Fraîcheur de griottes au jus d’amandes et fleurs d’oranger

 

Encore un aller-retour à Poitiers dimanche dernier, histoire de voir la maison dans son état actuel avant que ne commencent les travaux… Il y en a pour quelques semaines et ce ne sera pas fini avant le déménagement, début septembre. 

Dans ce beau pays qu’est la France il n’y a pas une entreprise qui travaille en août. Pourtant c’est la crise, qu’il paraît. Même que les Français sont de moins en moins nombreux à partir en vacances… Même que ceux qui partent encore, ils rognent sur tout : ils vont à Biarritz, certes, mais ils ne jouent pas au golf, qu’elle disait la dame l’autre jour à la radio. Ah les pôvres Français… Même qu’ils prennent la chambre d’hôtel sans les repas, sans le petit déj’ (là je les plains sincèrement, le jeûne matinal est sans doute l’une des pires tortures qui soient). 

Finalement on n’est pas si privilégiés que ça chez les Kriskov. Pas de vacances cette année : faut déménager, suivre les travaux, acheter une voiture, trouver une nounou, puis préparer un peu les cours pour la rentrée quand même (des fois qu’on arrête de faire grève ;-). Mais laissons de côté ces menus tracas. 

Dans notre jardin pictave, il y a un griottier Montmorency prolifique. Les griottes, c’est mignon comme tout avec cet aspect rouge vif translucide, mais ce n’est pas terrible à croquer nature : du reste ça ne croque pas, c’est mou, à la différence des bigarreaux. 

J’ai déjà largement exploité la solution confiture, délicieuse, mais qui exige de dénoyauter les fruits… Dieu quelle corvée ! Je pense à D. qui a aussi un griottier dans son beau jardin, et qui a eu le courage de fabriquer je ne sais combien de pots de confiture il y a deux ans (mais sa détermination est sans bornes, ce ne sont pas quelques kilos de fruits à dénoyauter qui la découragent, elle). 

J’ai cherché sur le net mais les recettes à base de griottes ne sont pas légion. En repensant aux amarene italiennes (une autre espèce de griotte ?) et à leur délicieux goût d’amande amère, j’ai eu l’idée de confectionner ce petit dessert sans prétention. Loin du sirop épais et sucré qu’on fait avec les cousines italiennes, j’ai voulu faire une soupe de fruits extrêmement légère et rafraîchissante par ces chaleurs. 

Fraîcheur de griottes au jus d’amandes et fleurs d’oranger 

Pour 4 personnes : 

– griottes lavées et équeutées mais pas dénoyautées : 500g 

– eau : 50 cl 

– eau de fleurs d’oranger : 1 cs 

– extrait d’amandes amères : 1/4 cc (une très petite quantité suffit, ayez la main légère) 

– cassonade : 100g (à adapter en fonction de l’acidité des griottes) 

1. Faire un sirop avec l’eau, la fleur d’oranger, l’amande amère et la cassonade. Laisser bouillir à feu doux 5 minutes. 

2. Ajouter les griottes, laisser cuire environ 5 minutes. La peau éclate à la cuisson, c’est normal. Laisser refroidir à température ambiante puis conserver au frais. 

3. Déguster frais. Version gourmande : avec une boule de glace au mascarpone et des biscuits aux amandes. Version luxe : avec des macarons Mosaïc (pistache/griottine) de chez Hermé

P.S. : s’il y a une baguette chinoise sur les photos, ce n’est pas parce que je mange mes griottes avec des baguettes mais parce que c’est le meilleur outil de dénoyautage (et le moins cher) que j’aie trouvé. Aussi bien, voire mieux que le dénoyauteur qui fait gicler le jus à chaque pression. Mais pour cette recette, vous aurez compris qu’on ne dénoyaute pas avant dégustation, sinon les griottes perdront leur jolie rondeur… 

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