Chaque fois que je passe sur le blog de Mingoumango, La bouche pleine (et je passe souvent car ze l’aime vraiment très très beaucoup ce blog…), je rigole en lisant le décompte journalier de la chasse aux pigeons (au pistolet à eau, en l’occurrence… ). Aussitôt je songe au nombre impressionnant de moustiques que nous abattons quotidiennement, mon homme et moi (là on ne tient même plus les comptes…). Chacun son gibier !
Je ne sais pas d’où viennent et comment se reproduisent les centaines de moustiques qui vivent dans notre villa, pourtant entièrement pourvue de moustiquaires aux fenêtres et régulièrement désinsectisée, et où l’eau stagnante (l’eau tout court) est rare, surtout en cette fin de saison sèche.
Les moustiques résistent à tout : aérosols, prises électriques, serpentins que l’on fait brûler, répulsifs à appliquer sur le corps, la bonne vieille citronnelle, les bracelets dernier cri à ultrasons (pourtant vantés par une amie ayant séjourné au Brésil). Non, vraiment, rien ne les arrête. Comme dit mon mari : “tu lui balances un coup de bombe, il te fait un bras d’honneur”‘. Face au moustique dakarois, une seule parade : la raquette électrique.
Ce magnifique objet de torture made in China (of course…) est un jouet auquel on s’attache très vite. Au point que nous avons acheté une deuxième raquette, comme ça chacun a la sienne, on fait des matchs. Munie de deux piles de 1,5 V, cette raquette diffuse un courant électrique (pour peu qu’on appuie sur le bouton ad hoc) qui grille illico le moustique ou tout autre insecte nuisible en vol, posé sur un mur, sur un meuble. Petite étincelle, faisceau bleu électrique, odeur de kératine brûlée, c’est jouissif ! On massacre ainsi une vingtaine de moustiques à l’heure, au petit déjeuner si l’on n’est pas trop dans le cirage, tout en faisant sa toilette (ils adorent évidemment la salle de bains) ou le soir après dîner.
Parfois je regarde mon homme faire les cent pas dans le séjour, raquette à la main, auscultant les moustiquaires et les coins sombres en espérant accroître son tableau de chasse. Là, je me dis que ça devient grave…
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Maintenant que vous savez tout de nos crimes contre la faune africaine, une recette à base de figues, notre dessert d’aujourd’hui. Je sais, ce n’est ni la saison des figues ni le pays où en trouver… Mes figues étaient surgelées, bien évidemment. Elles m’ont fait envie, pour changer un peu des mangues.
Dans une autre vie j’ai eu le bonheur de manger des kilos de figues de variété blanche (les meilleures à mon avis…) fraîchement cueillies, quelque part au fin fond de la Lucanie. Dans cette belle région du sud italien, les figues étaient vendues, à l’époque, moins de 500 lires le kilo, soit environ 26 centimes d’euros. Comme tout le monde avait un figuier dans son jardin, personne ou presque n’en achetait, c’était le fruit du pauvre, en somme. Depuis, je n’en ai jamais retrouvé d’aussi bonnes. Même si certaines figues violettes sont excellentes, ce n’est pas pareil.
Pas question donc de manger ces figues crues comme des fruits frais. J’en ai donc fait une compote avec un reste de Banyuls (on continue à vider les placards… et puis le Banyuls cela va bien avec les figues) et quelques épices.
Compotée de figues au Banyuls
– 1 kg de figues fraîches (ou comme ici, décongelées… c’est moins bien, évidemment)
– 200g de sucre en poudre
– 1 dl de Banyuls
– 2 étoiles de badiane, 1 bâton de cannelle coupé en deux, 5 gousses de cardamome verte
Mettre le tout dans une marmite à fond épais et laisser compoter à feu moyen en remuant régulièrement jusqu’à ce que le jus ait suffisamment réduit.
Servir tiède ou frais, comme dessert ou en accompagnement d’un fromage de chèvre à l’huile d’olive, c’est pas mal du tout.