A Dakar ce n’est pas seulement la saison des mangues, c’est aussi la saison des cocktails. Un élément incontournable de la vie d’expat’ : on vient dans un pays pour deux, trois, cinq ans, et chaque année la population se renouvelle en partie.
Chaque année, en octobre et en juin, on navigue de pots de départ en soirées d’adieux, de cocktails de bienvenue en brunchs de cohésion pour épouses ayant suivi leur mari. Curieusement c’est rarement le contraire… on a beau faire et beau dire, on n’échappe pas à des schémas ancestraux…
Celles qui, comme moi, ont gardé des activités sur un autre continent restent des exceptions. Elles s’excluent automatiquement du groupe des « nanas qui n’ont d’autre souci que se demander ce qu’elles mettront au prochain cocktail (dîner, brunch, voire petit-déjeuner à l’ambassade de France), passent leurs journées à courir après chiffons, parures, tissus, bijoux, déco pour leur maison, etc. etc. J’exagère ? A peine…
Ce n’est pas (seulement) par esprit de contradiction, mais voilà, pour un tas de raisons dont certaines m’échappent, je n’ai jamais été dans le moule. Atypique : combien de fois m’a-t-on accolé cet épithète, pas toujours sur un ton très positif… Les réjouissances de la société néo-post-coloniale m’ennuient prodigieusement, je hais plus que tout les soirées dansantes (j’ai pourtant fait 15 ans de danse classique dans ma prime jeunesse). En somme mon cas est grave : je ne suis pas seulement atypique, je suis carrément asociale, pour certains. C’est l’image que je donne, donc ça doit être en partie vrai !
L’inconvénient des cocktails d’ici, c’est non seulement qu’on tourne un peu en rond, mais que la nourriture y est rarement bonne. Je pèse mes mots. A la troisième ou quatrième soirée dans la même semaine, l’estomac et les papilles se révoltent.
Pour nous reposer un peu sur le plan digestif, entre deux séances de lourdeur gastronomico-sociale (tous les jours depuis samedi dernier, et jusqu’à vendredi prochain), j’ai confectionné un dessert d’une simplicité presque inavouable, tout frais, tout léger, plein de vitamines, diurétique, anti-oxydant etc… à base de pamplemousse et de thé vert. Parfait pour commencer l’été.
Ce thé vert est un banal thé Gunpowder de Chine (celui qui sert à faire le thé à la menthe en Afrique du Nord et même ici au Sénégal). On peut lui ajouter quelques feuilles de menthe fraîche, ou bien, comme ici, des zestes de citron vert et un mélange d’herbes finement ciselées. Estragon et pamplemousse se marient à merveille ; on peut aussi mettre du basilic, de la menthe, de la coriandre…
Fraîcheur de pamplemousse rose au thé vert
Pour une personne :
– un pomelo rose
– 2 c. à soupe de thé vert (type Gunpowder)
– 50g de sucre- 1 c. à café d’herbes de votre choix ciselées (ou de menthe fraîche, ou de coriandre, ou de ce que vous voudrez…)
– ½ cc de zeste de citron vert finement râpé
1. Prélever les suprêmes du pomelo rose (c’est à dire les quartiers de chair). C’est ce qu’il y a de plus difficile dans la recette. Pour la technique, je vous renvoie aux vidéos qui circulent sur le net… c’est assez facile avec le pomélo, en fait.
2. Faire infuser le thé 3-4 minutes dans 30 cl d’eau à 85° (pas d’eau bouillante, cela tue le thé vert, et pas plus longtemps, il serait amer).
3. Retirer l’infusat, ajouter le sucre, mettre sur feu doux avec le zeste de citron vert et laisser réduire un peu ce sirop léger. En fin de cuisson seulement, ajouter les herbes ciselées.
4. Laisser tiédir puis verser le sirop sur les suprêmes de pamplemousse. Mettre au frais 4h avant de consommer.