En créant ce blog, il y a maintenant 10 mois, j’étais loin de mesurer l’importance des commentaires, jeux-concours, jeux tout court, emprunts et citations réciproques, bref de tous ces petites choses qui insèrent le blogueur dans une communauté où il s’épanouit d’autant mieux qu’il est (re)connu de ses pairs, qu’il tisse des liens plus ou moins étroits avec eux.
Mes “Casseroles” sont restées jusqu’ici très en marge des mouvements qui animent la blogosphère culinaire. Ce n’est pas que je tienne à rester à l’écart des courants dominants, mais c’est ainsi : pas de tags, assez peu de commentaires, un public fidèle mais restreint (que je remercie chaleureusement, au passage).
Vous avez tous entendu parler des “Thinking bloggers awards”.
J’ai eu ma part du “gâteau” puisque Nadia (Paprikas) m’a fait une place dans sa liste de chouchous ! Cela me flatte et me touche d’autant plus que quelques semaines avant cette “nomination”, l’auteur de Paprikas m’avait fait parvenir un joli cadeau, le Grand livre de la cuisine marocaine de Fatéma Hal.
J’ai déjà testé plusieurs recettes de ce volumineux recueil, même si ça ne s’est pas encore vu : quand on cuisine surtout le soir, pas de photos possibles, c’est un vrai problème en cette saison. La plupart des plats salés du quotidien se laissent engloutir sans avoir été immortalisés sous leur plus beau profil.
Fatéma Hal, j’en ai entendu parler pour la première fois lorsque j’étais à Dakar, grâce à R., une ethnologue franco-algérienne qui vit là-bas et qui est rapidement entrée dans notre cercle amical. R. et Fatéma s’étaient connues sur les bancs de Paris VIII. R. m’avait raconté le parcours atypique de sa collègue marocaine jusqu’à l’ouverture de son restaurant du 11e arrondissement (Mansouria). Sans rien savoir de tout cela, Nadia m’a offert ce livre. Elle ne pouvait pas mieux choisir ! Merci encore !
A mon tour, maintenant, de vous faire part des blogs que j’aime bien. L’ordre ci-dessous ne correspond en rien à un classement (c’est déjà bien assez difficile de se limiter à 5… ) :
La Bouche pleine
J’ai découvert le blog de La Mangue à peu près à l’époque où j’ai commencé le mien. Tout m’y plaît, la qualité de la plume, le ton des billets, le style des recettes, l’élégance de la mise en scène. Tout est finement dosé, les mots comme les mets.
A la bonne vôtre !
Les propos culinaro-politiques de Grand Chef me mettent en joie : c’est d’une provocante mauvaise foi et pourtant d’une indéniable lucidité. Oui c’est possible…
Dedicacessen
Parce que les recettes et les photos sont superbes, et qu’en plus y a de belles histoires qui vont avec. Tout ça ensemble, c’est rare et donc précieux.
Set de table
Pour l’intelligence pétillante des billets, le tempérament bien trempé d’Aurélie, son sens de l’autodérision, et bien sûr parce que la cuisine y est imaginative et alléchante.
La ciliegina sulla torta (la cerise sur le gâteau)
La classe à l’italienne ! Un chef-d’oeuvre en matière de sens esthétique, découvert au hasard de mes incursions dans les cuisines transalpines. J’adore, tout simplement.
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A des années-lumière des saveurs marocaines et de Fatéma Hal, voici de petits Clafouch’tis, une version personnelle (un plagiat, en fait) du Clafoutis aux pommes et à la bière brune de Christophe Felder. La bière apporte un goût tout à fait caractéristique à l’appareil à clafoutis, un peu comme lorsqu’on met de la bière dans la pâte à crêpes. Tout simple, mais génial, fallait juste y penser… La recette est à peu près identique à celle de Felder, mais au lieu de la Guiness qu’il conseille dans son livre, j’ai utilisé une bière du Nord de la France, la Ch’ti brune, dont les notes caramélisées et dépourvues d’amertume s’accordent à merveille avec des pommes acidulées.
Clafouch’tis
Pour 6 petits clafoutis :
– 500 g de pommes bien fermes et acides (type Granny)
– 4 œufs
– 20 cl de bière brune
– 20 cl de lait
– 40 g de beurre salé + 10 g pour les moules
– 100 g de farine
– 80 g de cassonade
– 20 g de vergeoise blonde
– extrait de vanille
– cannelle en poudre
1. Eplucher les pommes, enlever les coeurs, puis les couper en gros quartiers.
2. Préchauffer le four à 180°C (thermostat 6). Dans une grande poêle, faire revenir les pommes dans 40 g de beurre, à feu moyen. Lorsqu’elles commencent à dorer, baisser le feu, saupoudrer de vergeoise, laisser cuire encore 1 minute à feu doux.
3. Dans une jatte, battre les œufs entiers avec le sucre, ajouter une pincée de cannelle et 1 cuillère à café d’extrait de vanille, puis la farine. Délayer avec la bière et terminer en ajoutant le lait.
4. Disposer les quartiers de pommes dans des ramequins passant au four préalablement beurrés. Verser l’appareil à clafoutis par-dessus.
5. Enfourner pour 30 minutes environ (commencer à tester la cuisson à partir de 20 minutes, cela dépend des fours). Le dessus doit être bien doré. Déguster tiède ou froid.