cette longue absence, c’est un miracle de la médecine procréative : un petit Kriskov prévu pour le début du printemps. Le monstre m’a rendue bien malade ! Imaginez avoir la gastro (pas -nomique, mais -entérite) pendant 10 semaines consécutives. Je ne suis ni la première ni la dernière à avoir vécu ce cauchemar, je le sais bien. N’empêche. Ne plus mettre un pied en cuisine, ne plus pouvoir mettre le nez au marché d’Aligre, le dimanche, ne même plus pouvoir mettre par écrit la liste des courses sans rendre ses tripes, ne plus pouvoir jeter un oeil aux blogs de cuisine, à commencer par le sien, c’est terrible. Avec ça, il a bien fallu se lever, prendre le train, préparer des cours, tenir le crachoir devant les étudiants.

Heureusement tout cela a pris fin depuis quelques jours, même si ce n’est pas la grande forme culinaire, loin de là. J’ai bien fait quelques incursions dans la cuisine, mais seulement pour des recettes ultra basiques, toute cette période ayant été placée sous le signe de la plus terrifiante régression du goût !

Avec ce billet de rentrée (voici Grand Chef coiffé au poteau, et la réputation des profs encore un peu plus piétinée), je comptais vous confier un secret bien gardé, celui d’un dessert trois *** dont le secret est détenu de mère en fille dans la famille Kriskov : le petit-suisse à la crème de marrons.

Non je blague 😉

Après des semaines de régression de ce style, j’ai décidé de faire un effort. Oh, un tout petit effort… En fin d’hiver dernier, j’avais préparé un dessert sympa et un peu chic, et puis j’avais complètement oublié de le publier : des clémentines en sabayon gratiné aux pistaches caramélisées. Cela tombe bien, l’hiver approchant, on commence à trouver de bonnes clémentines sur les marchés, donc c’est le moment de tester cette recette.

C’est curieux, mais le sabayon ne fait pas partie des préparations à la mode, c’est carrément vieux jeu, ça a un petit côté dîner petit-bourgeois de la ménagère des années 50. Curieusement, le sabayon est resté plus actuel de l’autre côté des Alpes, les Italiens le pratiquent encore beaucoup. C’est fin et parfumé, cela se marie à merveille avec les agrumes (ou d’autres fruits). Enfin, ce n’est pas bien compliqué à réaliser. Il faut simplement veiller à ne pas trop le cuire, sinon il devient pâteux et perd son aspect mousseux.

Voici donc cette recette, en attendant des billets et des recettes de plus grande fraîcheur chronologique.

Clémentines en sabayon gratiné aux pistaches caramélisées

 

Pour 4 portions :

– une douzaine de petites clémentines bien juteuses et sans pépins
– 4 cuillères à soupe de jus d’orange
– 3 jaunes d’œufs
– 6 cuillères à soupe de sucre
– 1/2 cuillère à café de cannelle en poudre ou 1 pincée de 4 épices
– 4 cuillères à soupe de pistaches décortiquées, non grillées et non salées
– 2 cuillères à soupe de mandarine impériale ou de Cointreau (ou tout autre alcool à base d’agrumes)

1. Peler les clémentines et séparer les quartiers sans les abîmer. Retirer le maximum de petites peaux blanches.

2. Préparer le sabayon. Dans une casserole et sur feu très doux (idéalement au bain-marie), fouetter ensemble et sans arrêt les jaunes d’œufs, 2 cuillères à soupe de sucre, l’alcool et le jus d’orange, pendant 6 à 8 minutes environ, de façon à obtenir une texture mousseuse et un peu épaisse. Ajouter la cannelle ou le 4 épices en fin de cuisson.

3. Faire caraméliser les pistaches grossièrement hachées avec 4 cuillères à soupe de sucre blanc, à sec, dans une poêle antiadhésive et sur feu vif. Réserver. Faire préchauffer le gril du four.

4. Dans des verres ou des coupes, disposer les quartiers de clémentine, ajouter la moitié des pistaches caramélisées, puis recouvrir de sabayon, enfin terminer par les pistaches restantes.

5. Passer le tout 3 à 4 minutes sous le gril bien chaud, juste assez pour que le dessus dore un peu. Servir aussitôt.

Antipasti #5. Complètement hérétique : crème d’aubergines au sésame et Passacaille made in China

De l’antipasto italiano, serais-je en train de glisser vers le mezzé libanais ? Ne vous fiez pas aux apparences. La recette que voici est fort éloignée de la spécialité moyen-orientale la plus connue (après le taboulé et le houmous) : le caviar d’aubergines.

C’est pour ça que j’ai préféré l’appeler crème plutôt que caviar d’aubergines ou encore (plus ethniquement connoté) moutabal ou baba ganousch.

Enfin peu importe, l’essentiel est de faire voyager les papilles, pas de donner des noms à des préparations culinaires (je laisse ce soin à ceux dont c’est le métier, ces spécialistes du mot qu’on nomme lexicologues).

Voici comment s’y prendre pour concocter la plus délicieuse et la moins orthodoxe des crèmes d’aubergines.

1. D’abord, on ne fait pas griller les aubergines pour récupérer la chair, mais on les épluche (et encore, pas obligé), puis on les coupe en petits morceaux et on les fait cuire à la vapeur (10 minutes maxi dans le panier du cuiseur à riz, par exemple). Voilà qui ravira ceux qui n’ont pas ou plus de four, ceux qui n’ont pas de jardin et donc pas de barbecue. 

2. On évite l’ail cru, par égard pour l’oesophage des convives et par égard pour son voisin de sieste. La (ou les) gousse(s) d’ail, on la cuit à la vapeur aussi, avec les aubergines. 

3. On n’utilise pas la pâte de sésame libanaise (tahiné), mais sa cousine chinoise, à acquérir chez Tang ou dans n’importe quelle épicerie asiatique. La différence ? En Chine le sésame est torréfié avant d’être broyé, le résultat est plus goûteux, mais surtout il n’y a pas cette amertume typique du tahiné. 

4. On ne met pas d’huile d’olive, ni de cumin. Tant qu’à faire, on tourne carrément le dos à la Méditerranée et on ajoute plutôt un filet d’huile de sésame au moment de servir, sans avoir la main trop lourde, car c’est fort en goût (et que ça fait facilement double emploi avec la pâte de sésame). 

Récapitulons : 

– 500g d’aubergines (rondes si on en trouve, il y a plus de chair et moins de peau, c’est de l’épluchage en moins).
– 2 cs moyennes de pâte de sésame chinoise
– 1 gousse d’ail 

– 1 filet d’huile de sésame
– sel, poivre (au goût)
– 1 cs de graines de sésame légèrement torréfiées à la poêle (pour le décor)
– quelques feuilles de coriandre fraîche (à mélanger au dernier moment pour ne pas qu’elles s’oxydent).

C’est doux, onctueux, délicatement parfumé. Cela se tartine sur tout ce que vous voudrez, mais c’est encore meilleur comme « dip » pour accompagner des brochettes de viande ou de volaille. Avec des keftas d’agneau (et hop, on repasse de la Chine à un Orient moins extrême), c’est génial.

A vos barbecues ! Pour ma part, je tartine, c’est plus prudent quand on passe l’été entre une tour de verre et un appartement parisien (les pompiers ont bien assez de boulot comme ça).

Pour accompagner tartines ou brochettes, voici une curiosité musicale au moins aussi hérétique que la recette du jour : une passacaille chinoise ! Non, ce n’est pas une blague. Je viens de retrouver cet opus dans ma discothèque. Cette « nouvelle passacaille » (s’agit-il vraiment de la traduction du titre original « Xin Xingjie » ? La Mangue viendra peut-être à mon secours sur ce point) semble effectivement construite sur un motif mélodique qui revient sans cesse, comme la passacaille de de notre Occident baroque.