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Blinis inoubliables

Il y a quelques années, j’avais mis au point une recette de blinis tout à fait parfaite. Mais je croyais avoir perdu la recette. En fait, je l’avais enregistrée dans un fichier mais jamais publiée sur ce blog.

Les « vrais » blinis se fabriquent à partir d’une pâte levée. Il faut donc anticiper un peu. Et se procurer de la levure de boulangerie fraîche (c’est mieux que la lyophilisée, si on peut). Rassurez-vous, il n’y en a pas pour trois jours de boulange. Une demi-journée suffit.

Certes, on trouve sur le net nombre de recettes intitulées « blinis » qui contiennent de la levure chimique. C’est à dire, en réalité, des pancakes salés. Passez votre chemin, de grâce. Cela n’a rien à voir, en goût, en consistance, en saveur.

Voici mes blinis préférés, gonflés, légers, fondants en bouche, au goût incomparable. Essayez…. Vous ne pourrez plus jamais manger ceux du supermarché.

Blinis inoubliables

Photographiés sous une lumière un peu faible, c’est l’hiver…

Pour une vingtaine de blinis de 5 cm de diamètre environ

– 125 ml de lait (½ écrémé ou entier) à température ambiante

– 8 g de levure de boulanger fraîche

– 2 petits œufs (calibre 53-60g) à température ambiante

– 4g de sel fin

– 30g de beurre fondu

– 1 cs rase de crème fraîche épaisse (crème acidulée, type crème fraîche française)

– 125 g de farine de blé T55 de bonne qualité (farine de gruau, farine de force)

– 8g de sucre en poudre

1. Mélanger 2 cs de lait avec la levure. Délayer ce mélange dans le reste de lait, ajouter les jaunes d’œufs, la farine. Laisser lever 1h30 à 2h température ambiante.

2. Au bout de ce temps, mélanger le beurre fondu avec la crème fraîche et le sel, ajouter à la pâte qui aura déjà levé, mélanger délicatement à la spatule.

3. Battre les blancs en neige ferme en ajoutant le sucre à la fin pour les « meringuer » légèrement. Incorporer à la pâte à blinis. Laisser lever encore 1h30 à 2h à température ambiante. Le mélange doit doubler de volume.

4. Faire chauffer une poêle ou une crêpière à feu moyen (ou des poêles à blinis si vous souhaitez avoir des tailles parfaitement régulières et identiques). Faire cuire quelques minutes de chaque côté : difficile de donner une durée, il faut se fier à votre intuition et à votre expérience. Cela dépend énormément de votre poêle et du type de plaques / feux de cuisson que vous avez.

5. Si les blinis ne sont pas dégustés immédiatement, les réserver et les réchauffer doucement au four à 100°C, sous papier aluminium pour qu’ils ne se dessèchent pas.

Des gougères au gruyère pour un premier « Apéro »

Voilà bien longtemps que je n’avais plus fait de gougères. Les dernières en date devaient remonter à une soirée de dégustation de vins chez Rocinante. C’est dire… et ce n’était même pas pour nous, mais pour les clients de la cave / bar à vins.

Depuis que nous avons emménagé à Bâle, nous n’avons pas encore multiplié les réceptions à la maison. Il nous manque encore un canapé et des chaises en nombre suffisant.

J’ai quand même organisé récemment à petit Apéro. Terme consacré pour la chose ici aussi, mais avec un A majuscule. Apéro par-ci, Apéro par-là, c’est un truc que les Alémaniques (ou les Suisses en général) pratiquent beaucoup.

Pour mon premier Apéro, j’ai servi, entre autres, des gougères. Curieusement, cette spécialité française, bourguignonne (?), semble inconnue par ici. Certes, nous sommes chez les Alamans, pas chez les Burgondes. Or le tropisme culinaire des Alémaniques va vers l’Italie, bien plus que vers la France.

Dans ces gougères, j’ai mis du fromage suisse, un Gruyère AOP, plutôt que du Comté ou un autre fromage à pâte dure français. On s’helvétise, oui, un peu.

Gougères au gruyère

Pour environ 25 petites gougères (5 cm de diamètre)

– 125ml d’eau
– 120g d’œufs battus (environ 2 œufs)
– 70g de farine T55
– 55g de beurre
– 2,5g de sel
– poivre, noix de muscade fraîchement râpée
– 50g de gruyère AOP râpé + (optionnel) 2 cs pour parsemer sur les gougères

1. Préchauffer le four à 180°C.

2. Mettre l’eau, le beurre et le sel dans une casserole. Porter à ébullition.

3. Hors du feu, ajouter la farine d’un seul coup. Remuer vivement à la spatule, la pâte obtenue est une sorte de purée translucide et collante.

4. Remettre 1 minute ou 2 sur feu très doux, tout en continuant à remuer. La pâte doit se détacher du fond de la casserole

5. Transvaser dans le bol d’un robot muni de la feuille à mélanger (ou continuer à la main avec la spatule)

6. Ajouter les œufs en 3 ou 4 fois. A chaque fois, veiller à ce que tout l’œuf soit absorbé par la pâte avant d’en rajouter.  Garder environ 1 cs d’œuf battu pour la dorure. La pâte obtenue doit former un ruban satiné. Quand c’est le cas, ajouter délicatement le fromage mélangé au poivre et à la noix de muscade.

7. Sur une ou deux plaques garnies de papier cuisson, former des petits tas de 2-3 cm de diamètre, pas plus (cela gonfle à la cuisson) en prenant soin de les espacer. On peut aussi dresser à la poche à douille si on veut un résultat parfaitement régulier. Dorer avec le reste d’œuf et parsemer éventuellement d’un peu de fromage râpé.

8. Enfourner immédiatement pour 18 à 20 minutes. Ne pas ouvrir la porte du four pendant la cuisson.

Idéalement, déguster à la sortie du four : les gougères devraient être croustillantes sur le dessus et toutes fondantes à l’intérieur.

On peut les faire cuire à l’avance puis les réchauffer 20 minutes à 100°C. En revanche il vaut mieux dresser et enfourner dès que la pâte est prête, sans quoi, les choux ne gonfleront pas aussi bien.

Au fait, comment traduire « petits choux » et expliquer de quoi sont faites les gougères (et les autres pâtisseries à base de pâte à choux) en allemand ? Il semble que l’on puisse dire « Windbeutel » (notamment pour les choux fourrés, « gefüllte Windbeutel »), mais aussi « Ofenküchlein » (en particulier en Suisse), ou parler de « Brandteig » ou « Brühteig » (plus désigner la pâte à choux en général). Pour traduire gougères, les sites de cuisine suisse disent parfois « Käse-Ofenküchlein », les sites allemands et autrichiens plutôt « Käsewindbeutel ».

Vieux parchemins et pommes-fleurs à la gelée de groseille

La semaine dernière, je suis partie deux jours en Périgord.

Tourisme ? Gastronomie ? Que nenni !

Deux jours aux archives départementales de la Dordogne et aux archives diocésaines de Périgueux, à compulser de vieux parchemins, à traquer les notations musicales, à déchiffrer, analyser, comparer les mélodies. Photographier de gros pavés peu avenants et qui ont beaucoup souffert au fil des siècles, mais qui recèlent de magnifiques surprises.

Immense privilège que d’avoir tous ces manuscrits à mon entière disposition. Travailler dans une salle aveugle, au sous-sol, déconnectée du reste du monde, ça ne me dérange pas. Ces sessions de travail intense sont ma dolce vita à moi. Mes bouffées de liberté. Mes nourritures intellectuelles.

Loin des contraintes horaires et des basses besognes.

Loin des travaux qui ont envahi la maison depuis 6 mois : pas vraiment drôle au quotidien, quand on n’a pas d’autre bureau que chez soi.

Loin des petits caprices de mini K. : le collant mal ajusté, les manches qui remontent, les chaussures qui ne sont pas assez souples, la chaise trop près de la table, la tasse de chocolat trop chaude, la confiture qui n’est pas rose ou rouge, l’assiette de légumes quelle qu’elle soit, les pâtes qui n’ont pas la forme souhaitée, le plateau de fromages trop peu garni, la crème à la vanille sans caramel, le verre d’eau pas assez plein pour la soif, mais suffisamment pour inonder la table à chaque repas…  Sans oublier le pire du pire : les séances de coiffure !

Alors, un ou deux jours off de temps à autre, c’est du pain béni. Pas besoin de partir en vacances à l’autre bout de la planète.

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Le pépiement matinal des oiseaux semble inviter le printemps à s’installer. Le jardin s’éveille : crocus, violettes, jonquilles, jacinthes, anémones, primevères sont sorties de terre. N’empêche, le printemps s’en fiche. Ce matin, il neigeait copieusement à Poitiers. Cela n’a pas tenu. Maintenant, il pleut et le ciel est bien bas.

Au marché, le choix en matière de fruits se restreint… sauf si on s’offre des garriguettes hors de prix, poussées dans des conditions météorologiquement surnaturelles. On mange un peu toujours les mêmes choses. Sauf à aller chercher les fruits tropicaux, il faut se contenter des derniers agrumes (mais les maltaises de Tunisie et les mandarines israéliennes sont délicieuses) et de quelques variétés de poires et de pommes… lesquelles sont de moins en moins bonnes. Mais bonnes à cuire. D’où la tarte tatin de l’autre jour.

Aujourd’hui, j’ai repris une idée d’Alain Passard : détailler des pommes en longs rubans enroulés sur eux-mêmes en forme de roses. Passard fait cela en version tarte. Je me suis contentée de réutiliser la technique pour faire de jolies pommes au four. Quand j’étais enfant, mes parents ajoutaient souvent un peu de gelée de groseille sur les pommes au four. J’aime bien retrouver ce goût acidulé. Cela change de la cannelle, de la vanille ou du caramel… dont j’ai usé et absusé ces derniers temps. Mini K. adore : d’accord, il n’y a pas de caramel, mais c’est rose-rouge et joli à voir. Alors tout va bien.

Pommes-fleurs à la gelée de groseille

Pour 4 personnes :

– 4 belles pommes de saison à chair ferme, pas trop juteuses

Variétés conseillées : Golden, Tentation, Gold Rush. Si la chair est molle et les pommes trop juteuses, vous n’y arriverez pas. Si la chair est farineuse (Canada), ça ne tiendra pas à la cuisson.

– 4 cs d’eau

– 3 cs de sucre

– 3 cs de gelée de groseilles

– 20g de beurre

Outillage :

Un épluche-légumes de type Zyliss (le mien est dentelé, comme vous pouvez le voir sur les photos ; s’il ne l’est pas, c’est sans doute mieux sur le plan esthétique).

1. Pelez les pommes et détaillez-les à l’aide de l’économe en lanières aussi longues que possible, en les tournant sur elles-mêmes, jusqu’à arriver au trognon. Puis enroulez les lanières obtenues de façon à former de jolies roses. Vous verrez, c’est un coup de main à prendre… vous risquez de gâcher quelques pommes au départ. Disposez le tout dans un moule à gratin, ou faites des portions individuelles en ramequin.

2. Préchauffez le four à 150°C. Dans une casserole, portez à ébullition le sucre et l’eau. Hors du feu, ajoutez la gelée de groseille et le beurre. Fouettez un peu pour homogénéiser. Versez ce jus en filet sur les pommes en prenant soin de bien le répartir sur les lanières.

3. Faites cuire 1h à 150°C, sans couvrir le plat ou les ramequins. En cours de cuisson, récupérez le jus et reversez-le sur les pétales des fleurs. Si jamais le bord des pétales se déssèche (normalement cela ne devrait pas être le cas avec une température aussi douce), couvrez le plat pendant le dernier 1/4 d’heure de cuisson. Les pommes seront cuites, mais leur consistance reste ferme. Si vous les préférez plus fondantes, faites cuire 45 minutes à 180°C en surveillant bien qu’elles ne se déssèchent pas.

Tomate ananas en salade vanillée, version salée ou sucrée

Ceux d’entre vous qui attendaient des recettes à base de tomates seront un peu déçus…

Ici, les tomates, on les aime nature, coupées en tranches fines et à peine assaisonnées : un peu de fleur de sel, parfois un filet d’huile d’olive de toute première qualité, herbacée, douce, sans amertume. Les roses de Berne, les Green zebra, les noires de Crimée n’ont besoin de rien d’autre.

On les aime aussi en soupe froide : pelées, épépinées, salées assez généreusement, je les laisse dégorger 1h, puis je mixe avec quelques herbes fraîches du jardin et un trait de vinaigre balsamique.

Cette année, la récolte était si abondante que j’ai fait des tomates au naturel et de la sauce tomate. Les cornues des Andes sont parfaites pour ce genre de préparation : elles sont goûteuses, leur chair est bien ferme et presque sans pépins. Le plus long, c’est de sortir l’artillerie pour la stérilisation, obligatoire si vous voulez conserver vos pots à température ambiante. Pour tout ce qui est conserves de tomates, je vous renvoie à la rubrique « pomodoro » de ce site italien : conseils simples et efficaces, vous pouvez vous y fier.

Quant aux tomates de petit calibre, je les fais confire. Il faut choisir des variétés pas trop grosses mais assez charnues, comme les prunes noires. Contrairement à bien des recettes publiées dans les magazines et sur le net, j’évite les tomates cerises : trop petites, trop riches en graines et en eau, elles ont plus de peau que de chair après passage au four. J’avais déjà publié une recette l’année passée : clic.

Cette année, j’ai testé une méthode plus douce et plus longue, qui sèche plus et cuit moins : un badigeon d’huile sur une plaque alvéolée (laquelle permet de bien faire circuler l’air), et hop, les tomates coupées en deux et épépinées sont mises au four chaleur ventilée, 4h-5h à 60°C. Je les stocke au réfrigérateur dans un bocal fermé, avec fleur de sel, gousse d’ail coupée en dés, quelques herbes, le tout couvert d’huile d’olive.

Enfin… quand je cueille une tomate ananas, j’en fais une salade de fruits. Version salée ou version sucrée, entrée ou dessert, ou ni l’un ni l’autre. La tomate ananas est est une tomate bien en chair, jaune-orangée, cotelée, d’une saveur si douce qu’on croirait mordre dans un fruit exotique (d’ailleurs c’en est un…) (et plutôt moins acide que l’ananas). Elle se marie très bien avec le melon et/ou la pastèque et s’assaisonne volontiers de vanille.

Testez donc la recette suivante en version salée et en version sucrée. Séparément ou côte à côte. Cela change… et vous pouvez même convertir cette salade en un délicieux gazpacho, en passant le tout au mixeur.

Salade de tomate ananas, melon et pastèque en 2 versions

Ingrédients pour 4 personnes environ :

– 1 tomate ananas de 300g environ

– 150g de pastèque de préférence sans pépins (poids net)

– 150g de melon de type charentais (poids net)

– les graines de 2 cm d’une gousse de vanille.

– 1 cs de vinaigre balsamique de Modène

– 2 cs de jus de pomme

– fleur de sel pour la version salée

– miel d’acacia ou sirop de sucre de canne ou sirop d’agave pour la version sucrée

1. Epluchez la tomate avec un couteau type Zyliss, coupez la chair en petits morceaux en prenant soin de retirer les graines. Faites de même avec la pastère et le melon.

2. Mélangez le jus de pomme, le vinaigre, les graines de la gousse de vanille. Ajoutez 2 belles pincées de fleur de sel pour la version salée. Ajoutez 1 à 2 cs de miel d’acacia pour la version sucrée.

3. Laissez mariner 30 min. au réfrigérateur, mais servez plutôt à température ambiante, c’est meilleur au goût.

Dégel. Crème de butternut au foie gras.

Fonte des neiges… Un épais couvercle gris-beige a remplacé le bleu sibérien du ciel.

Voici une bonne idée de recette pour un couple d’amoureux transis (dans tous les sens du terme). C’est une recette que j’avais oubliée… Publiée ailleurs, mais pas sur ce blog.Hép hép hép… une bonne chose de faite, comme dirait l’un des héros de mini K… (vous en déduirez qu’ici l’ambiance est aux nouilles-jambon-compote-bain-histoire-chanson-poutou-dodo plutôt qu’aux dîners romantiques).

 

Crème de courge butternut au foie gras

Pour 4 personnes

– 1 courge butternut
– 1/2 l de bouillon de volaille maison ou de qualité
– 1 petit pot de foie gras mi-cuit (150 g environ)
– 2 pincées de quatre-épices
– 10 cl de crème fraîche épaisse
– 1 cuillère à café de fécule de pomme de terre
– 1 cuillère à café d’huile
– sel, poivre du moulin

1. Eplucher et détailler la courge en morceaux.

2. Faire revenir la courge dans une cuillérée à soupe d’huile, puis ajouter le quatre-épices et le bouillon, porter à ébullition, laisser cuire jusqu’à ce que la courge s’écrase sous la pression d’une écumoire. 

3. Délayer la fécule dans 1 cuillère à soupe d’eau. Hors du feu, verser en filet sur la purée de courge encore chaude, en remuant soigneusement. Remettre la marmite sur le feu et porter à ébullition tout en tournant, jusqu’à ce que le tout épaississe un peu. 

4. Retirer du feu, mixer jusqu’à obtenir une consistance parfaitement lisse, ajouter la crème fraîche, saler et poivrer au goût. 

5. Servir pas trop chaud, dans de jolies assiettes ou des coupes à glace (comme ici) ; parsemer de copeaux de foie gras. Déguster avec du bon pain de campagne grillé ou, si vous préférez, des toasts briochés.

 

Tomates du jardin, confites

Avoir un potager est, certains jours, encombrant. Au mois d’août et pendant une grande partie du mois de septembre, nous avons eu du mal à absorber les récoltes de tomates. Ah, les malheureux ;-))) 

Cette année, nous avons planté des variétés aussi belles que bonnes : green zebra, roses de Berne, ananas, noires de Crimée, pêches jaunes et prunes noires. Mais six pieds de tomates, c’était un peu trop pour deux personnes (impossible de convertir mini K. à la tomate pour le moment). 

Nous avons donc été abonnés à la salade de tomates, à la soupe de tomates (crues, cuites, mi-cuites), aux tartes à la tomate, aux pâtes à la sauce tomate, aux pizzas, aux fougasses garnies de tomates.J’ai tenté les confitures et les chutneys. Super pour les tomates vertes mais blocage total avec la tomate mûre. Quoi qu’on y mette (vanille, gingembre, tonka…) rien à faire, ça ne passe pas.

En fin de compte, je suis revenue aux choses les plus conventionnelles : bocaux de sauce, jus congelés, tomates au naturel. J’ai songé un instant à me lancer dans le ketchup. J’ai fini par faire des tomates confites. Une valeur sûre et consensuelle. 



Tomates confites

Ces tomates confites, je n’y mets rien, sauf un peu d’ail en chemise. Je prends des tomates de petite taille (les prunes noires en l’occurrence), bien mûres. Je les coupe en deux, je les pose côté chair sur une plaque à four garnie de papier siliconé (papier cuisson) et je pique le côté peau à l’aide d’un cure-dents (pas besoin de faire beaucoup de trous, deux suffisent). Deux gousses d’ail en chemise pour le parfum. Mais ni sel (cela dessèche la chair des tomates en faisant sortir l’eau), ni sucre (ça finit toujours par caraméliser et par donner un goût de brûlé), ni herbes (la cuisson les dénature ou les crame).

Je mets au four à 70°C pendant 2h, 2h30 environ. Cela dépend bien entendu de la taille des tomates. Une fois refroidies, je les sale légèrement, je les tasse dans un bocal et je couvre d’huile d’olive de qualité. Vous pouvez, ou pas, ajouter les gousses d’ail pour parfumer l’huile. Eventuellement, vous pouvez ajouter du basilic, du thym, de la sarriette, du romarin ou tout ce qui vous fera plaisir comme herbe aromatique.

Cake au blé noir, algues et truite fumée. Défi des blogueuses

Une fois n’est pas coutume, cette recette concourt pour le « défi des blogueuses » organisé par le site Cuisine du Journal des Femmes. Vous pouvez donc la retrouver, identique, ici (comme toutes les recettes de ce blog, d’ailleurs…).

J’ai « inventé » ce cake au blé noir, aux algues et à la truite fumée dans l’idée d’accompagner des fruits de mer. Pour varier, en somme, du sempiternel pain (de seigle ou pain blanc) et beurre (aussi bon soient-ils, irremplaçables penseront certains). Je voulais quelque chose qui soit moelleux, parfumé aux algues. Avec un peu de poisson fumé pour relever le goût. Un cake qui puisse également être servi seul, en pique-nique, ou comme plat rapide du soir, accompagné d’une salade.

L’algue kombu au goût puissant et l’algue wakamé délicatement iodée, à la consistance tendre, se mêlent avec bonheur. La saveur de la truite fumée est moins prononcée que celle du saumon c’est pourquoi je l’ai préférée à ce dernier ; ceux qui ne l’aiment pas peuvent également utiliser des petites crevettes grises ou des petites bouquet (la corvée de décorticage en vaut la peine). La farine de sarrasin apporte une saveur immédiatement reconnaissable de Bretagne et de bord d’Océan. Derrière ce cake se cache une terrible envie de vacances…

Les plus gourmands dégusteront ce cake en tranches épaisses, avec un peu de crème fraîche fouettée ou nature.

Les ingrédients sont faciles à trouver en épicerie bio (pour les algues), au rayon traiteur du supermarché ou chez le poissonnier pour la truite fumée (prenez des produits de qualité pour éviter les mauvaises surprises). 

Cake au blé noir, algues et truite fumée

Ingrédients pour un moule à cake moyen

– 3 œufs

– 120g de farine de blé T55

– 30g de farine de blé noir (sarrasin)

– 11g de levure chimique (1 sachet)

– 10 cm x 4 cm environ d’algue kombu séchée, à faire tremper dans 1/2litre d’eau froide 12h avant la préparation du cake

– 5 « filaments » d’algues wakamé (environ 50g une fois les algues réhydratées (celles-ci se réhydratent en 10 minutes de trempage à l’eau froide)

– 50g de truite fumée, si possible dans une tranche épaisse (1 cm d’épaisseur)

– 1 cc rase de sel

– 10 cl de lait

– 5 cl d’huile neutre

– facultatif : 1 cc d’algue kombu en poudre pour renforcer le goût (en épiceries japonaises)

1. La veille, faites tremper l’algue kombu dans ½ litre d’eau froide.

2. Le jour-même, ajoutez au kombu les algues wakamé. Patientez une dizaine de minutes, puis égouttez soigneusement et posez les algues sur du papier absorbant ou un torchon propre, non parfumé.

3. Préchauffez le four à 180° C. Beurrez un moule à cake et réservez-le au réfrigérateur.

4. Taillez le kombu en fine julienne. Laissez les algues wakamé entières. Détaillez la truite fumée en cubes si l’épaisseur le permet, sinon coupez la tranche en morceaux de 3-4 cm de côté.

5. Battez les œufs en omelette, ajoutez le sel, la farine de blé, la farine de sarrasin, la poudre de kombu si vous en utilisez, la levure chimique, délayez avec le lait à peine tiède et ajoutez l’huile. Ajoutez les morceaux de truite fumée et le kombu émincé.

6. Dans le moule beurré, disposez une couche d’appareil à cake, puis posez une algue wakamé, une couche d’appareil à cake, et ainsi de suite jusqu’à épuisement des ingrédients.

7. Enfournez pour 45 minutes environ. Dégustez en apéritif avec un peu de crème aigre, ou en accompagnement d’huîtres ou de poissons fumés.

Evitez de remplacer la truite fumée par du saumon fumé, dont le goût très prononcé masquera celui des algues. En revanche, vous pouvez opter pour d’autres poissons fumés, du moment que leur goût n’est pas trop marqué. 

Pétales de panais. Version crousti-fondante, version croquante

Une mélodie différente caresse mes oreilles depuis quelques jours : un rouge-gorge a élu domicile dans le jardin. J’aime la rhétorique subtile de son chant, de longues phrases enjôleuses qui annoncent le froid et la chute des feuilles.

Tandis que nous transformons le raisin (en gelée, pas en vin) et que nous profitons des dernières figues du jardin, cucurbes et racines sont revenus au menu. Je cuisine de plus en plus ces légumes au four en les faisant griller sur une plaque pour éviter qu’ils ne finissent en purée (même si j’apprécie la purée ou la soupe, bien sûr). 

Parmi les raves, le panais est une espèce rebelle. Quoi qu’on lui fasse, il se défait. Pour contrecarrer sa naturelle inconsistance, je le coupe en tranches très fines (idéalement, à la mandoline) avant de le passer au four. 

Ensuite, deux options : 

1. 200° C option gril pour un résultat crousti-fondant à consommer sur le champ

2. 120° C pendant 1h au moins, de façon à les faire sécher, pour un résultat croquant (un peu comme des pommes séchées). A savourer froid à l’apéritif, cela change agréablement des chips et c’est moins lipidique.

Dans l’un et l’autre cas, le panais n’y perd rien, le palais y trouve son compte. Et puis c’est joli à regarder. 

Pétales de panais moelleux-croustillants 

Pour 2 personnes en garniture 

– 2 panais aussi réguliers que possible (c’est à dire de forme pas trop conique, de façon à ce que les tranches soient approximativement du même diamètre)

– sel fin gris de Guérande (ou fleur de sel) 

– 2 c. à soupe de beurre fondu 

1. Préchauffez le four à 200°C. Pelez les panais et détaillez-les en tranches ultra fines à l’aide d’une mandoline. 

2. Mettez les tranches de panais dans un grand saladier, ajoutez le beurre fondu en filet, salez, mélangez soigneusement avec une spatule en retournant bien toutes les tranches pour répartir le gras et le sel au mieux. 

3. Disposez les tranches de panais sur une plaque à four en les étalant au maximum (utilisez deux plaques si la quantité est trop importante pour tenir sur une plaque). 

4. Enfournez jusqu’à ce que les panais soient dorés sur les bords et que les tranches aient pris une allure « gondolée » (15 minutes environ). A l’issue de la cuisson, éteignez le four et laissez les panais sécher 15 minutes supplémentaires, porte du four entr’ouverte. Vous obtiendrez une consistance moelleuse au centre, croustillante sur les bords. 

5. Dégustez chaud ou tiède. N’attendez pas avant de les consommer, ne les préparez pas à l’avance, les bords perdent vite leur croustillant et le tout se ramollit en refroidissant. 

Pétales de panais séchés

1. Prenez des panais aussi réguliers que possible (2 suffisent amplement pour remplir une plaque à four. Tranchez les panais finement, à la mandoline si possible. Disposez les tranche sur une plaque à four garnie d’une feuille de papier sulfurisé. Inutile de graisser. Salez.

2. Enfournez à 120° C pour 1h à 1h30 (dépend de l’épaisseur des tranches et de votre four). Les tranches de panais doivent être sèches et croquantes. Laissez refroidir sur la plaque avant de ranger dans une boîte métallique. Ces pétales se conservent une dizaine de jours à température ambiante.

Cappuccino de marrons, céleri et petits lardons

Je ne cours plus tellement les blogs ces temps-ci. Je cours tout court pour préparer mes cours. (Je me répète, oui, c’est mon côté prof : rabâcher, c’est mon nouveau métier.

En préparant mes cours, j’ai découvert le blog poêlant d’un prof de musique québécois. On est samedi, c’est l’heure de la sieste, génial, j’ai 1h ou 2 devant moi pour bosser (ô félicité indicible). Je tape dans Google « Machaut – Ma fin est mon commencement ». Si je pouvais trouver cette partoche sur le net, ça me sauverait car la bibliothèque universitaire est fermée le samedi. Or il me faut la musique pour mardi, et lundi je suis à Paris, TGV aller à 8h57 après dépose de mini Kriskou chez sa nounou, retour 19h22 (+ 25 minutes de retard il fait froid les caténères gèlent mais de toute façon à l’heure ou non, la BU est fermée). Enfin peu importe, en cherchant Machaut, je tombe sur ce billet et je fais un petit tour sur le reste du blog. C’est à mourir de rire…

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A part cela, on est tombés en panne de fuel juste au moment où il s’est mis à geler, 😉 Depuis on bricole avec des bidons et la cuisine fleure bon le mazout. Pour Noël on devrait avoir une sompt-ueuse (-aire ?) chaudière à gaz flambant neuve (si je puis dire). Comme dit P. : tout bien possédé est source d’ennuis. Faut bien que les nantis de notre espèce aient quelques soucis de temps en temps.

En attendant de pouvoir chauffer notre logis pictave, nous nous réchauffons avec des soupes et des plats en sauce. Blanquette de veau, carbonade flamande, curry vert de porc… bref des classiques. Et puis aussi ce cappuccino de marrons, céleri et petits lardons. Du rustique version bobo me direz-vous. Bien sûr. Une soupe assez liquide et légèrement mousseuse si on la mixe encore un p’tit coup au moment de servir. Elle est nourrissante mais pas « strozzapreti » comme disent les italiens (mot à mot : étrangle-prêtre, c’est à dire étouffe-chrétien comme vous l’aurez compris). Beaucoup de bouillon, donc, pour débarrasser les marrons de leur côté un peu farineux.

Cappuccino de marrons, céleri et petits lardons

le temps de prendre une photo de ce cappucino

lardons et châtaignes s’étaient noyés 

mlavec volupté 

Préparation :15 minutes

Cuisson : 20 minutes

Pour 4 à 6 personnes :

– céleri rave : 1/2 boule

– marrons cuits au naturel : 350g

– bouillon de poulet (volaille) maison si possible : 1,5 litre

– crème fraîche liquide : 15 cl

– lait : 5 cl

– lardons nature, taillés très finement : 3-4 cs

– sucre : 1 cs (pour caraméliser les lardons)

1. Pelez et détaillez le céleri-rave en cubes.

2. Réservez environ 6 marrons pour le service (en fonction du nombre de convives). Taillez les autres en morceaux.

3. Faites cuire le céleri et les marrons dans le bouillon de volaille pendant 20 minutes environ. Retirez du feu, ajoutez la crème fraîche et le lait, mixez jusqu’à obtenir une crème assez liquide et un peu mousseuse. Rectifiez l’assaisonnement en poivre et sel ainsi que la consistance si elle n’est pas assez fluide. Réservez au chaud.

4. A part, faites revenir les lardons nature dans une poêle très chaude, sans matière grasse, de façon à les faire dorer sur toutes les faces. Ajoutez alors le sucre délayé dans 1 cs d’eau, laissez caraméliser un tantinet.

5. Servez le cappuccino dans des bols ou des coupes, ajoutez quelques lardons et un marron par convive, donnez un tour de moulin à poivre.

Du rose, une nouvelle vie ! Confit de rhubarbe-fraise, crème de ricotta rose-gingembre

Le 9 avril 2009 à 14h40, une nouvelle couleur est entrée dans ma vie : ROSE !

Pour ceux qui ne poursuivraient pas la lecture du billet, je précise que Rose n’est PAS le prénom de mini Kriskou !

Le rose est une couleur que j’ai longtemps tenue à distance sans même m’en rendre compte. Petite, il ne faisait pas du tout partie de mon univers. A la maison, dans ma chambre de fille, la déco était très années 70. Tout était orange… y compris le mange-disques.

A l’école, ma prédilection pour le vert agaçait la maîtresse : peinture sur soie, coussins brodés, tout était en vert.

Tout récemment, j’ai pris conscience que je n’achetais jamais rien qui soit de couleur rose : vêtements, accessoires, déco, vaisselle, même les fleurs coupées ! Ce n’est pas que je trouve cette couleur laide : mais sur moi, chez moi, je la trouve incongrue.

Lorsque j’ai commencé à acheter de la layette pour fille, je me suis rendue compte que je ne pourrais totalement ignorer le rose : dans la plupart des magasins, le rayon 0/6 mois est désolant de conformisme chromatique. Du bleu, du rose, un peu de blanc, et c’est à peu près tout, en général.

Il va falloir que je m’y fasse, parce que pour l’instant c’est moi qui choisis, mais dans quelques années, qui sait si mini Kriskou ne sera pas en adoration devant le rose ou pire, le mauve et le violet adulés par ses tantes, couleurs que je déteste tout simplement ?

En cuisine, j’ai décidé de me mithridatiser avec undessert rose.

La rhubarbe, que j’adore (même quand elle est rose…), a refait son apparition sur le marché. Quelques biscuits à la cuiller ou des biscuits roses de Reims si on y tient vraiment (j’en avais pas, forcément, je n’achète rien de rose…), de la rhubarbe confite avec une pointe de fraise, une crème onctueuse de ricotta de bufflonne parfumée au gingembre et à la rose. C’est acidulé, sucré, légèrement poivré. Un dessert frais de printemps et d’été. Tout rose, mais pas gnan-gnan.

Verrines de rhubarbe confite à la fraise

& ricotta onctueuse rose-gingembre

Pour 2 verrines

Confit rhubarbe-fraise :

– 300g de rhubarbe fraîche (poids nettoyée et épluchée)
– 2 belles cs de confiture de fraises (maison, de l’année dernière : c’est pas encore vraiment la saison des fraises)
– 100g de sucre en poudre
– 1 belle pincée de gingembre moulu

Crème à la ricotta :

– 150g de ricotta au lait de bufflonne (marque Monop’, cent fois meilleure que la ricotta ordinaire des supermarchés)
– 3 cs de sirop de rose (marque Terre Exotique)
– 2 cs de sirop de gingembre (épiceries exotiques)

Pour le montage des verrines :

– 8 mini biscuits à la cuiller (Monop’) ou 4 biscuits roses de Reims (je n’en avais pas sous la main, et puis je préfère les biscuits à la cuiller, plus moelleux)
– 2 cs de jus de cranberries pour humidifier les biscuits

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1. Détaillez la rhubarbe en bâtonnets de 2 cm de long. Saupoudrez de 50g de sucre, mettez à dégorger dans une passoire au-dessus de l’évier, patientez 30 minutes.

2. Faites cuire le contenu de la passoire avec le reste de sucre et le gingembre moulu, d’abord à feu moyen-vif, en remuant constamment (5 minutes), puis baissez un peu le feu mais poursuivez la cuisson à découvert (10 minutes) pour faire réduire au maximum. Ajoutez la confiture de fraise au cours des 5 dernières minutes de cuisson. Laissez refroidir complètement.

3. Battez légèrement la ricotta au fouet électrique ou à la main pour la lisser, tout en ajoutant les deux sirops.

4. Montage des verrines : trempez 2 boudoirs très rapidement dans le jus de cranberries, disposez au fond des verres. Versez une couche de confit de rhubarbe, puis une couche de crème à la ricotta, puis recommencez l’ensemble des opérations. Réfrigérez au moins 1 heure avant de déguster, mais sortez les verrines 10 minutes avant pour ne pas qu’elles soient trop froides.