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De l’aigre-doux au sucré-sucré : figues rôties au miel sur un sablé aux amandes et à l’huile d’olive, glace au lait d’amandes

Pfff… encore un titre à rallonge qui sent la snobinardise à plein nez, pas vrai ? Mais pour qui elle se prend, cette Natalia ? Elle qui ricane avec dédain devant les cartes inutilement alambiquées de certains restos…

C’est ainsi, il faut toujours que je donne le plus de précisions possibles quand je m’exprime. Au risque de devenir ennuyeuse. Impossible de simplifier, d’aller à l’essentiel. Ce qui ne garantit pas que l’info passe auprès de mon entourage : en matière d’efficacité communicationnelle, je suis sans doute assez proche d’Aurélie.

Après les dégringolades culinaires et morales de la fin de semaine dernière, j’ai eu plusieurs fois l’occasion de me consoler, et qui dit consolation, dit douceurs, sucre. Oui, le cornichon à 4h du mat’, ça va bien de temps en temps, mais faudrait pas en faire une habitude, voire une thérapie, ça décape un peu trop l’oesophage. Je suis suffisamment ulcérée par la vie comme ça !

Donc, dans la série des douceurs consolatrices, il y avait :

1. Un gâteau au chocolat et aux framboises, de quoi faire remonter une chocolatémie tomblée dans les chaussettes, comme dirait J. La photo vous en dira plus qu’un long discours…

Ce n’est pas moi qui l’ai fait, ce gâteau, c’est la Maison du chocolat. La ganache chocolat-framboise qui couvre le biscuit est irrésistible pour l’oeil (la couleur acajou…) comme pour les papilles.

2. Un Elixir d’amour à l’Opéra Bastille, un vrai petit bijou d’opéra. Depuis le célébrissime air de Nemorino, Una furtiva lagrima… me trotte dans la tête.

3. Enfin, une virée au Loir dans la théière avec La Mangue, histoire de partager quelques-uns des traits les plus atypiques de notre moi profond, vautrées dans des fauteuils en cuir, devant un crumble aux pommes et une tarte aux pêches et au romarin (énorme dans l’assiette, légère dans l’estomac, jouissive pour la vue comme pour le palais). N’allez pas croire que c’était une séance d’auto-psychanalyse, hein ? Juste une façon compliquée (nataliesque, donc) de dire qu’on a papoté sans rencontrer d’obstacle à la compréhension mutuelle (enfin je crois…)

En souvenir d’un regard gourmand posé, au moment de quitter le Loir, sur une alléchante tarte aux figues, j’ai eu envie de marier ces fruits (dont je suis une adoratrice inconditionnelle) avec un sablé bien croquant à l’huile d’olive.

Si j’étais un peu plus au courant de ce qui se passe sur la blogosphère, j’aurais opté pour un sablé aux noix plutôt qu’aux amandes, histoire d’apporter ma contribution au jeu de Marie-Laure, A vos casseroles. Tant pis, ce sera pour une prochaine recette. De toute façon, les figues, je peux en manger une douzaine tous les jours.

Ce dessert façon tartelette se sert tiède ; pour le plaisir du contraste chaud et froid, je l’ai accompagné d’une boule de glace au lait d’amandes et aux macarons Picard (on peut faire la glace soi-même mais pour un dessert improvisé, celle de chez Picard est très bien, quoique un tout petit peu trop sucrée à mon goût).

Je vous livre ici un premier état de la recette, non sans douter quelque peu des proportions pour les sablés. En fait, j’ai fait un peu comme ça, au pif, et je ne me souviens plus exactement des quantités d’amandes, de sucre et de farine employées. Il faudra que j’en refasse pour être sûre de mon coup (avec des noix ?)…

Pour les sablés (d’après ma mémoire approximative de trentenaire déclinante) :
– 20 g d’amandes effilées ou entières
– 20 g de beurre salé
– 2 cuillères à soupe d’huile d’olive
– 40 g de farine
– 10 g de cassonade
– 1 pincée de cannelle en poudre

Pour la garniture :
– 6 petites figues mûres à point
-1 c. à soupe de miel
– 1 pincée de cannelle en poudre
– 2 c. à soupe d’amandes effilées
– de la glace au lait d’amandes François Théron (chez Picard)

1. Préchauffez le four à 200° (thermostat 6-7). Dans un robot, mélanger les 40g d’amandes effilées, le beurre salé bien froid, la farine et la cassonade, l’huile d’olive, la cannelle. Actionnez le robot par à-coups de manière à obtenir une sorte de pâte à crumble.

2. Prenez 2 moules à tartelette individuels et tassez la pâte obtenue dans les fonds (inutile de beurrer s’ils sont anti-adhérents). Enfournez pour 10 minutes environ en surveillant bien la cuisson. Sortez les sablés du four, laissez tiédir et sécher un peu avant de les démouler sur une grille (ils sont très friables et risquent de se casser si on les démoule dès la sortie du four). On peut confectionner ces sablés d’avance, c’est encore mieux, ils sont beaucoup moins fragiles et plus croquants le lendemain.

3. Chauffez à nouveau le four, sur position gril. Disposez les sablés (tièdes ou froids) sur une plaque. Coupez 5 figues en quatre, la figue restante en deux (dans la largeur). Disposez les quartiers en rosace sur les sablés, côté peau vers le bas. Terminez en mettant une moitié de figue au centre de chaque tartelette (toujours côté peau vers le bas).

4. Comprimez légèrement les fruits pour qu’ils couvrent les sablés de manière homogène et adhèrent bien (à l’aide d’un film alimentaire posé sur les tartelettes, par exemple). Puis arrosez de miel et passez au gril quelques minutes.

5. A part, faites griller les 2 c. à soupe d’amandes effilées à la poêle, à sec.

6. Dressez les tartelettes sur des assiettes et servez avec une boule de glace au lait d’amandes.

Dégustez sans tarder, la glace fond si vite qu’on n’a pas le temps de faire une photo digne de ce nom ! Ne vous fiez pas à l’apparence rustique de la présentation, c’était pas mal du tout, peut-être un rien trop sucré quand même, mais c’est surtout la faute à la glace Picard. J’en ai tenu compte dans les proportions indiquées ci-dessus (moins de cassonade dans le sablé, moins de miel sur les figues), mais la prochaine fois, sûr, je sors ma sorbetière.

Un week-end et des cornichons aigres-doux

 

Descente éclair au fin fond de l’Auvergne. 12 heures de train aller et retour pour rejoindre une sous-préfecture de 8000 âmes qui n’a sans doute pas beaucoup changé depuis les années 50 (J’exagère, y avait même le Wifi à l’hôtel !). Les historiens du Moyen Age ont de drôles de destinations pour leurs rencontres. N’empêche que c’était très sympathique, agapes, rigolades et rencontre improbables au rendez-vous. Mon seul regret : je n’ai pas eu le temps d’acquérir quelques cèpes sur le marché. Le TER était en retard, nous avons dû rejoindre une autre gare en catastrophe pour ne pas rater la correspondance à Clermont.

Retour à Paris, retour en cuisine, parce qu’il faut bien s’occuper des stocks périssables auxquels J. n’a pas touché depuis mon départ. De la poitrine de porc fraîche, un reste de bûche de chèvre, du lait à finir, des œufs. C’est parti pour une tarte salée. Sauf que depuis quelque temps mon moule à charnière me joue de vilains tours. Le fond se sépare à l’improviste, de préférence lorsque je me trouve juste au-dessus de la charnière de la porte du four. La dernière fois, je me suis retrouvée avec un clafoutis à ramasser à la petite cuiller.

Hier soir, mon appareil à quiche a filé mystérieusement à travers le fond (pourtant garni de pâte…). Je me retiens de peu de tout envoyer valser. Je reverse l’appareil dans la jatte, opère une translation des reliques de la pâte (détrempées) vers un autre moule (sans fond amovible, vous vous en doutez). Mission accomplie. Je mets à cuire, mais le résultat est moyen. La pâte était déjà trop détrempée par cette mésaventure. Et l’appareil n’est pas assez cuit, bien que le dessus soit bien brun. Derrière ça, les maras des bois étaient aqueuses et aigrelettes. Et puis m…e. Le tout sur fond sonore, klaxons et sirènes, embouteillage sur le boulevard, dû à une manifestation nommée technoparade…

Demain (enfin tout à l’heure…), on emmène maman à l’opéra pour son anniversaire. Le tout précédé d’une grande assiette d’antipasti misti achetés à l’Epicerie fine du quartier (faudra que je vous en parle à l’occasion, c’est une épicerie assez improbable). Puis un gâteau chocolat-framboises de la Maison du chocolat (mon adresse préférée en la matière). Point de cuisine pour Natalia, rien du tout. Voilà qui me remplit d’aise. J’avais projeté de faire une Sachertorte, mais vu les circonstances, mieux vaut s’abstenir. Mon entourage ne s’en portera pas plus mal.

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Je profite de cet accès de bougonnerie pour vous livrer une recette de cornichons aigre-doux testée récemment, qui s’est révélée être une véritable réussite. Allez savoir pourquoi je repense à ces cornichons, là, maintenant, à 4 heures du matin. Sans doute l’effet de ma mauvaise humeur. D’ailleurs je crois que je vais aller en croquer un, même si je n’ai pas le jambon pour aller avec. On soigne ses insomnies comme on peut.

Conserves de cornichons aigres-doux

 

Ingrédients pour 4 bocaux moyens

– 2 kg de gros cornichons
– 2 litres d’eau
– 150 gr de gros sel
– quelques brins d’estragon
– 2 tiges d’oignons frais ou de ciboule (ne garder que la partie blanche)
– 2 c. à soupe de graines de moutarde
– 1 c. à soupe de mélange cinq baies (non moulu)
– 1/2 litre de vinaigre de vin blanc (j’ai utilisé du vinaigre de champagne, alias vinaigre de Reims)
– 1/4 litre d’eau de source
– 1/4 litre de vin blanc sec (j’ai pris un Aligoté)
– 100 gr de sucre blanc

1. Frottez soigneusement les cornichons avec une petite brosse.

2. Préparez la saumure en portant l’eau et le sel à ébullition. Laissez bouillir 10 min. Versez la saumure sur les cornichons. Laissez macérer 12 heures.

3. Egouttez les cornichons et rincez-les longuement à l’eau froide (j’insiste : sinon ils seront trop salés). Placez-les, en les tassant bien, dans des bocaux stérilisés. Répartissez les aromates et les épices.

4. Faites bouillir le vinaigre, l’eau, le vin blanc et le sucre. Versez dans les bocaux. Laissez refroidir avant de fermer.

5. Stérilisez les bocaux (20 minutes environ à la cocotte minute).

Attendez 10 jours minimum avant de consommer. Ces cornichons se conservent quelques mois. Mettez les bocaux ouverts au frais. Si vous ne les stérilisez pas, conservez également les pots non ouverts au frais (6 mois maxi).

Je trouve ces cornichons assez photogéniques, pas vous ?

Internet enfin ! Avec une sauce bolognaise revisitée à l’agneau

Un sac de nœuds ubuesque, des palabres africaines, un coup de gueule final, assorti de menaces de résiliation. Internet a fini par arriver jusque chez nous, en deux heures (!), mais après 1 mois, 1 semaine et 1 jour d’attente…

O admirabile miraculum ! Je suis désormais convaincue que les miracles existent : c’est juste une question de motivation et d’arguments.

Au fait, vous saviez qu’il y a des gens qui tiennent des blogs en latin ? Cette découverte récente me laisse rêveuse. La Chartiste que je suis, entraînée depuis ma prime jeunesse à la version latine sans dictionnaire, reste admirative devant ce genre d’entreprise. J’avais bien repéré la version latine de Google et de l’encyclopédie Wikipedia, quelques sites internet (interretis situs) dans la langue de Cicéron, mais des ephemeres latine scriptae (des blogs en latin), ça alors !

L’Homme, à qui je faisais part de ma découverte, a pris un air inquiet : il ne manquerait plus que la Natalia se mette à jouer les fortes en thème, déjà qu’elle passe bien trop de temps sur ce fichu blog ! Mais non, je n’irai pas jusqu’à vous (m’)infliger du latin, fût-ce du latin de cuisine.

Pour aujourd’hui ce sera plutôt de la cuisine latine. La célébrissime sauce (ragù) à la Bolognaise (alla Bolognese) revisitée à l’agneau, ça vous tente ?

Sauce bolognaise à l’agneau

Pour 4 personnes environ :
– 300g d’épaule d’agneau hachée (ou unélange de collier et d’épaule)
– 1 gros oignon (rouge, c’est plus doux, ou jaune)
– 2 gousses d’ail
– 1kg de tomates bien mûres (ou une boîte 4/4 de tomates pelées…pour les flemmards)
– 3 cm de carotte
– 1 cm de côte de céleri (on peut zapper carotte et céleri si on n’en a pas sous la main)
– 1 c. à café rase de concentré de tomates
– sel, poivre
– thym frais, romarin frais, laurier
– 4 c. à soupe d’huile d’olive

1. Ebouillanter les tomates 1 minutes avant de les passer sous l’eau froide. Les peler et en retirer le maximum de graines, couper la chair en morceaux.

2. Dans un faitout, faire revenir tout doucement l’oignon dans l’huile d’olive, avec les morceaux de carotte et de céleri taillés en tout petits dés. Ne pas laisser colorer.

3. Ajouter la viande d’agneau, les morceaux de tomate, le concentré de tomates, l’ail dégermé et écrasé, les aromates, saler et poivrer généreusement.. Ajouter un petit verre d’eau ou de bouillon de viande.

4. Laisser mijoter à feu très doux pendant 40 minutes environ en surveillant régulièrement. Couvrir en fin de cuisson et ajouter un peu d’eau si nécessaire.

Nota bene : la sauce est meilleure si préparée à l’avance et réchauffée, elle sera mieux imprégnée des saveurs de la viande. Donc n’hésitez pas à la préparer la veille.

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Pour changer un peu (et dévier encore un peu plus de l’authentique ragù alla bolognese), on peut utiliser cette sauce dans un gratin de pâtes. Avec du fromage de chèvre, c’est encore meilleur :

Pour le gratin (ou 4 petits gratins)

– 350g de pâtes courtes (type penne, farfalle, rigatoni, ou pourquoi pas des lasagnes)
– 1 bûche de fromage de chèvre un peu sec (du tout venant du supermarché, c’est bien suffisant)
– la sauce bolognaise à l’agneau

1. Préchauffer le four sur position grill, à température élevée (220° au moins). Râper grossièrement le chèvre (si sa texture le permet) ou le couper en morceaux.

2. Faire cuire les pâtes dans de l’eau bouillante salée. Les laisser cuire 3 minutes de moins qu’indiqué sur le paquet. Egoutter les pâtes, les assaisonner avec la sauce bolo à l’agneau (il est possible que vous ayez beaucoup de sauce… gardez-en pour une autre fois !) Ajouter la moitié du chèvre au mélange.

3. Répartir dans des ramequins individuels légèrement enduits d’huile d’olive. Parsemer le dessus du chèvre restant. Enfourner pour 5 à 10 minutes, le temps que les pâtes finissent de cuire et que le dessus soit bien gratiné. Déguster !

 

Post scriptum : 
Je réalise tout à coup que je ne sais pas où est passé, dans ce déménagement, mon dictionnaire latin-français. Pas n’importe quel dictionnaire, en plus ! Un Gaffiot millésimé, usé, sali, rafistolé qui fut celui de ma mère après avoir été celui de sa cousine germaine. Laquelle, paraît-il, envoyait régulièrement voler ce pauvre dico à travers la pièce : d’ailleurs, elle est devenue prof d’anglais (curieusement, ma mère aussi…).

Sans doute ce précieux Gaffiot est-il enfoui dans l’un des cartons que nous ne comptions pas ouvrir et que nous avons donc descendus à la cave. Je vois d’ici la mine effondrée de mon homme quand je vais lui demander des nouvelles du Gaffiot : il va vraiment croire que je veux lancer un blog de cuisine en latin !!

Vacances normandes, un « hortus deliciarum » et des verrines de pommes caramélisées et épicées au yaourt

Entre deux expéditions au BHV ou chez Bricolex, une petite pause en pays de Caux nous a permis de redécouvrir l’opulente campagne française. Que de verdure après l’Afrique ! Ajoutez à cela qelques concerts au festival d’A.* (un bourg dont le nom évoque une célèbre bataille de la fin de la Renaissance) et vous imaginerez sans peine mon bonheur…

Une chance inespérée nous a permis de loger dans une merveilleuse petite auberge, un endroit insoupçonnable et tout simple où nous sommes arrivés presque par hasard. Un ravissant manoir du XVIe siècle pourvu d’un jardin-verger-potager à l’ancienne, où des massifs de fleurs côtoient tomates, poiriers, courges, rhubarbe, salades, pommiers, pruniers. Un coin de paradis venu d’une autre époque.

Quelques musiciens viennent loger là chaque année avec leur famille. L’auberge propose une cuisine du terroir sans chichis, parfaite dans sa simplicité. Les produits viennent tout droit du jardin, où rien n’interdit d’aller croquer quelques pommes ou de chaparder quelques quetsches après le petit déjeuner ou le dîner, en laissant le regard se perdre dans le ruisseau qui borne la propriété et en respirant l’humidité presque automnale.

De cette escapade nous avons rapporté des pommes, des pommes, et encore des pommes. Souvent chapardées, ce sont des pommes qui ont le goût de pomme, comme celles d’autrefois, bien acidulées, bien croquantes. Des spécimens introuvables sur nos marchés. Rien à voir avec les variétés commercialisées à grande échelle. Bref, les meilleures pommes du monde… qui nous rappellent au passage que l’été est pour ainsi dire fini, en dépit du calendrier…

Il est presque dommage de cuisiner des fruits aussi croquants et savoureux. Mais il faut bien avouer que ces pommes se prêtent très bien aux compotes ou aux tartes, avec leur côté acidulé.

J’ai donc utilisé une partie du « butin » pour confectionner ces verrines aux pommes caramélisées et épicées, avec du yaourt bien crémeux. Un dessert qui permet de prolonger cette escapade normande, qui ressuscite des souvenirs de vacances enfantines et de cuisine de grand-mère, à savourer entre deux séances de perceuse ou de ménage, entre deux coups de fils rageurs à notre fournisseur d’accès internet (car contrairement aux apparences nous n’avons TOUJOURS PAS de connexion).

 

Verrines de pommes caramélisées et épicées au yaourt

 

Pour deux verrines au parfum de vacances :

– 300g de pommes acidulées et croquantes (poids épluchées et coeurs ôtés)
– 125g de yaourt bien crémeux (type yaourt grec)
– 50g de sucre blanc + 1 c. à soupe
– 1 c. à soupe de cassonade
– cannelle, cardamome, gingembre en poudre (1 bonne pincée de chaque)
– 1 c. à soupe d’eau
– 1 noix de beurre salé
– 6 cerneaux de noix

1. Détailler les pommes en fines lamelles. Faire chauffer le sucre et les épices avec l’eau dans une large poêle antiadhérente jusqu’à obtenir un caramel ambré. Jeter les pommes et remuer vivement pour les saisir sur toutes les faces, à feu vif, pendant 1 ou 2 minutes. Baisser un peu le feu et poursuivre la cuisson sans cesser de remuer jusqu’à ce que les pommes soient fondantes. Ajouter une belle noix de beurre salé et laisser refroidir.

2. Pendant ce temps remettre la poêle sur feu doux et faire griller les cerneaux de noix grossièrement émiettés (2 minutes environ). Ajouter alors une c. à soupe de sucre pour les faire caraméliser (remuer constamment). Laisser refroidir.

3. Mélanger le yaourt et la cassonade, attendre que cette dernière soit parfaitement fondue dans le yaourt.

4. Confectionner les verrines en alternant couches de yaourt et couches de pommes. Terminer en décorant de noix caramélisées.

Des casseroles Jamie Oliver, une salade italienne et un clafoutis divin

Comme il est bon d’être chez soi, même au milieu d’un chaos de cartons et d’affaires éparpillées… Enfin toutes les pièces ne sont pas comme celle-ci, heureusement !

 

 

La bonne nouvelle du jour : ma cuisine est presque installée. J’ai ENFIN récupéré les magnifiques casseroles gagnées en novembre dernier sur le site l’Internaute Cuisine. Ces petites merveilles étaient entreposées dans la cave de mes beaux-parents depuis plusieurs mois, je ne les avais pas encore vues… Pour l’instant mes casseroles trônent dans la cuisine, elles donnent plutôt dans la psalmodie incantatoire que dans le grand air d’opéra. Mais tout de même, entre le bricolo et le rangement, la Natalia recommence à mitonner quelques petits plats.

La mauvaise nouvelle, c’est que les problèmes de connexion internet sont loin d’être résolus. Bataille engagée avec le fournisseur d’accès pour cause d’impossible connexion… de modem non reçu, de ligne fantôme, mais de facturation bien réelle…. tandis que l’ADSL a été mis sur une ligne qui est censée ne plus exister depuis 2 ans… M’est avis que je vais chasser le hotspot pendant quelques semaines encore, entre deux séances de scie-sauteuse, de perceuse-visseuse, où l’Homme m’a recrutée comme assistante (ce qui ne garantit pas la qualité du résultat final), entre quelques gros dossiers à rédiger pour le renouvellement de notre équipe de recherche, un remplacement dans un colloque aux fins fonds de l’Auvergne pour lire la communication d’un collègue empêché.

Et puis bientôt, il me faudra retourner à une certaine grande bibliothèque parisienne quittée il y a deux ans, puisque nous partions à Dakar… L’idée de reprendre un travail à horaires fixes, dans une administration, ne m’enchante guère. Ma vie de musicologue-chercheur / cuisinière amateur me convient bien, finalement. Enfin c’est ainsi, il faut bien gagner sa croûte, voire un peu plus… disons… de quoi s’offrir de temps à autre un petit détour par la Grande Epicerie (entre autres…)

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Salade italienne

La recette du jour n’est pas vraiment une recette, pourtant c’est l’un des mes plats préférés. Une salade à l’italienne. LA salade italienne, devrais-je dire. En tout cas, la mienne :

– roquette du marché, voire du jardin pour ceux qui ont des potagers dans leurs jardinières parisiennes (éviter les sachets, cela réussit fort mal à la roquette, je trouve…)
– parmesan en copeaux (âgé de 24 mois d’âge)
– mozzarella di buffala
– tomates à peine mûres. Si on en trouve qui soient mangeables. Avec encore un peu de vert et de jaune : c’est ainsi qu’on les mange en Italie. Passé ce stade, lorsque les tomates sont bien rouges, elles ne sont utilisées que cuites. Le problème c’est qu’en France, les tomates pas tout à fait mûres sont généralement très dures et insipides.
– tomates séchées réhydratées quelques heures et taillées en fines lamelles
– pignons de pin grillés à sec à la poêle
– bresaola ou jambon ou speck, ou encore de la coppa. A disposer au fond de l’assiette pour faire un « tapis ».
Evidemment on peut ajouter des aubergines grillées, des poivrons grillés, mais en version minimaliste c’est à mon avis largement suffisant (reste à adapter les quantités pour en faire un plat unique).

Pour aller avec cette salade, il faut une sauce :
– de grandes feuilles de basilic pilées au pilon (une bonne douzaine)
– de l’huile d’olive d’excellente qualité (olives de variété coratina, les plus herbacées, parfaites pour les salades)
-de la fleur de sel, du mélange 5 baies
– une pointe de vinaigre balsamique de Modène. Du vrai, pas ceux que l’on trouve partout et qui comportent du caramel… enfin si votre bourse le permet, car le vrai est rare, et vraiment cher. Et puis on ne force pas sur le vinaigre, autrement cela jure avec la mozzarella et le fromage. Il faut de la douceur dans cette salade.

Et pour finir, si on présente les assiettes un peu joliment, ça ne gâche rien.

 

 

J’aime déguster cette salade avec des pitas (oui d’accord ce n’est pas italien) toutes chaudes et moelleuses, si vous avez la chance d’avoir une épicerie orientale, un supermarché cacher à proximité de chez vous. On peut même ouvrir les pita et les farcir de la salade, cela devient un très chic sandwich.

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Clafoutis de Mingoumango

Comme les choses les plus simples sont souvent les meilleures, pour peu qu’on soit intraitable sur la qualité des ingrédients, on finira ce repas avec un clafoutis façon Mingoumango (et finalement pas si simple que cela… fallait trouver l’idée d’associer poudre d’amandes et ricotta…). Un clafoutis littéralement renversant, mais ça, vous le savez déjà si vous lisez son blog…

Pour une fois pas de variante perso (à part le sucre rose sur le dessus, pour le décor) : j’ai suivi la recette à la lettre. Pour avoir goûté ses macarons et un cake chocolat-épices, je peux vous dire que Mingoumango est très douée pour la pâtisserie (quoi qu’elle en dise parfois…) Ce clafoutis est vraiment très bon, très moelleux, dense en même temps. Sans doute aussi est-ce le dernier de la saison, car les cerises commencent à se faire rares sur les marchés.

Histoires de viennoiseries

Tandis que l’emménagement à Paris absorbe le plus clair de mon temps, les quelques jours passés à Vienne continuent d’occuper, en filigrane, mes pensées. Une échappatoire agréable devant le désespoir suscité par le 87e carton de livres, le 32e tableau à accrocher sur des murs déjà largement occupés par les rayonnages de bibliothèque, ou le 453e objet à disposer sur les étagères saturées. C’est ainsi, quand on arrive un peu tard dans la vie d’un homme, que ce dernier apprécie lui aussi la littérature, l’histoire, l’art, qu’il a un peu voyagé et constitué sa petite collection personnelle bien avant vous…

Mais revenons à Vienne. Comme je le disais dans mes précédents billets, j’y ai passé trois jours seulement, pas assez pour en explorer toutes les facettes, mais suffisant pour s’attacher à l’atmosphère unique de cette ville. Je me suis sentie chez moi à Vienne, une expérience que je n’ai vécue que de rares fois, presque toujours en Italie, ma « seconde patrie » après la France.

Dans mes découvertes viennoises, j’ai eu la chance d’être guidée par Mingoumango, qui connaît la ville par coeur et nous fait régulièrement partager ses souvenirs viennois dans ses billets. Sans elle, je serais sans doute passée à côté d’excellentes adresses comme le café Diglas, l’épicerie Julius Meinl (en gros, la Grande Epicerie de Vienne), et bien d’autres choses encore. Il suffit de jeter un oeil sur son blog pour avoir un aperçu de la vie viennoise.

Dégustation de l’incontournable Sachertorte à l’Hôtel Sacher, de canapés colorés chez Trzesniewski, d’un café chez Hawelka (un endroit mythique, fondé dans les années 30 et encore tenu par son fondateur Leopold Hawelka… madame étant décédée en 2005), quelques courses chez Julius Meinl et au Naschmarkt, un marché où, en grignotant une barquette de groseilles à maquereau, j’ai croisé des produits inattendus, entre autres des graines de wasabi par kilos entiers (j’ignore si c’est la saison du wasabi en ce moment (^^) ou si c’est une tendance de la mode culinaire locale, mais cette omniprésence du wasabi sur les étals du marché viennois est surprenante).

Côté nourritures de l’esprit, il y a tout de même, à Vienne, au Kunsthistorisches Museum, entre autres beautés, la plus importante collection de peintures de Brueghel au monde et une magnifique collection d’instruments de musique ; mais aussi, au Belvedere et au musée Leopold, des Klimt inoubliables. Et puis aussi le Jugement dernier de Jérôme Bosch à l’Akademie der bildenden Künste.

Plus que tout, j’ai aimé flâner dans les rues, sourire devant des vitrines d’horlogerie et d’énormes créations pâtissières au décor très kitch, sillonner la ville en tram, savourer l’irrésistible accent viennois (je comprends la nostalgie de Mingoumango concernant les annonces des stations de tram…) ; prolonger les pauses café avec un journal, sur fond de musique classique, le tout dans un décor un peu suranné. So gemütlich…

Le colloque de musicologie, dans tout cela ? J’ai fait mon devoir, mais je n’allais tout de même pas m’enfermer trop longtemps dans les salles surchauffées de l’Université, il faisait si beau et si chaud dehors…

Voilà en quelques mots, et quelques images pour illustrer tout cela.


Hélas, je n’ai pas de recette à vous proposer aujourd’hui. La cuisine est à l’image de l’appartement, un chantier. Epicerie, confitures, vaisselle et casseroles arrivent aujourd’hui, en principe… Mais j’attends toujours de retrouver une connexion internet pour faire un vrai come back culinaire ! Merci en tout cas pour vos nombreux commentaires de ces derniers jours, et surtout merci à Nadia de Paprikas pour m’avoir fait une si belle pub !

Au lieu d’une recette, je vais vous raconter une petite histoire culinaire dans la Grande Histoire, une histoire qui relie Vienne à Paris.

 

Savez-vous que le croissant a été inventé à Vienne, en Autriche ? Sinon, pourquoi appelle-t-on « viennoiseries » les préparations feuilletées et briochées dont nous sommes si fiers, en France ?

A l’époque où l’Autriche avait pour voisin immédiat l’Empire ottoman, la grande terreur de l’Europe chrétienne était le Turc. Aujourd’hui les choses n’ont peut-être pas tant changé que cela, n’est-ce pas ? Mais restons-en au passé, cela évitera des polémiques.

Par sa situation géographique, Vienne était aux premières loges en cas d’avancée ottomane vers l’Ouest. Lors du siège de la capitale autrichienne par les Ottomans, en 1683, les boulangers donnèrent l’alerte en pleine nuit (évidemment, ils étaient les seuls à travailler à une heure pareille), ce qui permit de sauver la ville de l’assaut ennemi. Pour immortaliser la victoire sur l’Infidèle, les boulangers viennois reçurent le privilège de fabriquer une pâtisserie : le Hörnchen, « petite corne » en allemand, allusion évidente au croissant, emblème de l’Empire ottoman.

des Hörnchen viennois qui ont bien gardé leur forme en croissant

On raconte également qu’en s’enfuyant de Vienne, les Turcs laissèrent derrière eux des sacs de café. Un certain Franz Georg Kolschitski aurait récupéré ces sacs et ouvert le premier café de Vienne. Il proposait la boisson additionnée d’un trait de lait (le principe de base du café viennois) et accompagnée d’un croissant. Café + lait + croissant : voilà un trio dont le succès ne s’est jamais démenti.

Quant aux croissants, ils ne furent introduits en France qu’un siècle plus tard, en 1770, par… une Autrichienne, la reine Marie-Antoinette. A l’origine, le Hörnchen était fabriqué dans une sorte de pâte à pain. Les divins petits feuilletés que nous connaissons aujourd’hui ne sont nés que vers 1920 : oui, ce secret est une invention française, et depuis cette date les croissants français sont les meilleurs du monde, comme chacun sait 😉

Pastilla à l’agneau et aux aubergines, brunch au Loir dans la théière

L’été parisien 2007 ressemble à une saison des pluies, ou je me trompe ? Il fait beau, il pleut, il fait beau, il pleut… Sauf que la température n’est pas celle de la mousson. Malgré tout j’aime bien (aussi) ce temps orageux, ce ciel d’ardoise, le son de la pluie qui rebondit sur le sol d’une résidence de banlieue bien silencieuse. Rester une journée entière sans sortir, cuisiner un peu, lire, écouter de la musique, il n’en faut pas plus pour apprécier (quand même) un jour comme celui-ci.

La recette de ce lundi est un genre de pastilla. Oh, rien de moins officiel que cette pastilla dans le répertoire culinaire marocain. L’idée est inspirée par les saveurs méditerranéennes et moyen-orientales. Une feuilletage croustillant, une farce moelleuse de viande d’agneau, d’herbes aromatiques et de cannelle, des couches d’aubergines fondantes.

 

Je pensais faire de cette pastilla un pique-nique : au moment où je l’ai fabriquée, le soleil brillait sur Paris, j’avais prévu de passer une ou deux journées en balade. Mais le pique-nique a finalement été reporté, entre temps une autre possibilité s’est offerte, irrésistible : un brunch dominical au Loir dans la théière, rue des Rosiers à Paris, adresse bien connue des blogueurs (et pas que des blogueurs bien sûr…). Toujours est-il que Le Loir au mois d’août, avec D. et sa petite famille, c’est merveilleux. Ambiance feutrée, un peu de monde, juste ce qu’il faut, un service disponible mais plus cool : on ne cherche pas à vous pousser dehors sitôt votre thé fini… Bref, on est bien content que le Loir soit ouvert en août, c’est le moment où jamais d’y aller.

Aujourd’hui pour les raisons que vous savez il n’est plus question de pique-nique. Mais ma pastilla est toujours là, toute dorée, toute croustillante, je l’ai faite réchauffer pour le déjeuner, c’est un vrai réconfort.

Autre perspective réconfortante : demain je m’envole quelques jours à Vienne. Mingoumango m’a gentiment envoyé une (longue !) liste d’adresses incontournables. Dire que je ne reste que trois jours à Vienne, dont obligatoirement un consacré au colloque ; – (((

A Vienne, il faudrait une semaine pour les fastes culinaires, une semaine pour les musées et les monuments, une semaine pour découvrir la vie musicale, une semaine pour flâner… Bref il faut aller vivre à Vienne… et malheureusement ce n’est pas à l’ordre du jour, mais il y aura sans doute d’autres colloques… ou des week-ends en amoureux avec l’Homme, qui sait ?

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Pastilla à l’agneau et aux aubergines

Revenons donc à cette pastilla à l’agneau, aux herbes et aux aubergines.

Pour 4 personnes, il vous faudra de préférence un cercle à pâtisserie de 20 cm de diamètre, ou à défaut un moule à manqué (si possible à charnière, le démoulage sera moins périlleux qu’avec un moule ordinaire). Si vos moules sont plus grands, augmentez les proportions en conséquence, sinon vous n’aurez pas assez de garniture.

– 25 de feuilles de filo
– un cercle à pâtisserie de 20 cm de diamètre
– 3 aubergines
– 500g d’épaule d’agneau désossée, hachée
– 1 bouquet de basilic frais
– quelques branches de menthe (quantité à adapter en fonction de la variété de menthe et de votre goût : en tout cas, nettement moins de menthe que de basilic)

– 1 gousse d’ail
– 1 oignon
– 1/4 c. à café de cannelle
– 1 œuf
– 30g de fromage de brebis très sec (type pecorino) râpé
– huile d’olive

1. Hacher les herbes avec l’oignon au robot électrique, ajouter la cannelle et le fromage, la viande d’agneau hachée, l’œuf entier. Saler et poivrer généreusement, ajouter 2 c. à soupe d’huile d’olive.

2. Eplucher les aubergines et les détailler en très fines tranches (par exemples à l’aide d’une mandoline ou d’un épluche-légumes) en évitant les parties contenant des graines (je sais, vous en jetterez la moitié, mais ce sera bien meilleur, aucun risque d’amertume….).

3. Faire chauffer environ 2 cm d’huile dans un wok et faire rapidement frire les aubergines en remuant constamment. Lorsqu’elles deviennent translucides et tendres, ajouter une gousse d’ail passée au presse-ail. Poursuivre la cuisson jusqu’à ce que les aubergines commencent à dorer légèrement (attention ça va vite…). Saler, puis retirer du feu, déposer les aubergines sur du papier absorbant pour retirer l’excès d’huile.

4. Sortir les feuilles de filo du réfrigérateur. Prévoir un torchon propre et humide pour les recouvrir, car elles se déssèchent très vite. Découper 20 feuilles au diamètre du cercle à pâtisserie. Recouvrir du torchon. Préchauffer le four à 180°.

5. Huiler légèrement, avec un pinceau, les 5 feuilles de filo entières restantes. Poser le cercle à pâtisserie sur une plaque allant au four garnie d’une feuille de papier sulfurisé (ou d’une feuille de cuisson en silicone). Garnir le cercle des 5 feuilles sans les recouper, il faut qu’elles dépassent largement sur les bords, on les repliera par-dessus à la fin.

6. Etaler une couche de farce à l’agneau. Disposer par dessus 5 feuilles de filo rondes légèrement huilées. Disposer une couche d’aubergines, puis 5 autres feuilles de filo. Recommencer l’opération (une couche de viande, une couche d’aubergines). Replier les feuilles de filo qui dépassent sur le dessus de la pastilla.

7. Faire cuire environ 30 minutes à 180°. Le dessus de la pastilla doit être doré. Laisser tiédir 5 minutes puis retirer le cercle à pâtisserie (ou démouler si vous utilisez un moule). On peut saupoudrer le dessus d’un peu de cannelle. Servir tiède avec une salade de jeunes pousses ou de la roquette.

Maintenant, assez traîné sur la pastilla, je vais préparer mes bagages pour Vienne… A très bientôt !

Mon poisson préféré : vapeur à la cantonaise, d’après Ken Hom

Sans doute vous êtes-vous demandé, si vous avez un peu l’habitude de ce blog, pourquoi la rubrique « viandes » est si maigre. En fait, nous n’avons pratiquement pas mangé de viande au cours des deux années que nous avons passées à Dakar. Il y a tant de poisson, et la viande est si décevante…

Exit le porc pour des raisons évidentes : on est en pays musulman, on en trouve donc très peu. Reste le phacochère, sorte de cochon sauvage, si on est chasseur.

L’agneau est rarement de l’agneau, plutôt du mouton voire du bélier. Toujours fraîchement abattue, puis directement exposée au soleil, à la poussière et aux mouches, la viande n’a pas le temps d’arriver à maturité qu’elle commence à faisander. C’est presque toujours immangeable. Dur et sans saveur. Et je ne vous parle pas des conditions d’hygiène… Voici un petit aperçu de ce que mon homme appelle les « m(b)oucheries », par 35° à l’ombre :

Je n’ai encore jamais trouvé de bonne viande de mouton au Sénégal. Pourtant, chaque année, lors de la fête des moutons, l’Aïd el Kébir, dite Tabaski au Sénégal, les gens sont prêts à payer très cher pour une bête qu’ils sont tout fiers de vous inviter à partager avec eux. On ne peut pas éviter ce genre d’invitation sans offenser gravement l’autre… Et c’est un supplice pour la denture, les maxillaires, l’odorat, le goût. Je préfère encore observer le rituel du dépouillement intégral des viscères, de la peau et de la carcasse des moutons, contrepoint à la fête, occupation des femmes de la maisonnée. Au moins le palais n’en souffre pas, même si la vue et l’odorat sont un peu malmenés.

Reste le zébu, la « vache à bosse », dont on consomme de préférence le filet, le reste est… dur à cuire.

Il y a, enfin, des volailles locales (grippe aviaire oblige, pas d’importation). Elles sont souvent étiques, mais au moins elles sont élevées en plein air et assez bonnes.

 

Mon homme a hérité d’un jeune coq au cours d’une de ses missions en brousse. Baptisé Dodji, il a gambadé dans notre jardin pendant quelques semaines. Je l’aimais bien, je lui donnais des céréales, il avait « la reconnaissance du ventre » et venait quasiment me chercher dans la maison pour avoir sa pitance. Il avait élu domicile dans le frangipanier. Le voir ainsi perché, dès les premiers signes du couchant, nous faisait bien rire. Nous n’avions pas l’intention de le faire passer à la casserole, d’autant qu’une fois les plumes enlevées, il devait rester 300g de viande au plus. Le seul souci, c’est qu’il nous réveillait tous les matins à 4h de son triomphal cocorico… Comme nous étions gênés vis à vis des voisins et surtout d’amis parisiens venus passer quelques jours chez nous, nous avons livré Dodji au gardien de la maison, lequel en a fait, dès le soir-même, son repas. Depuis ce jour, j’ai la mort d’un coq sur la conscience.

 

Tout ce blabla pour dire que nous avons mangé beaucoup de poissons et de crustacés (ah les énormes gambas…) pendant ces deux dernières années. Voici une de mes recettes fétiches au quotidien. Elle vient de La vraie cuisine chinoise toute simple de Ken Hom, un livre que je recommande à ceux qui veulent s’essayer à d’authentiques recettes de cuisine chinoise.

Cette préparation a toutes les qualités : ultra rapide, ultra simple, ultra légère (si on aime la cuisine légère, s’entend…), et surtout dé-li-ci-euse, elle préserve parfaitement le goût du poisson sans être fade. Avec elle, j’ai converti des gens franchement réfractaires au poisson vapeur (« beurk ça fait régime, ça n’a aucun goût !! ») et à la cuisine asiatique en général.

Pour cette recette on peut utiliser n’importe quel poisson à chair blanche, entier ou en filet : sole, turbot, saint-pierre si on a des invités ; au quotidien ou si on est moins riche, du colin, du cabillaud, de la dorade (entière ou en filet) font parfaitement l’affaire. Si vous prenez des poissons entiers allongez le temps de cuisson en fonction de leur taille : en général, 12 à 15 minutes pour un poisson entier de 300g ; 5 minutes pour des filets, pas plus, car le poisson trop cuit, ce n’est vraiment pas bon.

Poisson vapeur à la cantonaise

Proportions pour 4 personnes :

– 800 g de filets de poisson à chair assez ferme (type dorade, turbot, saint-pierre, cabillaud)
– 1 cuillère à café de gros sel de mer
– 1,5 cuillère à soupe de gingembre frais finement haché
– 2 cuillères à soupe de ciboule émincée
– 2 cuillères à soupe de sauce de soja
– 1 cuillère à soupe d’huile neutre (arachide de préférence)
– 2 cuillères à café d’huile de sésame
– des feuilles de coriandre fraîche

1. Faire chauffer un peu d’eau dans un cuit-vapeur. Sécher les filets de poisson dans du papier absorbant avant de les frotter de gros sel.

2. Disposer le poisson dans le panier du cuit-vapeur avec des feuilles de papier sulfurisé ou sur une assiette de façon à recueillir le jus de cuisson. Couvrir et faire cuire 5 minutes environ.

3. Retirer le poisson du cuit-vapeur en prenant soin de garder le jus de cuisson. Disposer sur un plat, parsemer de ciboule et arroser de sauce soja. Réserver au chaud.

4. Faire chauffer les deux huiles ensemble jusqu’à ce qu’elles soient fumantes et les verser sur les filets de poisson. Parsemer de coriandre ciselée et servez avec un riz parfumé cuit à la vapeur.

Le plus fondant des carrot cakes, sous un glaçage tout blanc …

 

Les avis sont partagés lorsqu’on parle de gâteau aux carottes (carrot cake en anglais). C’est très amusant. Il y a les inconditionnels, pour qui, un peu comme le cheesecake, les scones ou les muffins, le carrot cake rappelle des séjours en Grande-Bretagne ou en Amérique du Nord. Et puis il y a ceux qui par principe estiment qu’un truc de ce genre ne peut être qu’une bizarrerie anglo-saxonne un peu répugnante. Ils sont encore nombreux, même si le carrot cake est devenu, ces dernières années, très courant pour ne pas dire très à la mode.

Enfin il y a ceux qui ont déjà mangé, souvent à leur insu et par hasard, un morceau de carrot cake sans savoir ce qu’il y avait dedans. Ceux-là auront retenu de leur expérience qu’il n’est pas nécessaire d’être un aventurier du goût pour apprécier la carotte en dessert. D’ailleurs, difficile de percevoir la saveur de ce légume dans le carrot cake : il apporte en revanche une couleur et un moelleux inimitables.

La recette que j’ai mise au point de manière empirique revisite (ah oui, encore un mot à la mode…) le traditionnel carrot cake. Les puristes ne m’en voudront pas, j’en suis sûre, car le résultat est fameux, sans me vanter ! Je reproche à la majorité des recettes d’utiliser de l’huile, un ingrédient qui laisse un film gras peu agréable en bouche dans la majorité des recettes de gâteaux, en particulier dans le carrot cake.

Cette recette ne contient ni huile, ni même de beurre. Comme il faut bien un peu de gras pour faire un bon gâteau, on mise ici sur la poudre d’amandes. Et le résultat est merveilleux. Le gâteau est fondant à souhait, mais il se tient grâce aux œufs. Et s’il n’est pas léger-léger, du moins il ne donne pas l’impression d’être graisseux.

 

Carrot cake, ma recette fétiche

Proportions initiales pour un gros gâteau pour 8-10 personnes (prévoir un moule à manqué rond ou un moule carré) :

– 4 œufs
– 150g de sucre blond ou roux
– 1 citron non traité (zeste + jus)
– 80 de farine T45
– 175g d’amandes en poudre
– 50g de noix de pécan hachées
– 30g de cranberries séchées
– 1/2 c. à café de gingembre en poudre
– 1 c. à café rase de cannelle en poudre
– 1 cc bombée de bicarbonate de soude
– ½ c. à café de sel
– 275g de carottes (poids épluchées et râpées)
– 10g de beurre pour le moule

Proportions ramenées à 6 personnes environ, idéales pour remplir un moule carré de 20 cm de côté et de 5 cm de profondeur :

– 200g d’œufs (3 gros œufs)
– 120g de sucre blond
– 150g d’amandes en poudre
– 70g de farine T45
– 45g de noix de pécan
– 25g de cranberries
– 235g de carottes (poids épluchées et râpées)
– 1 cc rase de bicarbonate de soude

Le reste ne change pas vraiment (épices, sel, citron, beurre pour le moule)

1. Travaillez les jaunes d’œufs et le sucre jusqu’à ce qu’ils blanchissent et deviennent mousseux.

2. Ajoutez le zeste du citron, puis la farine, le sel, la levure, les amandes et les noix de pécan, les cranberries, la cannelle, les carottes finement râpées, et enfin le jus de citron.

3. Montez les blancs en neige et incorporez-les délicatement à la préparation précédente.

4. Beurrez largement le(s) moule(s), versez-y la préparation.

5. Enfournez et cuisez à 180° C pendant 50 minutes à 1 heure (moins si vous utilisez deux petits moules). Lorsque le gâteau est cuit, démoulez-le sur une grille et laissez-le refroidir.

Côté glaçage, 2 possibilités :

– option 1 : glaçage au blanc d’œuf : 

Fouettez 1 blanc d’œuf avec 175g de sucre glace et 3 cl de jus de citron jaune ou vert (environ 1/2 citron). Lorsque la consistance est homogène et un peu mousseuse, versez le glaçage sur le gâteau en laissant couler sur les bords. Egalisez à l’aide d’une spatule et laisser sécher au moins 12 heures.

– option 2 : glaçage américain au cream cheese : 

Battez 50g de beurre très mou (mais pas fondu) avec 175g de sucre glace et quelques gouttes d’extrait de citron (arôme naturel), ajoutez 100g de fromage frais type Philadelphia (non allégé). Homogénéisez rapidement au fouet sans trop battre pour ne pas rendre le mélange excessivement liquide. Etalez sur le gâteau et faites prendre au frigo au moins 12h. Ce glaçage est délicieux mais il reste plus mou que le glaçage traditionnel au blanc d’œuf ; de plus il nécessite de conserver le gâteau au frais.

Côté œufs : désormais, je bats les œufs entiers avec le sucre dans l’étape 1, et je ne monte pas les blancs en neige. Si on prend soin de battre pendant 5 bonnes minutes, cela n’a pas d’incidence sur le résultat final et cela rend la préparation plus rapide.

Le carrot cake se garde plusieurs jours. Je vous conseille vraiment d’attendre au moins 24 heures avant de le déguster, il sera bien meilleur.

 

Une tatin de tomates cerises au miel de romarin, entre deux bal(l)ades

Je vous préviens, je vais faire ma bêcheuse. Vous êtes encore là ? Vous n’avez pas cliqué pour vous échapper vite fait de ce blog ennuyeux ? Tant mieux pour moi, tant pis pour vous (ou l’inverse).

Quelque chose me contrarie au plus haut point quand je me promène sur internet : les fautes récurrentes sur certains mots de notre belle langue. Prenons le mot balade. C’est un mot très courant. Et pourtant, peu de gens savent l’écrire. Balade est presque toujours confondu avec ballade. Une ballade, c’est un genre poétique et musical. Le terme vient du provençal ballada qui veut dire danse. La Ballade des dames du temps jadis de François Villon n’est pas une promenade. Pas plus que les Ballades pour piano de Frédéric Chopin. A moins de parler littérature, ballet ou musique, il n’y a donc aucune raison d’écrire balade avec deux L. Lorsque je me balade sur la blogosphère, c’est avec un seul L. Hier, je suis allée me balader du côté de Rambouillet, pour une table ronde sur la musique des ballades de troubadours. Ce soir, j’écoute sur mon baladeur les ballades du Trouvère de Verdi en direct d’Orange. Voilà. La leçon est finie.

Sans transition, la recette du jour : c’est une tatin aux tomates cerises inspirée de la recette de Peggy (sur le blog Ma dolce vita). Pas de coppa, du provolone au lieu du fromage de chèvre, une réduction de vinaigre balsamique au miel de romarin en accompagnement. Je me suis pas mal éloignée de la recette d’origine, une fois de plus.

Tatin de tomates cerises au miel de romarin

 

Pour une petite tarte de 20 cm de diamètre (on peut réaliser des tatin individuelles, bien sûr) :

– 500g de tomates cerises
– 100g de miel de romarin
– 100g de provolone en tranches fines
– un peu de romarin frais
– 2 c. à soupe d’huile d’olive
– 10 cl de vinaigre balsamique
– 1 rouleau de pâte feuilletée

1. Faire chauffer le miel dans une casserole et y plonger les tomates cerises. Laisser confire à feu doux 3-4 minutes en remuant délicatement les tomates pour éviter qu’elles n’éclatent. Elles doivent rester fermes. Egoutter les tomates, récupérer le miel. Faire réduire le vinaigre balsamique avec le miel pendant 10 minutes, le sirop obtenu ne doit pas être trop épais. Réserver au frais.

2. Au fond du moule à tarte préalablement huilé, disposer les tomates cerises entières. Saler et parsemer de romarin. Couvrir de tranches de provolone. Disposer la pâte en l’enfonçant légèrement à l’intérieur du moule. Laisser cuire à four moyen environ 25 à 30 minutes.

3. Servir avec un peu de sirop de vinaigre balsamique.

 

On peut broder à l’infini autour de l’idée de base, qui est de faire confire les tomates dans du miel.

Inutile de vous dire que cette tarte très très très bonne… et très indiquée pour accompagner et encourager l’amélioration de la météo parisienne… A très bientôt !