L’hiver dure : réchauffons-nous avec un pain d’épices (peu orthodoxe mais délicieux)

La semaine du développement durable se termine aujourd’hui. La BnF a organisé pour l’occasion toute une série de manifestations et d’actions de sensibilisation. Entre autres, des démonstrations de grimpeurs-élagueurs dans le jardin. Une solution plus écolo (et plus sportive) que les élévateurs mécanisés… Encore qu’on pourrait se demander ce qu’il reste à élaguer dans cette forêt plus déplumée que le bois de Boulogne au lendemain de la tempête de 1999. Les pins n’y tiennent que parce qu’ils sont haubanés, les feuillus ont une croissance qui rivalise avec celle de la toundra.

Il faut dire que l’hiver, sans être tout à fait sibérien, commence à devenir longuet…

Pour revenir au développement durable, moi, ça me fait plaisir, ces types qui grimpent aux arbres. Mais quand c’est pour tailler deux branchettes en train de mourir de solitude, cet élagage écolo ne devient-il pas anecdotique ? L’arbre qui cache la forêt en somme. Parce que c’est bien beau le jardin de la BnF, mais quelle solution de développement durable va-t-on trouver pour tout le reste :

– l’entretien des 75 000 m2 de vitrages et des 365 000 m2 de planchers
– la réduction des 75 tonnes de déchets annuels
– les 27 tonnes de courrier qui arrivent chaque année (sachant qu’on ne peut pas pilonner les livres, dans cette maison…)
– le recyclage des 250 serveurs, 3 600 ordinateurs, 1 400 imprimantes
– la facture énergétique : la BnF consomme autant d’électricité qu’une ville de 30 000 habitants (sauf que c’est un établissement de 2600 personnes), elle a grillé en 2006 environ 36 000 ampoules électriques, et elle fait fonctionner en permanence 4 centrales de climatisation qui brassent chacune 1050m3 d’air à l’heure.

Qui n’a pas pensé que des éoliennes pourraient battre des records de rendement énergétique sur l’esplanade ;- ) ? Hélas, elles risqueraient surtout de défigurer l’œuvre de D. Perrault (tout comme les plantes vertes dans les bureaux, théoriquement interdites par respect du droit d’auteur).

Dans tous les cas, il va falloir plancher sur la question, puisque désormais la Bibliothèque nationale de France fait partie des 33 établissements et entreprises qui ont signé la Charte du développement durable, lors de la grand messe du 2 avril dernier.

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Sinon, côté potins bénéfiens, une rumeur affligeante circule depuis quelques jours. Le président – je veux dire celui de la BnF, Bruno Racine – « prend soin » de Sophie Calle. L’artiste aurait perçu une somme rondelette pour son exposition salle Labrouste (rouverte pour l’occasion, elle était fermée depuis 10 ans…), dont la mise en scène a été confiée à Daniel Buren (dont je doute qu’il puisse bosser gratis…). S. Calle avait déjà eu les honneurs d’une exposition intitulée « M’as-tu vue », au centre Georges Pompidou, fin 2003. A l’époque, qui était président de Beaubourg ? Bruno Racine. Sans doute un pur hasard…

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A part cela, je voulais vous faire part d’une incroyable nouvelle dont vous vous fichez sans doute un peu, mais ma joie est telle qu’il faut que je la partage : j’ai enfin fabriqué le pain d’épices de mes rêves. Celui dont je garderai la recette pour toujours. Lors de mon dernier essai (celui de la Saint-Nicolas) je vous avais dit que je projetais de me lancer dans la confection d’une pâte-mère (la méthode traditionnnelle et ancienne pour faire lever le pain d’épices, à l’époque où levure et bicarbonate n’étaient pas en vente à Carrefour…)

Entre temps, je suis tombée sur une recette de cake aux épices dans Elle à Table, recette que j’ai adoptée après l’avoir bien triturée, torturée, adaptée, revue et corrigée. En est ressorti, à mon grand étonnement d’ailleurs, une sorte de pain d’épices pas du tout traditionnel (avec du beurre et du lalit fermenté !) mais délicieusement addictif. Et tant pis pour la pâte-mère, du moins pour cette fois.

Un vrai-faux pain d’épices

 

La pâte (1 tasse = 250 ml)

– 1 tasse de lait fermenté (je prends du maigre, marque Candia)
– 1/2 tasse de miel
– 1 tasse de sucre
– 1 tasse de farine de blé T55
– 1 tasse de farine de seigle
– 1/4 de tasse de beurre doux fondu (environ 50g)
– 1 cc bombée de bicarbonate de soude
– facultatif : du gingembre confit haché menu (environ 50g)

Le mélange d’épices

A moduler en fonction de vos goûts bien sûr : je ne suis pas fan d’anis vert, je trouve que les mélanges du commerce ne sentent trop l’anis. Je préfère l’anis étoilé et le clou de girofle, mais en quantité très modérée. Vous pouvez partir de la base suivante, en pilant les épices en morceaux au mortier avant de les mélanger aux épices en poudre et de les tamiser soigneusement, pour ne pas laisser de morceaux (vous pouvez n’utiliser que des épices en morceaux mais c’est plus difficile à doser…) :

– 2 petits clous de girofle
– 1 étoile de badiane
-1/2 cc rase de muscade moulue
– 2 cc légèrement bombées de cannelle moulue
– 1 cc rase de gingembre en poudre (1/2 si vous mettez du gingembre confit dans la pâte)

 

1. Préchauffez le four à 200° C.

2. Dans une saladier, fouettez le lait fermenté, le sucre et le miel. Ajoutez les farines, les épices (2 à 3 cc rases du mélange ci-dessus), le bicarbonate, le gingembre confit si vous en mettez, le beurre fondu. Mélangez jusqu’à obtenir une consistance homogène.

3. Beurrez légèrement un plat rectangulaire ou carré allant au four (je prends un moule à charnière rectangulaire). Déposez une feuille de papier sulfurisé sur le fond (facilite le démoulage, même avec un moule à charnière)

4. Versez la pâte dans le moule, enfournez et baissez le four à 180°. Laissez cuire environ 45 minutes. Attention, il ne faut pas que le fond et les bords brûlent, cela donnerait un goût amer et désagréable. Au besoin, baissez le four à 150° en fin de cuisson.

5. Laissez tiédir avant de démouler. Le pain d’épices est cent fois meilleur le lendemain, et 200 fois le surlendemain. Il se conserve une bonne semaine si on l’enveloppe dans du papier aluminium, et il se congèle parfaitement bien.

Se déguste volontiers avec du beurre salé ou du fromage frais. S’accompagne particulièrement bien d’un thé Pu Erh (Sheng) ou d’un autre type de thé (non parfumé, de grâce) ayant du corps et de la longueur en bouche.

 

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