Ces jours-ci, vu la météo, je passe le plus clair de mon temps à lutter contre le froid. Ben oui, partout, dans les bibliothèques où je fais mes recherches, chez ma mère ou chez ma belle-fille, le “froid administratif” est officiellement révolu depuis le 1er mai. Comprenez que le chauffage collectif a cessé de fonctionner depuis cette date, qu’il fasse 30° ou 5° dehors. Je suis née frileuse au possible et mon séjour sous les tropiques n’a pas contribué à améliorer les choses. Pour me réchauffer, je bois des litres de thé. Ce n’est pas ce qui manque, je ne me déplace plus sans MON thé, je refais le plein quand je viens à Paris, et ça fait bien longtemps que je boycotte les “tisanes de foin” que sont les Lipton Yellow et autres thés de bas de gamme en sachet…
En ce moment, j’ai à ma disposition un Darjeeling de printemps, un thé vert Puits du Dragon, deux thés noirs du Yunann (un relativement ordinaire pour le matin, un “Colline d’or” de luxe, pur bourgeons, pour les après-midi), un thé noir Panyang “nid doré” (rien que le nom est ravissant), un thé vert aux algues et à la menthe de chez Kusmi (l’Algothé). Ces savoureuses boissons indo-chinoises finissent cependant par perturber mon sommeil.
Alors aujourd’hui, pour changer, j’ai tenté une expérience bizarre : faire une infusion de feuilles de combava, pour voir. Le combava (ou kaffir lime ou citrus hystrix… pardon pour ceux qui connaissent tout ça depuis longtemps) est un agrume utilisé dans la cuisine de l’Asie du sud-est et de l’Océan indien. Ses fruits ressemblent à des citrons verts à l’écorce verruqueuse (pardon pour la terminologie, mais c’est le premier mot qui m’est venu à l’esprit… et le plus évocateur je crois). On utilise surtout les feuilles, qui sont d’un beau vert luisant et qui dégagent un parfum intense et caractéristique (entre autres dans les currys thaïlandais).
J’ignore quelles sont les vertus médicinales du combava en infusion, et à vrai dire je m’en fiche. Je voulais savoir quel goût cela aurait. Je craignais surtout que cela donne une boisson amère ou âpre. Rien de tel ! C’est dé-li-cieux ! Si vous n’avez jamais essayé et qu’il vous reste des feuilles de combava dans le congélateur, ne vous privez pas d’essayer à l’occasion. J’ai pris 6 feuilles pour 25 cl d’eau environ.Cela donne une boisson d’un vert très pâle, extrêmement parfumée mais sans la moindre agressivité. Au premier abord cela rappelle la citronnelle, mais avec une longueur en bouche, des notes chaudes et poivrées incomparables. On peut faire réinfuser les feuiles au moins une fois, la saveur reste intacte. Je vais trouver la traditionnelle citronnelle des dîners dakarois bien fade après cela…
Cet essai m’a donné l’envie de tester les feuilles (ou le zeste) de combava dans des desserts. Je crois que je vais essayer d’en faire une crème brûlée, avec du lait de coco, ça devrait être intéressant. M’est avis que ça doit être fameux aussi dans une confiture d’agrumes ou de fruits exotiques (les mangues….?).
A très bientôt, donc, pour de nouvelles aventures autour de ces précieuses feuilles de citronnier !