Confiture de mangues aux fruits de la passion… sans eau courante

Catastrophe dans la cuisine de Natalia ! Plus d’eau depuis hier matin : mais alors, rien, plus une goutte, ni d’eau chaude (un luxe inutile !), ni d’eau froide.

Avec les travaux de voirie devant chez nous, il semble qu’une canalisation se soit rompue. Résultat : grosse flaque d’eau sur la route, les voitures peuvent se karcher gratos, mais y a plus une goutte pour nous.

J’appelle le plombier, il passe deux fois plutôt qu’une, pour me dire avec un grand sourire que ce n’est pas notre installation qui a un problème (ce qui est déjà arrivé par le passé…), mais l’eau qui n’arrive plus… bref, c’est pas lui, faut voir avec la Sénégalaise des Eaux.

J’appelle donc la SDE, il y a une friture épouvantable sur la ligne téléphonique, comme toujours, je fais répéter trois fois tout ce que me dit le type. Lui aussi a bien du mal à me comprendre, j’épelle mon nom. Il me dit qu’il va envoyer quelqu’un (il est 14h, y a encore un espoir… mais son ton me paraît bien peu convaincant…). On attend, mais rien ne se passe. Je ne m’étonne pas trop. On charrie des bassines d’eau en sollicitant les voisins (les veinards, ils ont échappé à ça !), on s’organise. Parce que là, ça peut durer longtemps. Comme par hasard il commence à faire chaud ces jours-ci, l’hivernage approche (comprenez la saison la plus chaude, humide, où on éprouve le besoin de se doucher au moins 2 fois par jour). Sympa, sans eau.

Je rappelle la SDE. Il est 17h30. Même type au bout du fil, mais il ne semble pas avoir le moindre souvenir de mon appel précédent, je recommence à décliner nom, adresse, à expliquer le problème. Ah oui, il y a des travaux, c’est à cause de cela, on répare, il faut bien couper l’eau pour réparer la fuite. Moi : mais là, en ce moment, ils réparent ? Je n’ai vu personne…. Lui : si, si, Madame, ils sont en train de réparer… Moi : Ah bon, mais alors l’eau sera rétablie quand, ce soir, demain matin ? Réponse longue et évasive du bonhomme, je prends mon mal en patience, arrive la péroraison finale : il faut s’en remettre à la grâce de Dieu. S’il croit que ça me rassure, il se plante légèrement… Etant donné l’heure qu’il est, avant le lendemain, il ne se passera rien, sauf miracle d’origine divine, j’ai bien compris le message.

Je me résigne, de toute façon, que faire d’autre ? Je fait même cuire la confiture de mangues aux fruits de la passion qui macère depuis 12 heures. Le soir, repas sans cuisson et avec un minimum de vaisselle pour ne pas trop entamer ma bassine de réserve. Comme une catastrophe n’arrive jamais seule, cette nuit, je mets un peu de climatisation dans la chambre, la première fois depuis longtemps, car j’ai chaud (par solidarité avec l’Homme qui souffre par 46° en brousse…). Un écoulement bizarre me réveille vers 1h du matin : la circuit d’évacuation de l’eau condensée fuit, me voilà avec une belle flaque d’eau dans la chambre, à un endroit où bien sûr il y a une prise électrique… J’arrête la clim’, j’éponge l’eau, je me recouche en soupirant (et en transpirant).

Ce matin, je me réveille après avoir rêvé que j’ouvrais le robinet et que l’eau était revenue. Authentique. Mais il n’y a pas plus d’eau qu’hier. Je rappelle la SDE, c’est le début de la journée, ce n’est plus le même type au bout du fil et celui-ci semble un peu moins lymphatique que celui d’hier. Il reprend mon nom (toujours aussi péniblement) et mon adresse, me demande même mon numéro de portable. On tient le bon bout, me dis-je. On me rappelle presque aussitôt sur le portable pour me redemander le numéro de villa et l’adresse, et pour me dire qu’on va intervenir… Je reçois même un SMS de confirmation, où mon nom se trouve étrangement transformé (à quoi bon me tuer à l’épeler quatre fois ? Je me demande !). Enfin, c’est plutôt bon signe, ils ont l’intention de bouger.

Deux heures plus tard, j’attends toujours de voir la SDE débarquer… Cependant le plombier d’hier est repassé à l’instant pour me dire, pour la troisième fois et toujours avec le même sourire Colgate, qu’il ne pouvait rien pour mon cas… C’est sans doute une forme de soutien moral de sa part… Ah, l’Afrique…!!!

Je me console cependant : la confiture de mangues et fruits de la passion est très réussie. Gélification parfaite, consistance moelleuse, couleur orangée superbe, goût légèrement acidulé comme j’aime. C’était ma première tentative de combinaison des deux fruits (en confiture je veux dire). La mangue seule est un peu trop douce, il faut la relever avec quelque chose d’acide ou de piquant : gingembre, citron vert… Les maracujas apportent cette nécessaire note acide et leur parfum de fleurs si caractéristique. Et tout ça, sans une goutte d’eau ajoutée !!

 

Confiture de mangues aux fruits de la passion

Voici la recette, inspirée d’une recette de mon père, la marmelade de mangues au citron vert (que je vous dois depuis un moment, je sais… patience !) :

– 1,1 kg de chair de mangues : j’ai pris une mangue bien mûre, une autre pas tout à fait mûre (mais pas verte non plus), le résultat est meilleur
– 15 cl de pulpe (jus) de fruits de la passion
– 700g de sucre blanc
– le jus d’un citron jaune

1. Porter les mangues coupées en petits dés avec leurs noyaux, la pulpe de fruits de la passion, le jus de citron et le sucre à ébullition. Eteindre le feu, laisser mariner à température ambiante pendant 8 à 12 heures.

2. Au bout de ce temps porter le tout à 105°, vérifier la nappe, retirer les noyaux avant de mettre en pot.

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