Affichage de 19 Résultat(s)

Retour à la terre : des betteraves au four

Ce n’est pas par coquetterie ou pour jouer les divas que je me suis éloignée du blog (des blogs en général, d’ailleurs). Résumons les choses en un mot : je suis nihiliste (Facebook me l’a révélé récemment et pour une fois le test était presque crédible). Parfois, je n’ai plus envie de « nourrir la bête » (l’expression vient d’une personne rencontrée sur le net et qui habite à deux pas de ma nouvelle demeure et c’est exactement ce que je ressens). Je n’ai pas répondu à chacun de vos commentaires récents, mais je les ai reçus et lus avec plaisir (je n’ai pas encore atteint le degré suprême du nihilisme, semble-t-il).

******

A mesure que les jours passent, les feuilles des noisetiers transforment le jardin en un parterre doré et rendent un peu de lumière à la pièce où j’ai installé mon bureau. Cette chambre a été habillée par nos prédécesseurs d’une moquette bleu chiné et d’un papier peint à grosses fleurs dans les mêmes tons froids. Heureusement qu’une rangée de bibliothèques Ikea Billy va bientôt masquer ce hideux décor (en attendant mieux…)

De gros tas de feuilles mortes se sont accumulés sur la pelouse, non par la grâce de Dieu mais à force de ratissage manuel. C’est là qu’on se met à fantasmer sur les machines à souffler qui servent au ramassage des feuilles sur la voie publique et dans les parcs : après l’aspirateur, c’est une invention capitale pour l’amélioration de la condition féminine (et masculine, allez, y a pas que moi qui balaie le jardin…). D’accord, l’automne ne dure que 3 mois tandis que la poussière c’est toute l’année (et puis la poussière offre rarement de jolis tapis dorés qui craquent sous les pieds).

Le week-end dernier, sous la pluie et dans la gadoue, j’ai fait des trous et j’y ai jeté des bulbes selon les préceptes horticoles de D., en espérant voir sortir quelques fleurs avant la fin de l’hiver.

******

Dimanche, nous avons décidé de goûter l’un des produits phares des marchés locaux, la betterave cuite au four (entière, avec la peau). Je suppose qu’on ne mange pas la peau, qui est un peu âcre. Mais on peut ouvrir la betterave en deux et la déguster comme une mangue (j’ai spontanément eu l’idée de la présenter comme cela, mais j’ignore si ça correspond aux us et coutumes du pays) (au fait, j’imagine qu’on trouve des betteraves cuites au four ailleurs qu’en Poitou, mais comme à Paris, je n’en avais jamais vu, ça m’a paru original… c’est ça les Parigots qui débarquent à la campagne… ils s’étonnent de tout !)

En tout cas ce mode de cuisson fait de la betterave une véritable friandise. Cette saveur tirant sur la châtaigne grillée m’a parue bien supérieure à celle de la betterave à la vapeur (d’ailleurs betterave et marrons, c’est drôlement bon, cf. ). La variété utilisée (des crapaudines) y est peut-être pour quelque chose.

Nous l’avons dégustée nature avec de la fleur de sel et un peu de persil ciselé. Elle est tellement bonne ainsi qu’il serait dommage, à mon sens, de la noyer sous une vinaigrette.  J’ai englouti la dernière à midi. Et j’ai eu envie d’écrire ce billet.

La recette :

Prendre des betteraves crues, les nettoyer soigneusement pour enlever le maximum de terre. Les déposer dans un plat à gratin ou directement dans la lèche-frite. Cuire à 180° pendant 1h30 environ (il faut qu’elles soient tendres à coeur et que la peau soit affreusement fripée). Laisser refroidir avant de déguster. Peut se servir tiède, c’est très bon également.

La maternité permet d’acquérir une maîtrise hors pair du mixage alimentaire : ici, la part de mini Kriskou.

L’accord parfait : betteraves, châtaignes et morilles

Merci pour vos récents commentaires : surtout aux personnes qui ont pris le temps de laisser un petit mot contrairement à leurs habitudes (je comprends tout à fait qu’on passe sans laisser de commentaires, c’est un droit que je revendique également chez les autres !) J’ai pris quelques minutes hier soir pour relire vos messages et y répondre individuellement, cela m’a fait beaucoup de bien.

*******

Aujourd’hui, lundi 26 janvier, c’est le Nouvel an chinois. Il me semble que cette fête correspond théoriquement à l’arrivée du printemps : cette vision plutôt optimiste des choses me plaît assez…

Mais la recette du jour n’est pas un hommage à la tradition culinaire chinoise. Comme toujours, je suis à contre-courant. Et pourtant, ce n’est pas faute d’aimer cette cuisine : j’en suis même carrément folle. Il s’est ouvert tout près de chez moi une « cantine » qui a l’air de sortir des sentiers battus, 100% dans son jus, toute petite carte avec de vraies spécialités comme là-bas. Je ne pourrais même pas vous dire son nom, il n’est écrit qu’en caractères chinois. Et je n’ai pas encore eu l’occasion de la tester… alors… le billet chinois sera pour un autre jour.

*******

Rustique, la betterave ? Tout dépend…

Cette recette vient d’un numéro un peu ancien de Régal. J’y cherchais (en vain) une recette de gibier pour le Réveillon… et je suis tombée sur ces mots : betterave, châtaignes, morilles. Je me suis dit : c’est forcément génial, il faut que j’essaie cela.

Au lieu de me contenter du jus des morilles comme indiqué dans la recette, j’ai mixé quelques morilles dans la préparation. C’est presque dommage pour ces jolies petites choses, j’en conviens, mais je voulais vraiment qu’on sente le goût du champignon. Comme les morilles sont parmi les rares champignons dont la saveur résiste aussi bien à la congélation qu’au séchage, cette recette peut être réalisée en toute saison.

Les marrons adoucissent le goût de la betterave sans le masquer et donnent une consistance veloutée à la préparation. Les morilles apportent leur délicieux parfum de sous-bois. Accord parfait.

Depuis, j’en ai refait deux fois. Ceux qui ont eu l’occasion d’y goûter ne se sont pas plaints, bien au contraire. C’est une combinaison de saveurs qui intrigue : si on ne sait pas ce qu’il y a dans ce velouté, on n’identifie que la betterave, pour le reste… mystère. Cela peut relancer une conversation à table, si par hasard…

Velouté/crème de betteraves aux châtaignes et aux morilles

Pour 4 portions en entrée, ou une douzaine de verrines apéritives

– betterave rouge (cuite de préférence) : 1 (environ 500 g)

– marrons au naturel : 100 g

– morilles surgelées (ou séchées) : une douzaine + 1 par portion pour le décor

– fond de veau en poudre : 2 cs 

– ail : 1/2 gousse

– crème fleurette : 10 cl

1. Préparez le jus aux morilles. Diluez le fond de veau dans 25 cl d’eau bouillante. Versez ce liquide sur les morilles surgelées, laissez infuser au moins 10 minutes (plus longtemps, environ 20 minutes, si vous utilisez des morilles séchées).

2. Coupez la betterave en dés, les châtaignes en petits morceaux, mettez le tout dans une casserole avec l’ail et un peu d’eau (15 cl environ), faites cuire à découvert jusqu’à ce que les marrons se défassent. Passez au mixeur afin d’obtenir une purée lisse et assez épaisse.

3. Égouttez les morilles, versez la moitié du jus obtenu dans la purée de betteraves et de châtaignes, mixez à nouveau, ajoutez la crème fleurette. En fonction de la consistance que vous souhaitez obtenir, ajoutez encore un peu de jus aux morilles, ou non. Goûtez pour rectifier l’assaisonnement en sel et poivre.

Pour des verrines apéritives (comme sur les photos), je préfère une consistance plus épaisse, proche d’une crème plutôt que d’un velouté.

4. Servez le velouté chaud ou tiède (à l’apéritif, tiède, c’est divin…) Décorez chaque portion d’une morille entière.

Pour un décor plus chic : prévoyez une quantité plus importante de jus aux morilles. Avec ce qui reste après la préparation du velouté, faites une gelée qui servira à décorer les verrines (ajoutez 2 g de gélatine en feuille préalablement ramollie dans de l’eau froide pour 5 cl de liquide bien chaud ; laissez prendre au frais au moins 2 heures et découpez en petits cubes).

Antipasti #5. Complètement hérétique : crème d’aubergines au sésame et Passacaille made in China

De l’antipasto italiano, serais-je en train de glisser vers le mezzé libanais ? Ne vous fiez pas aux apparences. La recette que voici est fort éloignée de la spécialité moyen-orientale la plus connue (après le taboulé et le houmous) : le caviar d’aubergines.

C’est pour ça que j’ai préféré l’appeler crème plutôt que caviar d’aubergines ou encore (plus ethniquement connoté) moutabal ou baba ganousch.

Enfin peu importe, l’essentiel est de faire voyager les papilles, pas de donner des noms à des préparations culinaires (je laisse ce soin à ceux dont c’est le métier, ces spécialistes du mot qu’on nomme lexicologues).

Voici comment s’y prendre pour concocter la plus délicieuse et la moins orthodoxe des crèmes d’aubergines.

1. D’abord, on ne fait pas griller les aubergines pour récupérer la chair, mais on les épluche (et encore, pas obligé), puis on les coupe en petits morceaux et on les fait cuire à la vapeur (10 minutes maxi dans le panier du cuiseur à riz, par exemple). Voilà qui ravira ceux qui n’ont pas ou plus de four, ceux qui n’ont pas de jardin et donc pas de barbecue. 

2. On évite l’ail cru, par égard pour l’oesophage des convives et par égard pour son voisin de sieste. La (ou les) gousse(s) d’ail, on la cuit à la vapeur aussi, avec les aubergines. 

3. On n’utilise pas la pâte de sésame libanaise (tahiné), mais sa cousine chinoise, à acquérir chez Tang ou dans n’importe quelle épicerie asiatique. La différence ? En Chine le sésame est torréfié avant d’être broyé, le résultat est plus goûteux, mais surtout il n’y a pas cette amertume typique du tahiné. 

4. On ne met pas d’huile d’olive, ni de cumin. Tant qu’à faire, on tourne carrément le dos à la Méditerranée et on ajoute plutôt un filet d’huile de sésame au moment de servir, sans avoir la main trop lourde, car c’est fort en goût (et que ça fait facilement double emploi avec la pâte de sésame). 

Récapitulons : 

– 500g d’aubergines (rondes si on en trouve, il y a plus de chair et moins de peau, c’est de l’épluchage en moins).
– 2 cs moyennes de pâte de sésame chinoise
– 1 gousse d’ail 

– 1 filet d’huile de sésame
– sel, poivre (au goût)
– 1 cs de graines de sésame légèrement torréfiées à la poêle (pour le décor)
– quelques feuilles de coriandre fraîche (à mélanger au dernier moment pour ne pas qu’elles s’oxydent).

C’est doux, onctueux, délicatement parfumé. Cela se tartine sur tout ce que vous voudrez, mais c’est encore meilleur comme « dip » pour accompagner des brochettes de viande ou de volaille. Avec des keftas d’agneau (et hop, on repasse de la Chine à un Orient moins extrême), c’est génial.

A vos barbecues ! Pour ma part, je tartine, c’est plus prudent quand on passe l’été entre une tour de verre et un appartement parisien (les pompiers ont bien assez de boulot comme ça).

Pour accompagner tartines ou brochettes, voici une curiosité musicale au moins aussi hérétique que la recette du jour : une passacaille chinoise ! Non, ce n’est pas une blague. Je viens de retrouver cet opus dans ma discothèque. Cette « nouvelle passacaille » (s’agit-il vraiment de la traduction du titre original « Xin Xingjie » ? La Mangue viendra peut-être à mon secours sur ce point) semble effectivement construite sur un motif mélodique qui revient sans cesse, comme la passacaille de de notre Occident baroque.

Antipasti #4. Millefeuilles d’aubergines

Les tranches d’aubergines grillées, les tomates confites et les petites mozzarelle à l’huile et au basilic sont un peu les incontournables des buffets d’antipasti italiens.

Histoire de bluffer son petit monde, on peut associer tous ces ingrédients et les superposer en un joli millefeuille.

Millefeuilles d’aubergines grillées

Pour 4 millefeuilles :

– 2 aubergines longues (plus elles sont régulières, mieux c’est, il faut obtenir des tranches de diamètre aussi homogène que possible) (vous pouvez partir de tranches d’aubergines grillées surgelées, mais prévoyez une quantité assez importante, elles ne seront pas toutes de la même taille) 

– 150 g de tomates confites à l’huile, bien égouttées (vous pouvez les faire maison, mais c’est quand même nettement plus rapide de les acheter toutes prêtes, même si elles baignent dans une huile un peu douteuse

– 300 g de mozzarella (au lait de bufflone, evidentemente)

– 2 cs de mascarpone

– 4 cs de parmesan râpé

– 2 cs de basilic ciselé

– sel, poivre

– huile d’olive

1. Préchauffez le four position grill à 220° C. Coupez les aubergines dans le sens de la largeur de façon à obtenir au moins 16 tranches rondes et régulières, pas trop fines. adigeonnez les tranches d’huile d’olive, au pinceau, salez très légèrement et disposer les tranches sur une plaque anti-adhésive, enfourner et laissez griller 5 minutes de chaque côté environ (attention, ça peut facilement brûler…). Laissez refroidir à température ambiante. Cette étape peut être réalisée la veille.

2. Préchauffez le four à 180°. Coupez la mozzarella en morceaux ou en tranches et mélangez ces tranches ou ces morceaux dans un bol avec le mascarpone, le basilic ciselé (en garder un peu pour le décor), un peu de sel et de poivre du moulin.

3. Dans un plat à gratin légèrement enduit d’huile d’olive, disposez 4 tranches d’aubergines, posez par dessus 2 tomates confites (éventuellement coupées en morceaux si grosses) et un morceau de mozzarella + mascarpone.

4. Couvrez d’une deuxième tranche d’aubergine et recommencez l’opération deux fois de manière à avoir 4 mille-feuilles faits de 4 tranches d’aubergines. Parsemez de parmesan râpé et d’un filet d’huile d’olive, puis enfournez pour 20 minutes environ, jusqu’à ce que la mozzarella ait commencé à fondre et que le dessus soit gratiné. Dégustez chaud ou tiède.

S’il vous reste des tranches d’aubergine, mettez-les dans un bocal, couvrez d’huile et ajoutez une gousse d’ail écrasée (si vous aimez). Stockez au frigo.

Ou bien rangez-les simplement dans une boîte hermétique et utilisez-les pour garnir un sandwich coppa-aubergines-mascarpone (par exemple).

L’humeur du jour n’est pas tellement au bavardage. Que cela ne vous empêche pas de m’écrire tous les commentaires qui vous passeront par la tête, je les guette avec impatience et les lis toujours avec grand plaisir. 

Antipasti #3. Peperoncini farcis à la « burrata » : love at first bite

L’antipasto du jour, ce sont des « peperoncini » (petits piments méditerranéens généralement un peu plus relevés que des poivrons) farcis d’un fromage nommé burrata. Jamais entendu parler de burrata ? Il est vrai que c’est une spécialité italienne plutôt rare par chez nous, encore qu’on commence à en trouver plus facilement depuis quelques années.

La burrata est née dans une petite localité de la région de Bari, au coeur des Pouilles (le talon de la Botte). C’est une préparation à base de mozzarella, sauf que c’est beaucoup, beaucoup plus addictif. Personne n’y résiste, même ceux qui n’aiment pas beaucoup le fromage. Avec la burrata, on se laisse envoûter dès la première bouchée. C’est tout moelleux, tout crémeux, tout frais, trop bon !

A quoi ça ressemble ? A ceci : 

La forme évoque une bourse, comme souvent avec les fromages italiens : pensez à toutes les sortes de scamorze, ces fromages que l’on fait sécher en les suspendant par le « col », ce qui leur confère cette forme typique.

L’enveloppe de pâte filée renferme un mélange de morceaux de mozzarella et de « panna fresca » (crème fraîche italienne), ce qui lui donne ce goût légèrement acidulé et cette consistance très très crémeuse. Traditionnellement, la burrata est emballée dans des feuilles d’asphodèle comme sur la photo ci-dessus. Mais comme le P’tit Billy, on trouve plus souvent, de nos jours, une fausse feuille en papier…

Que peut-on faire avec de la burrata ? La tartiner, la manger telle quelle ou avec de l’huile d’olive et du basilic, l’utiliser comme un fromage à fondre, dans une tarte, un gratin… Mais le mieux est encore de la déguster telle quelle, à la petite cuiller. Impossible de s’arrêter, c’est une vraie tuerie.

Où en acheter ? J’ai trouvé la mienne au marché d’Aligre. Sous la halle couverte, où il y a un spécialiste de produits italiens qui en fait régulièrement venir. Elle est de très bonne qualité. Il y a sans doute d’autres adresses où se fournir à Paris et sans doute qu’on peut en trouver ailleurs en France, malheureusement je n’ai pas d’adresses à vous fournir.

Si vous avez la chance (sur ce même marché d’Aligre, par exemple) de trouver également des petits piments allongés ou ronds, vous pourrez utiliser un peu de votre burrata pour confectionner ces « peperoncini ripieni ». A défaut de burrata, faites-les à la manière classique, avec du chèvre ou du brebis frais. C’est moins bon, mais ça se mange 😉

A croquer en tête à tête, un soir d’été, en vacances quelque part très au Sud, à l’ombre des oliviers… et avec un verre d’Aglianico del Vulture.

Peperoncini farcis à la burrata

en souvenir d’un premier été dans les Pouilles 

– 500g de mini poivrons ou de petits piments ronds ou allongés, rouges ou vert pâle
– 1 burrata (vous n’utiliserez sans doute pas tout)
– huile d’olive
– une gousse d’ail
– poivre du moulin (ou du piment d’Espelette)
– 1 cs de baies roses
– 2 feuilles de laurier
– 1 litre d’eau
– 25 cl de vinaigre blanc
– 2 ou 3 branches de thym frais

1. Portez à ébullition l’eau et le vinaigre avec un peu de gros sel, les feuilles de laurier et les baies roses.

2. Pendant ce temps, ôtez la partie supérieure des poivrons au niveau du pédoncule (jetez ces derniers), grattez délicatement l’intérieur pour enlever les graines et les nervures blanches sans abîmer la chair. Travaillez avec des gants pour éviter les brûlures si vos petits peperoncini sont piquants.

3. Plongez les poivrons dans le liquide frémissant et laisser cuire 2-3 minutes maximum avant de les égoutter.

4. Mélangez la burrata avec la gousse d’ail pilée et un peu de poivre du moulin ou de piment d’Espelette.

5. Lorsque les poivrons sont bien refroidis, farcissez-les de fromage. Effeuillez le thym frais par dessus et réservez au réfrigérateur jusqu’au service.

Si vous voulez conserver ces peperoncini plus longtemps, rangez-les dans un bocal rempli d’huile d’olive et stockez au frais.

Croquez-en un : c’est doux et crémeux de prime abord, puis un peu piquant sur l’arrière, ça vous titille les papilles, miam… il vous en faut un autre, vite, tout de suite… et puis un 3e… et puis finalement il n’en reste plus un seul !

Antipasti, les classiques #2. Petits calamars comme à Venise

Enfin un peu de chaleur, l’été commence à ressembler à l’été, profitons-en, à défaut de partir en vacances.

 

Je dis ça, mais je n’en profite pas du tout, car plus la température extérieure monte, plus la climatisation de la BnF s’emballe. C’est une véritable plaie, bientôt il va falloir ajouter aux 5 kg de barda habituel (bento + thermos + livres + ordinateur portable des fois que…) un pantalon en velours, des charentaises fourrées, une polaire voire un bonnet.

Après les petits artichauts à l’huile, voici un autre classique des classiques dans la série « antipasti » : des petits calamars en salade.

Tendres, assortis de quelques poivrons et tomates pour un ensemble aux couleurs arlequines, ces calamars évoquent pour moi le marché au poisson de Venise : la première fois que j’y suis allée, je suis restée stupéfaite, je n’avais jamais vu autant de bestioles de ce genre, de toutes tailles et de toutes couleurs, du poulpe le plus effrayant aux adorables petits supions.

Petits calamars en salade

Le secret pour que les calamars soient tendres à souhait : des petites bêtes (supions, chipirons même) la cuisson ultra brève et quelques heures de macération. Simple mais essentiel ! 

– 750g de petits calamars avec les tentacules (on peut les prendre surgelés, ça marche très bien même s’ils ont moins de goût, mais il faut qu’ils soient de très petite taille, la chair peu épaisse)
– 20 cl de vinaigre blanc ou cristal (environ)
– 150 d’un mélange de poivrons rouges, verts, jaunes
– 2 petites échalotes
– 1 gousse d’ail
– 100g de petites tomates
– un mélange d’herbes fraîches : ici sarriette, romarin, basilic, persil
– sel, poivre du moulin
– huile d’olive, de bonne qualité (oui, je radote comme une vieille fille acariâtre)
– un peu de vinaigre balsamique blanc ou de vinaigre de vin blanc pour rectifier l’assaisonnement final

1. Nettoyez les calamars, enelever les têtes et la poche d’encre s’il y a lieu, gardez les tentacules (c’est si joli… non ? vous n’êtes pas d’accord ?) et si possible, gardez les calamars entiers (ne les coupez pas en morceaux). 

2. Portez à frémissement 1 litre d’eau et 20 cl de vinaigre blanc. Pendant que le liquide chauffe, épépinez et taillez les tomates en dés, taillez les poivrons de même, émincez finement l’échalote, mélangez le tout avec la gousse d’ail passée au presse-ail, ciselez les herbes finement et ajoutez-les au mélange, salez et poivrez, asaisonnez généreusement d’huile d’olive afin de couvrir largement le mélange (indispensable si on veut éviter une rapide détérioration des légumes). 

3. Plongez les calamars dans la casserole frémissante (chantante ;-), attendez la reprise de l’ébullition et égouttez-les aussitôt, passez-les sous un filet d’eau froide pour arrêter la cuisson, laissez refroidir complètement avant de les mélanger aux légumes. 

4. Goûtez et rectifiez l’assaisonnement en vinaigre en ajoutant un peu de vinaigre balsamique blanc ou de vinaigre de vin blanc si nécessaire. Laissez mariner au frais 12h au moins avant de déguster.

Antipasti, les classiques #1. Carciofini sott’olio (petits artichauts à l’huile)

 


Pour une fois, point de sucre… que de l’huile ! 😉

Avec ce billet et ceux qui viendront prochainement, j’ai envie de vous faire partager quelques recettes d’antipasti que je réalise souvent en période estivale.

Les antipasti (souvent dits misti, c’est à dire mélangés, variés), vous savez, ce sont ces petites choses que l’Italien grignote en début de repas et de préférence avec un bon verre de vin (ou qui peuvent constituer une dînette rapide, il suffit d’augmenter les quantités et la variété).

Il y a longtemps que j’ai cessé de me fournir en antipasti chez les traiteurs italiens de Paris. Sauf bien sûr pour les charcuteries et les fromages, difficile de se lancer dans l’affinage du parmesan ou dans le séchage du jambon dans un appartement parisien.

Tout ce qui est sott’olio (à l’huile), artichauts, champignons, tomates, calamars, petits oignons, etc. peut se cuisiner à la maison. C’est une belle économie et la préparation est rarement très fastidieuse.

Autre avantage non négligeable, les antipasti fatti in casa ne baignent pas dans une improbable marée d’huile de tournesol comme dans les 3/4, voire les 9/10e des épiceries soi-disant italiennes, même d’un certain standing.

Car si l’antipasto doit vous coûter quelque chose, c’est surtout le prix de l’huile : vous ne vous passerez donc pas d’une vraie, d’une bonne huile d’olive. Oui je sais je radote avec mes histoires d’huile d’olive, mais c’est ainsi, je n’avale ni Carapelli ni Puget, ce genre de marchandise étant à l’huile d’olive ce que le Gros-Plant est au Meursault : tout juste bonne à faire cuire.

Ah, l’Italie… Quand je me remette à préparer régulièrement des antipasti et que je commence à vous écrire à moitié en italien, que je me prenne à rêver à nouveau dans cette langue, c’est que je suis en état de manque. Le dernier voyage remonte à plus de 2 ans maintenant.

Autrefois, je rejoignais 3 ou 4 fois par an un coin du Mezzoggiorno nommé Lucanie ou Basilicate. A cette époque la région était à peu près inconnue des touristes, sauf de quelques excentriques qui avaient lu les terribles descriptions de Carlo Levi dans le Le Christ s’est arrêté à Eboli.

La Lucanie est un endroit où il faut se poser et vivre, se laisser aller à cette généreuse rusticité de l’antique civilisation méditerranéenne. On y apprend à aimer un quotidien provincial et paisible, un peu monotone, à se réjouir à l’idée de pousser jusqu’aux Pouilles voisines,’à AltamuraPeppino e Mina servent une inoubliable pizza primavera et où j’ai goûté pour la première fois à ces petits artichauts à l’huile, ces tendres petits artichauts à l’huile qui font partie des plus classiques des antipasti.

Carciofini sott’olio

– une botte d’artichauts poivrade (en général, il y en a 5-6 dans le lot). Choisissez-les petits, jeunes, tendres, les feuilles ne doivent pas être trop fanées, ils ne doivent pas être ramollos.

– 80 cl d’eau

– 10 à 20 cl de vinaigre de vin blanc (ou de vinaigre de champagne, ou à défaut de vinaigre cristal : en tout cas, le moins coloré possible). Cela dépend de votre appétence pour les saveurs vinaigrées.

– 1 gousse d’ail frais ou jeune passée au presse-ail

– une branche de thym frais

– de l’huile d’olive (quanto basta…)

– 2 c. à soupe de vinaigre balsamique blanc (pour l’assaisonnement final)

– poivre du moulin

1. Portez l’eau et le vinaigre de vin blanc à frémissement avec une c. à café de gros sel.

2. Pendant ce temps coupez les queues des artichauts, puis coupez les pointes au tiers supérieur environ, enfin ôtez les feuilles extérieures de façon à ne garder que le coeur. En gros, vous perdez les 2/3 du volume de départ au moins.

 

3. Plongez immédiatement les artichauts dans le liquide bouillant et laissez cuire jusqu’à ce qu’ils soient tendres (pas défaits non plus… ). Cela prend entre 10 et 20 minutes selon leur taille.

4. Egouttez et laissez sécher et refroidir dans une passoire.

5. Tassez légèrement les artichauts refroidis dans un bocal, ajoutez l’ail pressé (si votre ail n’est pas de première jeunesse, ébouillantez la gousse au préalable), ajoutez également la branche de thym effeuillée, le vinaigre balsamique blanc, 2 tours de moulin à poivre. Couvrez d’huile à hauteur. Fermer le bocal, stockez au frais une huitaine de jours maximum. Meilleurs le (sur)lendemain que le jour-même.

 

Restaurant Osaka, bonsoir. Tarte chèvre-piperade des soirs de flemme

– Allô ? Lestaurant Osaka. Bonsoil.

Ce type a un accent japonais à couper au couteau (japonais of course).

– Bonsoir, c’est pour une livraison.

– Votele numelo de téléphone sivouplé ?

– 01, 4…, …, …, …

– Zélo un, qualante… L’adelesse, svouplé ?

– Euh, pardon ? Je n’ai pas compris.

– Votleu adelesseu sivouplé ?

– Ah, oui bien sûr. 11ter boulevard de la flemme culinaire.

– Onzeu boulevaleu…

– Non monsieur, pas 11, 11ter. Il y a 11, 11 bis et 11ter. Moi c’est au 11ter. C’est un immeuble différent du 11.

– … Onztel ? Onztel bouleval de la flammecu…

– Non pas flammekü(che ?), flem-meu cu-li-nai-reu, flem-meu cu-li-nai-reu. Numéro 11 ter. OK ?

– D’accol. Le nom madame ?

– Kriskova

– Kiss-coô…

– Non c’est pas du tout Kisscool. C’est Kriskova. K, R, I, S, K, O, V, A.

Imaginez l’aventure si je m’appelais Natalia Krzywczyńska ou Natalia Wskrzeńska…(ne croyez pas que j’exagère, ces noms existent vraiment)

– Madame Kliskola, onzeu bouleval… Le numelo de l’immeuble ?

– Pardon ?

– Je demande le numelo de l’immeuble.

– Je vous l’ai dit, 11 ter.

– Si il y a le code…

– Ah… Oui, il y a un code. 30C25. 3, 0, C, 2, 5.

– 3, 0, C, 2, 5, 11 tel. 

– 11 ter c’est pas le code de l’immeuble, on est bien d’accord, c’est le numéro dans le boulevard. Vous avez bien noté 11 ter ?

– Oui madame. L’étage ?

– Quatrième, porte gauche. Et, pour la commande, ce sera L14, L15 et L7. 

(Ouf, cette fois, on s’est compris du premier coup).

30 minutes plus tard. Le téléphone sonne. Un autre Nippon au bout du fil, pas plus à l’aise avec la langue de Molière :

– Allô, c’est le liveleur de Osaka. Le code de l’immeubele n’est pas bon.

– 30C25 ?

– Non c’est pas ça.

– Ah mais si. Vous êtes sûr que vous êtes au 11ter ?

– …

– 11 ter ? Pas 11, hein ?

– Je ne compelends pas.

– Je crois que vous êtes devant le 11 et non devant le 11ter. Il faut aller au 11ter. Ce n’est pas le même immeuble !

– …

– Bon, ne bougez pas, on descend chercher les sushis.

On respire. Au besoin, on écoute un morceau de Shakuhachi (flûte japonaise). Pas mieux pour redevenir zen. Et puis on se calme, parce que les sushis sont là.

La morale de l’histoire ?

1. 90% des Japonais ne savent pas prononcer le « r » (un son qui n’existe pas dans leur langue). Si vous n’êtes pas physionomiste, faites confiance à votre feuille : vous ne prendrez jamais plus un Nippon pour un Chinois, un Cambodgien ou un Vietnamien (et ce n’est pas une raison pour continuer à dire que de toute façon, ils ont tous la même tête. Grrr.)

2. Quand vous cherchez un appartement ou une maison, soyez plus finauds que les Kriskov, évitez les numéros bis, fuyez les ter. Parce que plus de 80% (allez, soyons objectifs, au moins 99%) des gens n’ont pas la moindre notion de numération latine (et dire qu’on ose encore avoir des quater). A moins que cela vous plaise d’être la victime impuissante des logiciels d’adressage, des secrétaires qui ne voient pas plus loin que le bout de leurs (faux) ongles, des facteurs débutants, des livreurs d’Osaka. Pensez aux conséquences : votre nouvelle machine expresso livrée à la gardienne de l’immeuble voisin, son chat se régalant de vos sushis (par exemple)

3. Les soirs où vous êtes trop flemmard(e) pour cuisiner, pas assez zen pour passer commande chez Osaka, vous pouvez bricoler en 15 minutes cette tarte chèvre-piperade.

Tarte chèvre-piperade express

Pour un petit moule à tarte de 22-24 cm de diamètre, à bords un peu hauts si possible : 

– pâte brisée (même une pâte toute prête, on n’en mourra pas)

– 250g de poivrons rouges verts et jaunes en lanières surgelés (Picard)

– 250g de tomates en dés à l’italienne surgelées (Picard)

– 1/2 gousse d’ail (si possible de l’ail nouveau, moins fort)

– 100g d’oignons en rondelles surgelés (Picard)

– un reste de bûche de chèvre (pas besoin de prendre une AOC super affinée, celui de la supérette du coin qui est en train de mourir dans le frigo fera bien l’affaire)

– 2 œufs + 1 jaune

– 15 cl de lait

– 10 cl de crème liquide entière

– un talon de jambon type Bayonne ou de jambon cuit (env. 50g)

– 1 cc rase de piment d’Espelette

1. Préchauffez le four à 180° C.

2. Faites décongeler les poivrons et les tomates dans une sauteuse, sans matière grasse. Réservez.

3. Faites revenir tout doucement les oignons et l’ail écrasé dans 1 cs d’huile d’olive. Lorsque les oignons sont tendres, ajoutez les tomates, les poivrons et le piment d’Espelette.

4. Etalez la pâte et garnissez-en un moule à tarte. Piquez le fond, versez le mélange de légumes par-dessus, ajoutez le talon de jambon coupé en cubes ou en lamelles.

6. Battez les œufs et les jaunes avec le lait et la crème. Versez sur les légumes. Coupez le fromage de chèvre en tranches et disposez les tranches sur le dessus. Enfournez pour 35-40 minutes. Dégustez tiède.

Sans chichis, efficace, se customise à volonté. Le plus long, c’est d’attendre que ce soit cuit… puis que ce soit à la bonne température. Avec les sushis, c’est sûr, on n’a pas ce genre de souci.

P.S. : en dernier recours, si le congélateur est vide et le four en panne, on peut commander une pizza, ou filer chez McDo. Dieu merci, on n’en est pas encore arrivé là.

Une tatin de tomates cerises au miel de romarin, entre deux bal(l)ades

Je vous préviens, je vais faire ma bêcheuse. Vous êtes encore là ? Vous n’avez pas cliqué pour vous échapper vite fait de ce blog ennuyeux ? Tant mieux pour moi, tant pis pour vous (ou l’inverse).

Quelque chose me contrarie au plus haut point quand je me promène sur internet : les fautes récurrentes sur certains mots de notre belle langue. Prenons le mot balade. C’est un mot très courant. Et pourtant, peu de gens savent l’écrire. Balade est presque toujours confondu avec ballade. Une ballade, c’est un genre poétique et musical. Le terme vient du provençal ballada qui veut dire danse. La Ballade des dames du temps jadis de François Villon n’est pas une promenade. Pas plus que les Ballades pour piano de Frédéric Chopin. A moins de parler littérature, ballet ou musique, il n’y a donc aucune raison d’écrire balade avec deux L. Lorsque je me balade sur la blogosphère, c’est avec un seul L. Hier, je suis allée me balader du côté de Rambouillet, pour une table ronde sur la musique des ballades de troubadours. Ce soir, j’écoute sur mon baladeur les ballades du Trouvère de Verdi en direct d’Orange. Voilà. La leçon est finie.

Sans transition, la recette du jour : c’est une tatin aux tomates cerises inspirée de la recette de Peggy (sur le blog Ma dolce vita). Pas de coppa, du provolone au lieu du fromage de chèvre, une réduction de vinaigre balsamique au miel de romarin en accompagnement. Je me suis pas mal éloignée de la recette d’origine, une fois de plus.

Tatin de tomates cerises au miel de romarin

 

Pour une petite tarte de 20 cm de diamètre (on peut réaliser des tatin individuelles, bien sûr) :

– 500g de tomates cerises
– 100g de miel de romarin
– 100g de provolone en tranches fines
– un peu de romarin frais
– 2 c. à soupe d’huile d’olive
– 10 cl de vinaigre balsamique
– 1 rouleau de pâte feuilletée

1. Faire chauffer le miel dans une casserole et y plonger les tomates cerises. Laisser confire à feu doux 3-4 minutes en remuant délicatement les tomates pour éviter qu’elles n’éclatent. Elles doivent rester fermes. Egoutter les tomates, récupérer le miel. Faire réduire le vinaigre balsamique avec le miel pendant 10 minutes, le sirop obtenu ne doit pas être trop épais. Réserver au frais.

2. Au fond du moule à tarte préalablement huilé, disposer les tomates cerises entières. Saler et parsemer de romarin. Couvrir de tranches de provolone. Disposer la pâte en l’enfonçant légèrement à l’intérieur du moule. Laisser cuire à four moyen environ 25 à 30 minutes.

3. Servir avec un peu de sirop de vinaigre balsamique.

 

On peut broder à l’infini autour de l’idée de base, qui est de faire confire les tomates dans du miel.

Inutile de vous dire que cette tarte très très très bonne… et très indiquée pour accompagner et encourager l’amélioration de la météo parisienne… A très bientôt !