Petits flans vanille-coco-rhum pour pauses réconfort

Depuis notre retour des Antilles, j’ai l’impression d’avoir replongé en plein mois de janvier. L’hiver s’est réveillé (et de mauvais poil) sur le tard, Pâques est tombé trop tôt cette année, bref tout est déréglé, plus rien ne va comme il faudrait.

Et puis je constate avec tristesse que cette année la mode pascale est au lapin – c’est très germanique, en somme. Pour moi, rien ne remplace le couple œufs/cocotte à Pâques. Entre poules et œufs, il y a un lien évident. Au point qu’on ne sait pas toujours qui est qui, c’est bien connu (on a résolu le problème en inventant les œufs cocotte). Alors qu’entre les lapins et les œufs… y a quelque chose qui cloche. L’alliance de la carpe et du lapin. Ah non, les poissons d’avril, ce n’est pas pour Pâques – encore que l’on vende un peu partout de la “friture”, et qu’il y ait plus de fruits de mer que de lapins ou de poules dans ces petits chocolats. Allez comprendre tous ces symboles de renouveau, de renaissance, de résurrection… Notre culture est complexe, y a pas de doute.

 

Passons aux choses sérieuses. J’ai songé un instant à vous livrer une recette de flan coco. Mais je me suis d’abord lancée dans un essai de blanc-manger coco, dessert antillais bien connu. J’étais frustrée de ne pas avoir eu l’occasion d’en manger de bon lors de mon séjour là-bas. Un soir, dans un restaurant, j’ai commandé un blanc-manger, mais ce n’était qu’une sorte de crème écoeurante faite de chantilly très sucrée et parfumée au coco, avec un coulis de framboises. Des framboises dans les îles, il n’y a pas plus typique !

Malheureusement, ma première tentative de blanc-manger coco s’est soldée par un échec. Partie d’une recette utilisant de la gélatine en feuilles, j’ai remplacé cette dernière par de l’agar-agar. Je suis toujours méfiante face au côté élastique de la gélatine. Cela étant, je me méfie aussi du côté dur et cassant de l’agar-agar quand il est surdosé. Mais enfin, le problème n’était même là. Et je ne sais même pas où il était : mon blanc-manger était certes pris, mais granuleux. Bof bof.

Les restes de lait concentré sucré et de crème de coco du blanc-manger raté ont donc été reconvertis en un flan aux œufs improvisé qui s’est révélé bien plus intéressant que je ne l’aurais cru. Un flan dont la consistance est assez dense, avec une délicieuse croûte dorée-caramélisée sur le dessus.

Flan vanille-coco-rhum

Pour 4 à 6 petits flans vanille-coco-rhum (en fonction de la taille de vos ramequins…)

– 60g de lait concentré sucré
– 5 cl de crème liquide
– 20 cl de crème de coco (crème, et non lait de coco, c’est plus épais) (peut se remplacer par de la crème fleurette si on n’aime pas la crème de coco)
– 20 cl de lait
– 4 œufs
– 6 c. à soupe de miel
– 1/2 gousse de vanille
– 2 c. à soupe de rhum brun (rhum vieux)

1. Préchauffer le four à 120°.

2. Porter à frémissement la crème de coco, la crème liquide, le lait concentré sucré et le lait de vache, le rhum et les graines de la ½ gousse de vanille.

3. Dans une jatte, fouetter les œufs entiers avec le sucre de canne. Verser par-dessus le liquide frémissant, en filet, en fouettant constamment pour ne pas faire coaguler les œufs.

4. Répartir dans 4 ramequins en verre et faire cuire au bain-marie pendant 45 à 1 heure environ (très variable selon les fours, en fait). A la fin de la cuisson, les crèmes doivent être parfaitement prises, le dessus forme une croûte dorée.

Notez que le goût de miel ne se sent pas énormément (c’était, en l’occurrence, du miel d’acacia, donc un miel assez neutre en goût). J’imagine (mais je n’ai pas encore essayé) qu’on peut le remplacer par la même quantité de sucre (roux, de préférence), sans que la différence soit décisive. Voire par un autre édulcorant (sucre de palme, pourquoi pas ? ou sirop d’agave pour les adeptes).

Ces crèmes n’ont pas fait 24 heures au frigo. J’ai dégusté la dernière en guise de goûter, avec une tasse de thé oolong Tie Guan Yin taïwanais acheté chez Zenzoo Thesaurus, la nouvelle maison de thé-boutique de la rue Chabanais. Un peu d’énergie pour corriger les versions latines de ceux qui, à la BnF, sont assez fous pour préparer le concours de conservateur… !

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