Affichage de 10 Résultat(s)

Spaghetti alle vongole

Ces derniers temps il y a eu beaucoup de laisser-aller.

J’ai accumulé des photos mais je n’ai guère pris le temps de rédiger les recettes correspondantes. Le temps passe et je finis par oublier les proportions. Si tant est que j’aie pris la peine de peser les ingrédients. L’empirisme est ma méthode préférée. Pas qu’en cuisine.

De toute façon, j’ai de moins en moins de temps pour cuisiner « avec rigueur ». Moins d’occasions aussi : à part la famille on ne reçoit personne. On vit comme des sauvages. Je continue à faire vivre ce blog parce que c’est une façon de garder un lien avec les gens que j’aime bien, mais qui sont loin et qu’on voit peu. C’est sans doute dérisoire. Je ferais mieux de prendre mon téléphone, ou le train.

Et puis les « abonnés », cette présence souvent silencieuse, sont là, toujours plus nombreux. Je ne connais rien d’eux ou presque, mais pour eux aussi, je continue tant bien que mal. 

Cette semaine je pars en mission fouiller les archives et bibliothèques du Piémont. 5 jours sans mini K. : angoisse ou soulagement ?

*********

Spaghetti alle vongole 

Un grand classique italien à déguster un soir d’été, en terrasse (à Venise plutôt qu’en Piémont, bien sûr !)

Les vongole sont des palourdes. Les traductions françaises du mot italien sont pleines d’ambiguïté : on vous parle de « palourdes, coques, praires ou tellines ». Ce ne sont pas différentes appellations pour un même coquillage. Les coques sont plus petites ; les praires ressemblent aux palourdes mais n’ont pas cette charmante couleur bleutée à l’intérieur. Quant aux tellines, rien à voir, ni en forme, ni en taille, ni en goût. 

Des palourdes sont préférables pour cette recette. D’ailleurs dans la vraie recette… enfin bref, faites comme bon vous semble et en fonction de ce que vous trouverez chez le poissonnier. 

Pour 2 personnes très affamées et/ou très gourmandes

– 2 douzaines de palourdes

– 300g de spaghetti frais (ou des linguine)

– 15 cl de vin blanc (type Sauvignon, dans la mesure du possible pas trop acide et plutôt fruité)

– 2 échalotes

– 4-5 branches de persil plat

– 6 cs d’huile d’olive

– poivre du moulin

1. Lavez les palourdes à grande eau pour les débarasser de toute trace de sable. Laissez-les tremper 30 minutes dans leur dernière eau de rinçage additionnée d’1 pincée de gros sel. 

2. Egouttez les palourdes, disposez-les dans un grand faitout avec les échalotes finement hachées et le vin blanc. Couvrez et faites cuire à feu moyen jusqu’à ce qu’elles commencent à s’ouvrir. Récupérez le jus de cuisson et faites-le réduire de moitié dans une grande poêle. Réservez les palourdes égouttées au chaud.

3. Faites cuire les spaghetti al dente avec une poignée de gros sel. Egouttez. Faites-les revenir 1 minute dans le jus de cuisson des palourdes. Hors du feu, ajoutez l’huile d’olive. Répartissez les pâtes dans les assiettes en formant de jolis « nids ». Ajoutez les palourdes entières. Poivrez et parsemez de persil ciselé. Servez aussitôt.

Fenouil au citron et balsamique blanc. Histoire de gourmands.

Le jardinage est devenu mon nouveau cheval de bataille. Dans ce domaine, je pars à peu près de zéro, n’ayant eu dans ma vie parisienne que des plantes d’appartement : bonsaïs, orchidées, ficus et autres plantes vertes d’intérieur, quelques pelargonia.

Tout ce petit monde était en pleine forme jusqu’à notre séjour dakarois. Notre patrimoine vert ne pouvait déménager, il fut confié à différents membres de la famille. A part un ficus qui se porte magnifiquement, le reste est mort en quelques mois. Je n’en veux à personne, mais ça m’a fait un peu de peine. 

Grâce à mes beaux-parents en visite le week-end dernier, j’ai découvert qu’il y avait rosier et rosier. 7, voire 9 ou 11 feuilles au lieu de 5, pas de boutons floraux, des épines menaçantes, c’est un rosier sauvage qui ne fleurira pas. Pour celui-là, pas de pitié, hop, à dégager. Je lâche le chromosome grand-paternel, comme dirait l’Homme (mon grand-père rabattait à 20 cm du sol tout ce qui était suspect de maladie : c’est comme ça qu’un prunier, un olivier, un oranger, un citronnier et un magnifique pin ont été transformés en souches…). 

En poursuivant l’inspection, je note que plusieurs rosiers portent plus 5 feuilles sur certaines tiges. J’apprends que ce sont peut-être des « gourmands » et qu’il faut les éliminer. Mais, grands dieux, je vois des gourmands partout, des tiges à 7 feuilles en pagaille ! Certaines avec des boutons floraux !? Je commence à douter du bien-fondé d’une taille aussi radicale. Je fais confiance à mes beaux-parents, mais tout de même, je me documente un peu plus sur la question : apparemment, le décompte des feuilles n’est pas un critère absolu, il faut surtout regarder si la tige suspecte de gourmandise a poussé sous la point de greffe. Et je fais comment pour le savoir, si le point de greffe est censé se trouver dans le sol ? Je vais quand même pas déterrer tous les rosiers du jardin ?!

En attendant de démasquer les vrais gourmands et de laisser les rosiers sains fleurir en paix, je suis retournée en cuisine. Voici les fenouils au citron et au balsamique que je vous ai récemment promis.

Fenouil fondant

aux zestes de citron et vinaigre balsamique blanc

– 4 bulbes de fenouil de taille moyenne

– 2 citrons jaunes bio 

– 4 c. à soupe de vinaigre balsamique blanc de qualité*

– sel, poivre du moulin

– 1 filet d’huile d’olive de qualité

1. Lavez et séchez les bulbes de fenouil. Détaillez chaque bulbe en 6 à 8 morceaux coupés dans la hauteur. Faites cuire environ 10 minutes à la vapeur (veillez à ce que les morceaux soient à peine fondants ; ils ne doivent pas se défaire par suite d’une cuisson excessive).

2. Râpez très finement (à l’aide d’une râpe à parmesan par exemple) le zeste d’un des deux citrons. Ajoutez ce zeste ainsi que le vinaigre balsamique aux fenouils et mélangez bien. Salez et poivrez modérément. Laissez mariner au frais au moins 2h.

3. Au moment du service, disposez les fenouils dans un plat creux, versez un filet d’huile d’olive (évitez de faire cette opération avant pour préserver la saveur de l’huile intacte) et décorez de zeste pris sur le 2e citron (au zesteur pour produire de jolies lanières) (quantité à votre discrétion et selon votre goût).

Dégustez frais mais pas trop froid pour mieux profiter des saveurs. Ces fenouils constitueront un antipasto original à servir parmi d’autres (ici, , ou encore ) mais peuvent également accompagner une viande blanche froide ou un poisson vapeur / grillé. 

*Gare aux vinaigres balsamiques blancs vendus en supermarché, souvent de très médiocre qualité. Un produit authentique présente une consistance liquoreuse, une jolie couleur jaune paille et un goût sucré-acidulé. Son prix est en conséquence… Procurez-vous le impérativement en épicerie fine ou chez un traiteur italien, vous ferez sans peine la différence.

Panna cotta aux amarene et lait d’amandes

J’ai mis du temps à apprivoiser certains desserts gélifiés comme les bavarois ou la panna cotta. Le problème ? Très simple : je n’aime pas tant que ça les consistances gélifiées. Surtout quand c’est du gélifié gélatineux. Et vas-y que ça te rebondit sous la cuiller et que ça te fait du trampoline entre la langue et le palais. Beurk beurk beurk !

Quant à l’agar-agar dont on vante tant les vertus, je ne le trouve pas si intéressant que cela, du moins dans la panna cotta. D’abord, il ne faut pas se louper sur la dose. Armez-vous d’une balance de bijoutier, la poudre se pèse au centième de gramme près, comme le diamant ou la cocaïne (c’est moins cher, quand même). Et puis il faut adapter la dose au type de liquide dont on dispose : crème entière, mélange lait-crème, lait de coco, lait végétal, crème de soja, ce n’est jamais pareil. Trop peu, c’est pas pris. Trop, c’est un bloc de marbre. Or une vraie bonne panna cotta doit rester crémeuse comme son nom l’indique (« panna » = crème en italien). Avec l’agar-agar, adieu la souplesse. Ah pour le coup c’est pas élastique… mais carrément figé.

Après maints essais, dont une variante complètement hérétique aux petits-suisses, une autre avec de la crème fraîche épaisse, j’ai fini par adopter une méthode encore plus simple pour obtenir une panna cotta qui se tienne, se démoule sans problème, qui reste crémeuse et fondante : la poudre à flan.

C’est quoi, la poudre à flan ? Une préparation instantanée que l’on trouve au rayon « aides culinaires à la pâtisserie » des supermarchés, sous une marque ou une autre (Alsa, Ancel, Dr. Oetker…). Oh, vous n’allez pas en faire un flan une maladie : il y a là-dedans des extraits d’algues (carraghénanes) et de l’amidon de maïs, un peu de bétacarotène, du sucre. Pas vraiment de dangereux poisons. Si chimie il y a, c’est éventuellement du côté des arômes (souvent artificiels), mais pour contourner le problème, il existe des poudres à flan bio. Par contre vous ne pourrez l’utiliser que pour les desserts : c’est une préparation déjà sucrée et souvent parfumée à la vanille. A moins d’avoir une idée sucrée-salée digne d’un chef triplement étoilé, mieux vaut éviter les sachets du Dr. Oetker dans la panna cotta aux crevettes… Avec la poudre à flan, vous pouvez, en revanche, vous payer le luxe d’alléger votre préparation : comme ici avec un mélange de crème fleurette et de crème d’amandes dégraissées. Et même que ça reste moelleux et crémeux.

Panna cotta aux amarene et au lait d’amandes

Pour 4 personnes 

Préparation : 10 minutes 

Réfrigération : 4 h minimum 

– crème d’amandes dégraissées* : 25 cl 

– crème fleurette entière : 25 cl 

– poudre à flan : 1 sachet (c’est à dire la dose pour 50 cl de liquide) 

– extrait d’amande amère : qq gouttes (ayez la main légère) 

– eau de fleurs d’oranger : 1 cs 

– sirop de cerises « amarena »** : 16 cs environ 

– cerises « amarena »** : une vingtaine au moins (mais ça peut être beaucoup plus !) 

1. Portez la crème d’amandes et la crème fleurette à ébullition. Hors du feu, ajoutez la poudre à flan. Remuez énergiquement pour lisser la préparation, qui va épaissir quasi instantanément. Ajoutez l’extrait d’amandes amères et l’eau de fleurs d’oranger.

2. Versez 2 cs de sirop de cerises amarena au fond des ramequins, puis complétez avec la crème (on peut aussi alterner des cuillers de sirop et des couches de crème pour un effet marbré.

3. Mettez au frais au moins 4 heures. Au moment du service, démoulez (ou non), puis nappez chaque panna cotta de cerises amarena avec leur sirop.

* marque La Mandorle, quasiment sans matière grasse car les amandes sont dégraissées (se trouve dans les magasins bio, mais également au rayon bio de certains hypermarchés,également sur houra.fr

** Ces griottes confites sont vendues dans leur sirop, en bocaux. Dans les bonnes épiceries italiennes ou sur internet ici, ou , et sans doute ailleurs aussi. 

Panna cotta de petits-suisses au miel et aux zestes

Il a presque 30 ans, il est étudiant et il vient travailler sur un manuscrit conservé à Paris. C’est la première fois qu’il met les pieds dans la capitale. Il vous demande si vous avez des adresses pour loger pas cher… Non sans quelque appréhension – vous ne le connaissez que par mél. – vous lui offrez l’hospitalité.

Pendant 5 jours, il passe le plus clair de ses journées enfermé dans la chambre que vous lui avez laissée (votre bureau habituel…), scotché à son ordinateur, à votre connexion internet et à son paquet de clopes.

Il ne sort de sa tannière que quand vous l’appelez pour dîner. Il mange, rapporte son assiette à la cuisine et disparaît aussitôt dans la chambre.

Il se lève à 6h30 même si vous n’êtes pas encore debout, l’appel du café-cigarette semble trop fort. A minuit et quelque, il est encore en train d’en griller une, de brancher et débrancher son matériel informatique, de farfouiller dans ses affaires (ou dans les vôtres ?). De l’autre côté de la mince cloison, vous étiez sur le point de vous endormir, vous voilà éveillée pour deux heures de plus. En prime, vous profitez de l’odeur de tabac qui se faufile sous la porte séparant les deux chambres.

En 5 jours, il n’a pas changé de vêtements. Vous supposez qu’il se douche et se lave les dents en votre absence.

En 5 jours, il ne lui est pas venu à l’idée de rapporter une baguette de pain (la boulangerie est juste en face de l’immeuble).

Depuis qu’il est là, la femme de ménage est venue deux fois, mais c’est comme si elle avait oublié de nettoyer les WC depuis 3 semaines.

Il devait repartir ce vendredi, par le train de 7h42. Hier, il annonce qu’il ne partira que vers 10h. Puis vous dit que son train est à 11h. Cela ne l’empêche pas d’être à la table du petit-déjeuner à 7 heures pétantes. Tandis qu’il soupire d’avoir trop dormi (vous aimeriez pouvoir en dire autant…), l’Homme assure simultanément le service tartines-beurre-confiture et la réception des courses livrées, comme par hasard, avec 30 minutes d’avance sur l’horaire prévu…

Il est 11h10 et il est toujours là. Petit coup d’oeil aux horaires du TGV Paris-Turin-Milan : il n’y a pas de train avant 13h50. Drôle d’animal que cet Italien. 

Et moi, je suis une (bonne) poire… ?

********

Quelques petits-suisses qui s’ennuyaient au frigo, des mandarines en surnombre après les campagnes de marmelades… Je m’aperçois que je n’ai pas encore publié la recette de cette fausse panna cotta au miel et aux zestes, bien agréable pour finir les repas de tous les jours, en solo, en amoureux, avec une copine ou en famille. Ou éventuellement avec un Italien pas trop rustique…

Le mélange de crème liquide et de petits-suisses produit une texture légèrement plus dense et crémeuse ainsi qu’un petit goût de fromage frais comme dans le cheesecake. Sans effet gélatineux, « beleu-beleu ».

Plutôt que des mandarines, vous pouvez utiliser, par exemple, des clémenvillas, leur zeste est plus parfumé que celui des clémentines. Il va sans dire que cela marche aussi avec des oranges sanguines ou ordinaires.

Je n’ai pas essayé avec du citron de peur que l’acidité du jus ne fasse tourner le mélange de crème et de petits-suisses. A propos de citron, j’ai trouvé une super recette de crème au citron que je vous dévoilerai bientôt…

Panna cotta de petits-suisses
au miel et zestes d’agrumes

Préparation : 15 minutes

Cuisson : 2 minutes

Pour 2 personnes :

– petits suisses à 20% mg : 3 (soit 180 g)

– crème liquide entière : 5 cl

– gélatine : 2 feuilles (soit 4 g)

– liqueur d’orange ou mandarine impériale : 2 cs

– sucre en poudre : 30g

– miel d’oranger ou d’acacia : 2 cs

– 2 mandarines

1. Faites tremper la gélatine dans l’eau froide pour la ramollir

2. Prélevez le zeste de l’une des mandarines à l’aide d’une râpe fine.

3. Prélevez le zeste de la 2e mandarine avec un zesteur pour obtenir de fines lanières. Mélangez les lanières de zeste au miel et portez le tout à frémissement, mais ne laissez pas bouillir. Réservez jusqu’au service.

4. Pressez les deux mandarines ou les deux clémenvillas.

5. Mélangez le zeste râpé et la crème liquide dans une petite casserole. Portez à ébullition. Ajoutez la gélatine essorée, le sucre et la liqueur d’orange ou la mandarine impériale, ainsi que le jus des agrumes. Laissez tiédir le mélange avant de l’incorporer aux petits-suisses. Lissez la préparation, répartissez dans des verrines, mettez au frais au moins 2 heures.

6. Sortez les verrines 30 minutes avant dégustation pour qu’elles ne soient pas trop froides. Vous pouvez les démouler (pour cela, trempez les verres rapidement dans de l’eau chaude et retournez sur des assiettes) ou les servir telles quelles, dans leurs verres. Nappez le dessus du mélange de miel et de zestes de mandarine en lanières.

Antipasti #3. Peperoncini farcis à la « burrata » : love at first bite

L’antipasto du jour, ce sont des « peperoncini » (petits piments méditerranéens généralement un peu plus relevés que des poivrons) farcis d’un fromage nommé burrata. Jamais entendu parler de burrata ? Il est vrai que c’est une spécialité italienne plutôt rare par chez nous, encore qu’on commence à en trouver plus facilement depuis quelques années.

La burrata est née dans une petite localité de la région de Bari, au coeur des Pouilles (le talon de la Botte). C’est une préparation à base de mozzarella, sauf que c’est beaucoup, beaucoup plus addictif. Personne n’y résiste, même ceux qui n’aiment pas beaucoup le fromage. Avec la burrata, on se laisse envoûter dès la première bouchée. C’est tout moelleux, tout crémeux, tout frais, trop bon !

A quoi ça ressemble ? A ceci : 

La forme évoque une bourse, comme souvent avec les fromages italiens : pensez à toutes les sortes de scamorze, ces fromages que l’on fait sécher en les suspendant par le « col », ce qui leur confère cette forme typique.

L’enveloppe de pâte filée renferme un mélange de morceaux de mozzarella et de « panna fresca » (crème fraîche italienne), ce qui lui donne ce goût légèrement acidulé et cette consistance très très crémeuse. Traditionnellement, la burrata est emballée dans des feuilles d’asphodèle comme sur la photo ci-dessus. Mais comme le P’tit Billy, on trouve plus souvent, de nos jours, une fausse feuille en papier…

Que peut-on faire avec de la burrata ? La tartiner, la manger telle quelle ou avec de l’huile d’olive et du basilic, l’utiliser comme un fromage à fondre, dans une tarte, un gratin… Mais le mieux est encore de la déguster telle quelle, à la petite cuiller. Impossible de s’arrêter, c’est une vraie tuerie.

Où en acheter ? J’ai trouvé la mienne au marché d’Aligre. Sous la halle couverte, où il y a un spécialiste de produits italiens qui en fait régulièrement venir. Elle est de très bonne qualité. Il y a sans doute d’autres adresses où se fournir à Paris et sans doute qu’on peut en trouver ailleurs en France, malheureusement je n’ai pas d’adresses à vous fournir.

Si vous avez la chance (sur ce même marché d’Aligre, par exemple) de trouver également des petits piments allongés ou ronds, vous pourrez utiliser un peu de votre burrata pour confectionner ces « peperoncini ripieni ». A défaut de burrata, faites-les à la manière classique, avec du chèvre ou du brebis frais. C’est moins bon, mais ça se mange 😉

A croquer en tête à tête, un soir d’été, en vacances quelque part très au Sud, à l’ombre des oliviers… et avec un verre d’Aglianico del Vulture.

Peperoncini farcis à la burrata

en souvenir d’un premier été dans les Pouilles 

– 500g de mini poivrons ou de petits piments ronds ou allongés, rouges ou vert pâle
– 1 burrata (vous n’utiliserez sans doute pas tout)
– huile d’olive
– une gousse d’ail
– poivre du moulin (ou du piment d’Espelette)
– 1 cs de baies roses
– 2 feuilles de laurier
– 1 litre d’eau
– 25 cl de vinaigre blanc
– 2 ou 3 branches de thym frais

1. Portez à ébullition l’eau et le vinaigre avec un peu de gros sel, les feuilles de laurier et les baies roses.

2. Pendant ce temps, ôtez la partie supérieure des poivrons au niveau du pédoncule (jetez ces derniers), grattez délicatement l’intérieur pour enlever les graines et les nervures blanches sans abîmer la chair. Travaillez avec des gants pour éviter les brûlures si vos petits peperoncini sont piquants.

3. Plongez les poivrons dans le liquide frémissant et laisser cuire 2-3 minutes maximum avant de les égoutter.

4. Mélangez la burrata avec la gousse d’ail pilée et un peu de poivre du moulin ou de piment d’Espelette.

5. Lorsque les poivrons sont bien refroidis, farcissez-les de fromage. Effeuillez le thym frais par dessus et réservez au réfrigérateur jusqu’au service.

Si vous voulez conserver ces peperoncini plus longtemps, rangez-les dans un bocal rempli d’huile d’olive et stockez au frais.

Croquez-en un : c’est doux et crémeux de prime abord, puis un peu piquant sur l’arrière, ça vous titille les papilles, miam… il vous en faut un autre, vite, tout de suite… et puis un 3e… et puis finalement il n’en reste plus un seul !

Antipasti, les classiques #2. Petits calamars comme à Venise

Enfin un peu de chaleur, l’été commence à ressembler à l’été, profitons-en, à défaut de partir en vacances.

 

Je dis ça, mais je n’en profite pas du tout, car plus la température extérieure monte, plus la climatisation de la BnF s’emballe. C’est une véritable plaie, bientôt il va falloir ajouter aux 5 kg de barda habituel (bento + thermos + livres + ordinateur portable des fois que…) un pantalon en velours, des charentaises fourrées, une polaire voire un bonnet.

Après les petits artichauts à l’huile, voici un autre classique des classiques dans la série « antipasti » : des petits calamars en salade.

Tendres, assortis de quelques poivrons et tomates pour un ensemble aux couleurs arlequines, ces calamars évoquent pour moi le marché au poisson de Venise : la première fois que j’y suis allée, je suis restée stupéfaite, je n’avais jamais vu autant de bestioles de ce genre, de toutes tailles et de toutes couleurs, du poulpe le plus effrayant aux adorables petits supions.

Petits calamars en salade

Le secret pour que les calamars soient tendres à souhait : des petites bêtes (supions, chipirons même) la cuisson ultra brève et quelques heures de macération. Simple mais essentiel ! 

– 750g de petits calamars avec les tentacules (on peut les prendre surgelés, ça marche très bien même s’ils ont moins de goût, mais il faut qu’ils soient de très petite taille, la chair peu épaisse)
– 20 cl de vinaigre blanc ou cristal (environ)
– 150 d’un mélange de poivrons rouges, verts, jaunes
– 2 petites échalotes
– 1 gousse d’ail
– 100g de petites tomates
– un mélange d’herbes fraîches : ici sarriette, romarin, basilic, persil
– sel, poivre du moulin
– huile d’olive, de bonne qualité (oui, je radote comme une vieille fille acariâtre)
– un peu de vinaigre balsamique blanc ou de vinaigre de vin blanc pour rectifier l’assaisonnement final

1. Nettoyez les calamars, enelever les têtes et la poche d’encre s’il y a lieu, gardez les tentacules (c’est si joli… non ? vous n’êtes pas d’accord ?) et si possible, gardez les calamars entiers (ne les coupez pas en morceaux). 

2. Portez à frémissement 1 litre d’eau et 20 cl de vinaigre blanc. Pendant que le liquide chauffe, épépinez et taillez les tomates en dés, taillez les poivrons de même, émincez finement l’échalote, mélangez le tout avec la gousse d’ail passée au presse-ail, ciselez les herbes finement et ajoutez-les au mélange, salez et poivrez, asaisonnez généreusement d’huile d’olive afin de couvrir largement le mélange (indispensable si on veut éviter une rapide détérioration des légumes). 

3. Plongez les calamars dans la casserole frémissante (chantante ;-), attendez la reprise de l’ébullition et égouttez-les aussitôt, passez-les sous un filet d’eau froide pour arrêter la cuisson, laissez refroidir complètement avant de les mélanger aux légumes. 

4. Goûtez et rectifiez l’assaisonnement en vinaigre en ajoutant un peu de vinaigre balsamique blanc ou de vinaigre de vin blanc si nécessaire. Laissez mariner au frais 12h au moins avant de déguster.

Antipasti, les classiques #1. Carciofini sott’olio (petits artichauts à l’huile)

 


Pour une fois, point de sucre… que de l’huile ! 😉

Avec ce billet et ceux qui viendront prochainement, j’ai envie de vous faire partager quelques recettes d’antipasti que je réalise souvent en période estivale.

Les antipasti (souvent dits misti, c’est à dire mélangés, variés), vous savez, ce sont ces petites choses que l’Italien grignote en début de repas et de préférence avec un bon verre de vin (ou qui peuvent constituer une dînette rapide, il suffit d’augmenter les quantités et la variété).

Il y a longtemps que j’ai cessé de me fournir en antipasti chez les traiteurs italiens de Paris. Sauf bien sûr pour les charcuteries et les fromages, difficile de se lancer dans l’affinage du parmesan ou dans le séchage du jambon dans un appartement parisien.

Tout ce qui est sott’olio (à l’huile), artichauts, champignons, tomates, calamars, petits oignons, etc. peut se cuisiner à la maison. C’est une belle économie et la préparation est rarement très fastidieuse.

Autre avantage non négligeable, les antipasti fatti in casa ne baignent pas dans une improbable marée d’huile de tournesol comme dans les 3/4, voire les 9/10e des épiceries soi-disant italiennes, même d’un certain standing.

Car si l’antipasto doit vous coûter quelque chose, c’est surtout le prix de l’huile : vous ne vous passerez donc pas d’une vraie, d’une bonne huile d’olive. Oui je sais je radote avec mes histoires d’huile d’olive, mais c’est ainsi, je n’avale ni Carapelli ni Puget, ce genre de marchandise étant à l’huile d’olive ce que le Gros-Plant est au Meursault : tout juste bonne à faire cuire.

Ah, l’Italie… Quand je me remette à préparer régulièrement des antipasti et que je commence à vous écrire à moitié en italien, que je me prenne à rêver à nouveau dans cette langue, c’est que je suis en état de manque. Le dernier voyage remonte à plus de 2 ans maintenant.

Autrefois, je rejoignais 3 ou 4 fois par an un coin du Mezzoggiorno nommé Lucanie ou Basilicate. A cette époque la région était à peu près inconnue des touristes, sauf de quelques excentriques qui avaient lu les terribles descriptions de Carlo Levi dans le Le Christ s’est arrêté à Eboli.

La Lucanie est un endroit où il faut se poser et vivre, se laisser aller à cette généreuse rusticité de l’antique civilisation méditerranéenne. On y apprend à aimer un quotidien provincial et paisible, un peu monotone, à se réjouir à l’idée de pousser jusqu’aux Pouilles voisines,’à AltamuraPeppino e Mina servent une inoubliable pizza primavera et où j’ai goûté pour la première fois à ces petits artichauts à l’huile, ces tendres petits artichauts à l’huile qui font partie des plus classiques des antipasti.

Carciofini sott’olio

– une botte d’artichauts poivrade (en général, il y en a 5-6 dans le lot). Choisissez-les petits, jeunes, tendres, les feuilles ne doivent pas être trop fanées, ils ne doivent pas être ramollos.

– 80 cl d’eau

– 10 à 20 cl de vinaigre de vin blanc (ou de vinaigre de champagne, ou à défaut de vinaigre cristal : en tout cas, le moins coloré possible). Cela dépend de votre appétence pour les saveurs vinaigrées.

– 1 gousse d’ail frais ou jeune passée au presse-ail

– une branche de thym frais

– de l’huile d’olive (quanto basta…)

– 2 c. à soupe de vinaigre balsamique blanc (pour l’assaisonnement final)

– poivre du moulin

1. Portez l’eau et le vinaigre de vin blanc à frémissement avec une c. à café de gros sel.

2. Pendant ce temps coupez les queues des artichauts, puis coupez les pointes au tiers supérieur environ, enfin ôtez les feuilles extérieures de façon à ne garder que le coeur. En gros, vous perdez les 2/3 du volume de départ au moins.

 

3. Plongez immédiatement les artichauts dans le liquide bouillant et laissez cuire jusqu’à ce qu’ils soient tendres (pas défaits non plus… ). Cela prend entre 10 et 20 minutes selon leur taille.

4. Egouttez et laissez sécher et refroidir dans une passoire.

5. Tassez légèrement les artichauts refroidis dans un bocal, ajoutez l’ail pressé (si votre ail n’est pas de première jeunesse, ébouillantez la gousse au préalable), ajoutez également la branche de thym effeuillée, le vinaigre balsamique blanc, 2 tours de moulin à poivre. Couvrez d’huile à hauteur. Fermer le bocal, stockez au frais une huitaine de jours maximum. Meilleurs le (sur)lendemain que le jour-même.

 

Quand Mingou rend visite à Kriskou. Pasta (mortale !) & tartelettes

Que font une Mangue et une joueuse de casseroles quand le devoir retient leurs chères moitiés loin du nid ? Elles se retrouvent pour une soirée « Dînette et papotage ».

Pas n’importe quel papotage : celui d’une syntacticienne et d’une musicologue. Rassurez-vous, elles ne font pas qu’enrichir leur vocabulaire de mots bizarres. Elles parlent aussi des choses de la vie. Elles se laissent aller à des confidences parfaitement futiles. Par exemple, des histoires d’astrologie chinoise.

Kriskou et Mingou
卧虎藏龙
Wò Hǔ Cáng Lóng
Tigre et dragon*

* Mingou et Kriskou / Dragon et Tigre seraient plus polis, j’en conviens. Mais « Tigre et Dragon » est plus évocateur que « Dragon et Tigre ». Que Mingou me pardonne. J’espère au moins qu’il n’y a pas de fautes de chinois là dedans…

Revenons à des choses plus sérieuses. Mingou et Kriskou, donc, se mitonnent un dîner sympa. Loin d’elles la sophistication d’un menu triplement étoilable. Les meilleures choses sont (souvent) les plus simples. Dragon-Mingou et Tigre-Kriskou s’entendent très bien sur ce point (et sur d’autres).

Pour commencer : pasta alla Kriskova ! Une salade d’orecchiette aux accents méridionaux, une salade qui carresse les papilles dans le sens du poil (poil ? Euh ? non z’é pas de seveux sur la langue). Un basique tellement fait et refait que je n’avais jamais songé à en publier la recette. D’après Mingou, la chose est « trop mortelle » : elle n’est pas la seule à l’apprécier, d’ailleurs, son Poulet en redemande, à ce qu’il paraît. Voilà donc une idée de pasta qui mérite, finalement, d’être propulsée sur la blogosphère.

Je sais, sur la photo, ce ne sont pas des orecchiette mais des farfalle : car le soir où Mingou est venue dîner chez Kriskou, l’appareil photo est resté sagement dans son étui. J’ai dû refaire une pasta pour le billet, et je n’avais plus d’orecchiette dans mes placards !

Pasta alla Kriskova

pour 4 à 6 portions en plat principal

– 300g de pâtes au choix : orechiette, mezze penne, farfalle, fusilli conviennent particulièrement bien (éventuellement des pâtes multicolores)
– 100g de tomates confites
– 100g de poivrons rouges, jaunes et verts grillés et pelés
– 100g d’aubergines grillées en morceaux
– 30g de pignons de pin
– 80g de coppa di Parma en tranches fines

Pour la sauce :
– huile d’olive
– vinaigre balsamique blanc
– piment d’Espelette (1 cc rase environ)
– 1/2 petite gousse d’ail frais ou nouveau (allez-y mollo, pour le goût de la salade comme pour votre haleine)
– 1 branche de basilic frais

1. Pour la salade, on mélange le tout. Etonnant, non ? 😉

2. Pour la sauce : on écrase un peu les feuilles de basilic dans un mortier, on ajoute l’ail passé au presse-ail, le piment d’Espelette et un peu de fleur de sel. On verse huile et vinaigre (disons 3 cs d’huile et 1 de vinaigre environ). On assaisonne la salade de cette sauce et on réserve au frais moins 1h avant de déguster.

Les « secrets » de cette salade tiennent à peu de choses, mais il faut quand même être attentif à certains détails :
– la cuisson des pâtes : 1 min. de moins qu’indiqué sur le paquet, ensuite on égoutte et on passe la passoire sous un filet d’eau froide pour stopper la cuisson. Cela permet d’éliminer un peu d’amidon, les pâtes colleront moins en refroidissant. On assaisonne tout de suite avec un peu d’huile (ceinture et bretelles). C’est bête mais c’est une garantie contre les pâtes trop cuites, trop ramollies, trop collées.

– le vinaigre balsamique blanc, tout en rondeur, légèrement sucré, et pourtant tonique (et tant pis si ça vous coûte un bras et une jambe comme diraient les Brittons).

– la qualité de l’huile d’olive. Je l’ai déjà dit cent fois (enfin, deux ou trois fois au moins) dans ce blog, ça fait une énorme différence. Par pitié, oubliez les huiles acides, oxydées, les mélanges standardisés de votre supermarché, tout « huiles d’olive vierge extra première pression à froid » qu’elles soient. Offrez-vous de l’huile d’olive, de la vraie, chez un marchand spécialisé. J’aime à la folie celles extraites des variétés Frantoio (Toscane, entre autres) ou Coratina (sud de la Botte), elles ont un nez un peu herbacé, une saveur puissante sans âcreté, sans amertume. A réserver aux préparations froides, la cuisson les dénature.

– les tomates : confites plutôt que séchées (plus charnues et moins acides).

– les légumes grillés tels que les aubergines ou les poivrons peuvent être achetés surgelés. Les faire décongeler au préalable sinon ils risquent de rendre de l’eau et de détremper les pâtes.

– la coppa et les pignons : grillés à sec à la poêle (séparément of course) c’est encore meilleur.

– si vous n’êtes pas réfractaire au fromage, sublimez le tout de quelques bocconcini di mozzarella di bufala ou de quelques copeaux de parmiggiano.

Après cette pasta, Mingou et Kriskou ont dévoré d’adorables tartelettes aux framboises garnies d’un macaronage rose tendre. Des tartelettes dont j’attends avec impatience la recette pour les faire goûter à une jeune fille momentanément privée de l’usage du bras gauche, que nous avons recueillie à la maison pour quelques semaines. Les tartelettes de Mingou ne devraient pas déplaire, et devraient pouvoir se déguster d’une seule main 😉

Bon, je vous laisse, je file chez elle récupérer la recette et admirer les photos !

Un espoir deçu, une sarabande brisée, un risotto très onctueux aux asperges

Rentrer du travail un peu plus tôt, passer chercher l’enveloppe tant attendue, rentrer chez soi, retarder le plus possible le moment de découvrir le résultat. Se résoudre à sortir la feuille de son contenant. Lire, replier le document. Encaisser le coup avec un certain fatalisme. Statistiquement, ce n’est pas une surprise. Le miracle du bébé-éprouvette n’est pas donné à tout le monde. C’est injuste, mais c’est ainsi.

Déballer un colis de colorants en poudre et songer à la couleur des prochains macarons. Sentir la colère monter. Envoyer à la poubelle, avec fracas, quelques tasses à thé ébréchées que l’on s’obstinait à garder dans un coin, des fois, là aussi, qu’un miracle se produise…

S’en vouloir de ne même plus avoir envie de recommencer, laisser s’installer une tristesse muette qui ressemble à de l’indifférence. Laisser J. lâcher un « M….e ça fait ch….r », ce qui, dans son cas, est l’expression de la plus amère déception. Suivi d’une bonne question : « Qu’est-ce qu’on va faire ? »

Qu’est-ce qu’on va faire ? Comme d’habitude.

– entamer la lecture d’un nouveau roman
– battre son record au Bubble breaker sur le Pocket PC
– se laisser bercer par le style brisé (= arpégé) d’une sarabande, encore une sarabande. La musique de luth du XVIIe siècle est un baume apaisant.
– s’habituer une fois pour toutes à ne pas voir le bout du tunnel, tout en se répétant que la voie n’est pas sans issue.
– célébrer le début du printemps (enfin !) avec des asperges vertes, des petits pois, des carottes nouvelles, et des copeaux fondants de parmigiano reggiano. Le tout réuni dans un risotto cremoso, morbido… morbidissimo. J’adore ce mot italien qui signifie « très moelleux », mais il sonne généralement mal aux oreilles des francophones, à qui il rappelle un mot qui n’a pas du tout le même sens…

Morbido, cela veut dire moelleux, mais certainement pas mou ni pâteux. Le riz doit être al dente… On vise donc le moelleux dans la fermeté et l’intégrité du grain. Pour cela, il faut un riz de bonne qualité, qu’il soit Arborio, Carnaroli, ou Vialone nano (j’aime bien cette variété pour son grain plus petit).  Pour le côté cremoso, c’est-à-dire crémeux, onctueux, idem, il faut d’abord un bon riz qui relâche de l’amidon tout au long de la cuisson, sans se défaire. Pour cela, on ajoute le bouillon louche après louche, et on maintient ce bouillon bien chaud, il ne doit pas refroidir le riz en train de cuire. Enfin, cremoso ne veut pas dire qu’on met de la crème : ah ça non, en principe, c’est hors de question. En principe… on ajoute, en fin de cuisson, un morceau de beurre ainsi que du parmesan râpé (ou du pecorino, ou un autre fromage à pâte dure). C’est ce tocco finale qui donne au risotto son crémeux inimitable. Après, si vous voulez mettre de la crème ou du mascarpone… pourquoi pas ? Mais n’invitez pas d’Italien puriste à votre table, ou alors, dites-lui que ce qu’il mange est une spécialité maison, qui n’a rien à voir avec un risotto 😉

 

******

Risotto onctueux aux asperges vertes

 

Pour un couple de gourmands :

– 100g de riz italien (Arborio, Carnaroli, Vialone nano)
– 1 poignée de petits pois frais écossés
– 1 botte d’asperges vertes de petit calibre
– 1 carotte nouvelle
– 2 tiges de cive (ou des petits oignons grelots)
– 1 gousse d’ail nouveau
– 7,5 cl de vin blanc sec
– 3 cs de beurre mou pour « mantecare »
– 1 cs d’huile d’olive
– sel, poivre du moulin
– 30g de parmigiano reggiano râpé + quelques copeaux pour la décoration
– 1 litre de bouillon de volaille + 1 cs rase de fond de veau déshydraté

1. Rincer les asperges, les sécher, couper et réserver les pointes.

2. Tailler les tiges d’asperges en brunoise après avoir éliminé les parties filandreuses (s’il y en a). Tailler la carotte de même, en tout petits dés. Emincer les tiges de cive et hacher la gousse d’ail.
Pour faire mes brunoises en 10 secondes top chrono, je dispose d’un instrument génial, repéré dans un catalogue de VPC pour mamies, mais qui me rend bien des services… On pose les légumes sur la grille métallique, on rabat le dessus et hop, on récupère une brunoise parfaitement régulière.

3. Faire chauffer le bouillon et la cuillérée de fond de veau dans une casserole. Poser par dessus un panier vapeur avec les pointes d’asperges pour qu’elles cuisent pendant la préparation du risotto (ou faire cuire les asperges à la vapeur, à part) (dans tous les cas, le bouillon doit rester sur le feu jusqu’à la fin de la préparation).

4. Dans une grande poêle, faire revenir les tiges de cive et le riz dans l’huile d’olive, à feu doux. Lorsque le riz devient translucide, ajouter le vin blanc, la brunoise d’asperges et de carottes ainsi que les petits pois.

5. Lorsque le riz a absorbé tout le vin blanc, ajouter une première louche de bouillon. Attendre qu’il soit complètement absorbé par le riz avant d’ajouter la deuxième louche. Continuer ainsi de suite jusqu’à ce que le riz soit juste cuit (15 minutes environ). Goûter pour vérifier. Surveiller la cuisson des pointes d’asperges et les retirer du panier vapeur dès qu’elles sont al dente ; les réserver.

6. Ajouter au risotto les pointes d’asperges et le parmesan râpé. Terminer par le beurre ramolli. Remuer délicatement pour le faire fondre. Goûter et rectifier l’assaisonnement en sel et poivre si nécessaire. Laisser reposer 2 minutes à couvert. Servir et décorer les assiettes de copeaux de parmesan.

Pasta alla carbonara en V.O.

Après les fêtes, l’actualité alimentaire est à la cure détox. Mais je n’ai nullement l’intention de compenser des excès que je n’ai pas faits (avouez qu’il est rare de faire des indigestions de caviar, en tout cas, je ne connais personne qui s’en soit vanté !).

Il fait gris, les vacances sont finies (en fait elle n’ont jamais commencé), il y a du travail pour des journées de 48h, et les week-ends sont de véritables marathons. Il faut bien se consoler avec des choses qui nourrissent et qui réchauffent, comme ces pâtes à la carbonara. Espérons que vous les trouverez plus appétissantes que la galette (un sacré four, dites donc…)

Carbonara et bolognaise sont sans doute les deux façons les plus connues d’accomoder les pâtes. Mais entre la version italienne et son adaptation française, il y a une différence… certaine. Notre bolo nationale croule sous le bœuf haché, tandis que le ragù alla bolognese reste avant tout une sauce à la tomate et aux légumes, même s’il y a de la viande. Et notre carbonara dégouline de crème fraîche et de lardons, voire d’emmental râpé.

Ce qui suit est une recette plutôt traditionnelle (authentique ?) de pâtes à la carbonara, extraite d’un charmant petit livre de Toni Vianello, ancien chef du restaurant l’Osteria à Paris. Le guanciale (un lard de « joue » et non de « ventre ») est parfois difficile à trouver. Au pire, remplacez-le par de la pancetta.

On y trouve des classiques pas toujours connus de ce côté-ci des Alpes (par exemple la pasta alla zucca, une spécialité de Mantoue) ; et des idées beaucoup plus originales dont je vous reparlerai une autre fois. Pour aujourd’hui, restons dans les choses traditionnelles que tout le monde connaît ou croit connaitre.

Pasta alla carbonara

Pour 2 personnes :

– 250g de pâtes fraîches : spaghetti, linguine, tagliatelle ou si on suit à la lettre Toni Vianelli, des perciatellini, c’est à dire des spaghettis creux…
– 1 œuf + 2 jaunes
– 50g d’un mélange de pecorino et de parmesan (ou tout parmesan, si vous ne trouvez pas de pecorino)
– 100g de guanciale découpé en dés
– poivre du moulin

1. Faites rissoler le guanciale à sec, à feu vif, jusqu’à ce qu’elle dore (Vianello le fait rissoler dans de l’huile d’olive, mais je préfère le faire rissoler dans sa propre graisse, il en a bien assez). Réserver au chaud sans toutefois jeter le gras.

2. Faites cuire les pâtes al dente dans un grand volume d’eau bouillante salée. Pendant ce temps, battez l’œuf entier et les jaunes avec la moitié du mélange pecorino-parmesan. Poivrez généreusement.

3. Egouttez les pâtes en prenant soin de garder un peu d’eau de cuisson (env. 5 cl maxi) au fond de la marmite. Reversez les pâtes dans la marmite chaude, ajoutez la pancetta et sa graisse puis le mélange œuf-fromage et remuez vivement : avec la chaleur, les œufs et l’eau de cuisson vont former une sauce onctueuse

4. Ajoutez alors le reste de fromage râpé, mélangez une dernière fois et servez immédiatement.

Depuis que je l’ai testée, je suis restée fidèle à cette recette simplissime dont j’adore le goût d’œuf mêlé au guanciale grillé. Ce goût, on ne le trouve pas (ou alors très atténué) dans les recettes « à la française ». En principe, si on utilise suffisamment d’eau de cuisson, le résultat est très crémeux et plus digeste que nos sauces saturées de crème fraîche.

Finalement, je trouve que cette carbonara a toute sa place dans les menus « détox » du mois de janvier !