En ce moment, le blog tourne au ralenti. Mais ma vie est plutôt agitée.
Comme vous savez j’habite à Dakar, mais je rentre régulièrement en France. Et quand je suis en France, je ne suis pas chez moi. Je squatte principalement chez ma mère, en banlieue parisienne, parfois chez ma belle-fille, ou dans quelque appartement qu’on me prête ou que je loue… Pas simple ! A chaque fois, je m’adapte à ce que je trouve (pas que dans la cuisine). Souvent, je n’ai pas le temps de cuisiner, encore moins de faire des photos de plats, de rédiger de nouveaux billets…. Non seulement ma cuisine et mes petites habitudes sont à 4500 km d’ici, mais mon homme aussi. Sniff ! Voilà deux raisons majeures, déjà, de ne plus trop avoir envie de faire chanter les casseroles.
Quand je ne suis pas entre deux étapes de la tournée des grands ducs ou entre deux séminaires, je visite des appartements en vue de notre réinstallation prochaine à Paris (car heureusement cette vie de camping touche à sa fin, nous rentrons en France).
Sinon, j’essaie de préparer mes interventions dans les colloques auxquels je dois participer cet été… Ah oui, j’oubliais, je passe aussi deux oraux pour le concours du CNRS : au départ ce concours était la raison principale de mon séjour… De toute manière, passer ce concours, ça revient à jouer au loto vu le nombre de postes offerts et le nombre de candidats…. Accessoirement, il faut que je trouve un poste où me recaser dans mon administration d’origine, puisque que je vais devoir reprendre le travail à l’automne (et il y a peu de chances que ce poste soit au CNRS… ).
Je vous passe d’autres détails familiaux si tristes qu’il vaut mieux ne pas en parler.
Donc en ces temps particulièrement durs et amers, je me nourris. Mais je ne cuisine pas, ou si peu. Comble de la décadence, je finis souvent dans un fauteuil chez Starbucks. Non pas que je me délecte des terrifiantes boissons lactée et sucrées qu’on y sert (beuuurk… moi qui n’aime déjà pas le café au lait ! ).
Non, rassurez-vous, je me contente généralement d’un expresso (très bon en général) ou d’un thé (assez infâme, mais ça hydrate et ça réchauffe mieux que l’expresso). Starbucks, qui a proliféré de façon incroyable ces derniers mois à Paris, offre un espace entièrement non fumeur, bien chauffé (c’est essentiel quand on arrive d’Afrique), les fauteuils sont confortables et on peut squatter des heures, brancher son ordinateur à une prise électrique, surfer sur internet (moyenant finance, quand même). C’est parfait pour la SDF de luxe que je suis. Et tant pis si c’est américain… Enfin je n’insiste pas, je sens que ça ne va pas être très bien vu tout ce que j’écris là.
Tout ça pour vous avouer que je n’ai rien cuisiné de bien fabuleux ces derniers temps. Juste un crumble aux poires fait hier à la va-vite, mais drôlement bon, sans me vanter. Ah oui, des lasagnes et des crèmes au chocolat pour le repas familial, ce week-end. Classique de chez classique.
Bref, dans les recettes récentes et de saison, je n’en vois qu’une à vous faire partager : une confiture de fraises au poivre long réalisée à Dakar, juste avant de partir. J’étais tellement fière d’avoir déniché du poivre long, là-bas…
Confiture de fraises au poivre long
– 500 g de fraises mûres mais fermes
– 375 g de sucre
– le jus d’un citron jaune
– 1 ou 2 gousses de poivre long, râpée(s) ou soigneusement pilée(s) (en épicerie fine)
1. Laver et sécher les fraises. Les équeuter en les laissant entières (à moins qu’elles ne soient très grosses), mettre à macérer avec le sucre, le poivre long et le jus de citron pendant 12 heures.
2. Au bout de ce temps, porter le tout à ébullition, retirer aussitôt du feu et laisser macérer encore 12 heures au frais.
3. Filtrer le sirop obtenu et le porter à ébullition. Faire cuire 10 minutes le sirop seul, puis ajouter les fraises. Faire cuire une dizaine de minutes en écumant régulièrement jusqu’à ce que la confiture prenne (1 goutte de sirop versée sur une assiette froide se fige). Laisser tiédir la confiture pendant 30 minutes environ, dans une bassine de cuisson : les fraises vont se gorger de sirop et se répartir uniformément dans le sirop.
4. Verser dans des pots ébouillantés et séchés. Fermer les couvercles.
Conserver cette confiture dans un réfrigérateur : peu sucrée, elle se conserve mal à température ambiante au-delà de quelques semaines, et sa couleur a tendance à foncer, à cause de l’oxydation des fruits.