Marée noire, crèmes brûlées à la noix, et un peu d’espoir

Tout d’abord, un grand merci pour vos messages et commentaires, j’ai été très très touchée par vos manifestations de soutien. Merci indéfiniment, comme dirait P., une amie chère…

En vertu de la Loi (infaillible!) de La Mangue, on finit toujours par remonter la pente. La preuve, puisque les casseroles continuent à chanter, et que je tapote à nouveau sur le clavier…

Pourtant mon bonheur retrouvé n’est pas encore tout à fait évident pour tous. Voyez un peu. De passage chez le poissonnier pour me procurer un petit sachet d’encre de seiche, ce dernier (qui a l’habitude de me les vendre à l’unité), m’a dit : “allez, prenez en 6, je vous fais un prix de gros !”. Je devais vraiment avoir une tête à cuisiner des risotti neri ou des pâtes à l’encre ! En fin de compte, il m’en a même donné un 7e !!

Une marée noire a donc envahi mon frigo… Amateurs d’encre de seiche, je suis disposée à faire quelques dons si vous êtes intéressés.

En dehors du nero di seppia, quoi de neuf cette semaine ? Heu… rien de très glorieux. Une tentative de verrine de poires façon crumble deux fois ratée : j’ai fait cramer les miettes de crumble deux fois de suite. Quand je vous dis qu’y a du désespoir dans l’air… Le noir s’immisce partout. Mes miettes de crumble étaient 100% “sénégalaises”, comme aurait dit feu mon Papy (n’y voyez surtout pas une injure raciste, mais une plaisanterie tout à fait naïve, celle d’un homme d’une génération au vocabulaire beaucoup moins censuré que le nôtre).

Pour parachever mon entreprise de sabotage au carbone, j’ai fait brûler ma super marmite Jamie Oliver, pas une fois, non, deux fois de suite. Tant qu’à faire, faisons les choses à fond. J’en ai pleuré de rage. La marmite a résisté, heureusement. Elle a survécu au traitement de choc que j’ai dû lui infliger pour lui redonner un aspect décent : Décap’Four + grattage au Gex, puis trempage et bouillotage à la Javel pure, puis regrattage… Deux fois par jour pendant trois jours. Et la casserole est ressuscitée, presque dans son état d’origine.

Oublions la série noire. Non, décidément, tout n’est pas noir dans la vie, y a même de l’espoir !

1. D’abord, la BnF s’améliore !

Quelques arbres en cage de l’esplanade ont été provisoirement (?) remis en liberté conditionnelle. J’ai remarqué cela en partant déjeuner, ce midi. Plus de grillage !

Le numéro 3 de la même BnF va changer, quinze ans que ça n’était pas arrivé (mais ce numéro 3 est promu numéro 2…)

Avec le nouveau dépôt légal du web, même si je ferme ce blog, vous pourrez continuer à le consulter dans les salles de lecture du rez-de-jardin. Pareil pour les vôtres, évidemment. Bref, n’écrivez pas trop de bêtises, vous êtes en train d’entrer dans l’Histoire. Des téra-octets d’archives internet, pour les siècles des siècles…

2. Le quotidien est plein de petits bonheurs qui surgissent à l’improviste

Sur le marché d’Aligre, l’Homme a trouvé des figues vertes de Basilicata, un coin d’Italie qui m’est cher. Ces figues vertes, je n’en avais pas mangé depuis des années, parce qu’ici, habituellement, on n’en trouve pas. Ce sont pourtant les meilleures qui soient, si différentes de nos Solliès et autres C…. pontificales. Du miel, de la confiture, rien que de la douceur. A la saison, lorsque j’étais là-bas, j’en mangeais une douzaine chaque matin, au petit déjeuner, cueillies directement sur l’arbre. Trouver ces merveilles à deux pas de chez moi, aussi fabuleusement bonnes, est un cadeau du ciel en cette morose période.

Dimanche, Corne de gazelle m’a apporté quelques mantecaos* faits maison. Je crois que je vais en faire à mon tour, la dernière fois, c’était il y a longtemps, longtemps (dix ans ?) et ça me manque.

3. Ayant été astreinte au repos une partie de la semaine, j’ai mis en ligne des index alphabétiques, thématiques et géographiques des recettes du blog (voir la colonne de droite). Un truc que je voulais faire depuis belle lurette…

4. Enfin, j’ai une petite satisfaction culinaire à vous faire partager : des crèmes brûlées (!) aux noix. C’est la saison, j’ai donc utilisé des noix fraîches. C’était la première fois que je cuisinais des noix fraîches, d’ailleurs. Résultat intéressant : le goût est plus subtil que celui du fruit sec, l’astringence très légère est contrebalancée par la douceur du caramel. Ces crèmes brûlées renouvellent un peu ce grand classique des desserts français.

Crèmes brûlées aux noix

 

Pour 3 personnes (désolée, ça s’est trouvé comme ça… mais vous n’avez qu’à doubler les proportions au besoin)
– 20 cl de crème liquide
– 15 cl de lait
– 4 jaunes d’œufs
– 30g de noix fraîches (ou sèches) réduites en poudre + quelques cerneaux entiers pour le décor
– 40g de cassonade
– 20g de sucre blanc pour caraméliser (je trouve que ça crame moins vite que la cassonade sous la flamme du chalumeau… 😉
– une pincée de cannelle
– quelques gouttes d’extrait de vanille liquide

1. Préchauffer le four à 150° C.
2. Porter la crème, le lait et les noix en poudre à ébullition, ajouter la vanille et la cannelle.
3. Verser en filet sur les jaunes fouettés avec la cassonade.
4. Répartir dans des ramequins et faire cuire au bain-marie pendant 40 à 50 minutes.
5. Réserver au frais jusqu’au moment du service. Saupoudrer de sucre et caraméliser au chalumeau, puis disposer un cerneau de noix comme décor.

 

* Petits sablés à la cannelle dont l’origine (algéro-ibérique tendance oranaise ?) reste mal élucidée… recette pour bientôt !

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