Si j’avais du pandan, je ferais un marbré pandan-chocolat blanc. En attendant, c’est un marbré… aux colorants.

Je ne participe pas beaucoup aux jeux de la blogosphère. Pas par principe, mais parce que je me sens toujours à côté de la plaque, dépassée. Et puis j’ai un métier auquel je dois consacrer le peu d’inspiration que m’alloue quotidiennement un cerveau monotâche et peu créatif.

Mais quand j’ai vu le jeu lancé par Marion (Il en faut peu pour être heureux…), je me suis dit que si je devais en faire un, c’était celui-là. L’idée est géniale : proposer une recette d’où l’ingrédient vedette est potentiellement absent ! Voilà qui témoigne d’un certain sens de la dérision.

Pour ceux qui n’auraient pas suivi ou qui seraient un peu mous du clic mulotique, l’ingrédient en question, c’est l’extrait de pandan.

Quid ? Allez voir dans Google et tapez “pandan”, vous comprendrez vite de quoi il retourne. Du pandan, je ne sais finalement pas grand chose si ce n’est que :
– c’est un truc qu’on extrait des feuilles d’une plante et que c’est très utilisé dans la cuisine du Sud-Est asiatique
– c’est aussi vert que Shrek 

– ce n’est pas la nourriture favorite du panda (malgré la ressemblance entre les deux mots, le panda aime mieux manger du bambou) 

– c’est à peu près introuvable en Europe sauf si l’on adhère à la filière néerlandaise (mais non, c’est pas de la came…)
– on trouve cependant un arôme de synthèse dénommé extrait (ou essence) de pandan dans certaines épiceries asiatiques, mais son plus fin connaisseur dit que c’est un ersatz sans rapport avec le vrai goût du pandan.

Pour le commun des mortels, le pandan reste un produit virtuel (un peu moins virtuel que le seva quand même… ^ ^). Ces modes (ou blagues…) surgissent du néant des cuisines les plus en vue de la Toile et se répandent comme une traînée de poudre (j’vous assure pourtant que c’est pas d’la came…). Elles font du machin le plus exotique et le plus méconnu qui soit un ingrédient phare du consumérisme alimentaire occidental (que personne ne se sente visé en particulier, je ne dis pas cela que pour moi).

Donc moi, Natalia, obsédée culinaire et loseuse patentée en matière de blog, j’ignore tout du goût du pandan. Mais depuis que je sais que ça existe, je suis malheureuse comme la pierre de ne pouvoir m’en procurer.

Quelle frivolité ! Pendant ce temps, les peuples d’Afrique se demandent s’ils vont pouvoir acheter leur prochain sac de riz.

Revenons au jeu de Marion. Si j’avais du pandan, je ferais un gâteau marbré vert et blanc. Avec du chocolat blanc. Et avec une petite touche de seva aussi ;-). Un tout petit peu, là, juste pour compléter la gamme chromatique. Ce serait tellement plus joli…  Cet improbable marbré serait vert, bleu et crème. Parce que le chocolat blanc n’est pas blanc. Même qu’avec les œufs, il devient carrément jaune paille.

Il plairait aux enfants et même aux adultes, sauf les plus conformistes bien sûr. Il intriguerait les curieux, il ne rebuterait pas les foodistas.

En attendant l’Œuvre, qui ne verra jamais le jour (puisque le seva n’est qu’un poisson d’avril et que le vrai pandan est quasi introuvable par ici), voici l’esquisse : avec les couleurs, mais monogustative. Ni pandan, ni seva, que du colorant.

Marbré au chocolat blanc tricolore 

adapté du marbré matcha-chocolat blanc

Pour un moule à cake soit une douzaine de tronches tranches de cake :

– 3 œufs
– 180g de farine
– 125g de beurre allégé (ici du « fleurier » que j’ai eu gratis, c’est pas mon genre d’acheter ces trucs-là, et pas question d’étaler ça sur mes tartines ni de le jeter direct à la poubelle)
– 125g de sucre
– 70g de chocolat blanc
– colorant vert (+ extrait de pandan si on en a)
– colorant noir-violet (avec le jaune de la pâte ça fera du bleu)
– 1 cc de levure chimique

1. Faire fondre le chocolat blanc au bain-marie. Cela prend du temps, et ça colle, c’est normal.

2. Préchauffer le four à 200°.

3. Fouetter le sucre et les œufs entiers dans une terrine. Ajouter la farine et la levure tamisées, le beurre fondu, le chocolat blanc fondu. Bien homogénéiser l’ensemble.

4. Diviser l’appareil en trois parts plus ou moins égales (à vous de voir…). Ajouter dans l’une le colorant vert (+ l’extrait de pandan si on en a), dans l’autre, le colorant noir-violet.

5. Beurrer un moule à cake s’il n’est pas en silicone. Faire trois couches avec les trois couleurs de pâte : j’ai mis dans l’ordre : bleu, vert, crème. (quel que soit votre choix, sachez que la couche du dessous aura tendance à passer sur les côtés et à se retrouver dessus, à la fin).

6. Cuire 10 minutes à 200° puis 30 minutes à 180°, si la cuisson n’est pas terminée au bout de ce temps, éteindre le four et laisser le marbré dans le four éteint un quart d’heure.

Verdict ? Ce gâteau accroche le regard, il est moelleux mais pas humide, fondant mais pas gras. Sa croûte est croustillante (tout au moins dans les heures qui suivent la sortie du four), et on adore son petit goût de chocolat blanc.

En fin de compte, les colorants sont un moyen ludique de relooker les classiques que tout le monde aime. Vous ne hurlez pas au sacrilège quand vous colorez vos macarons ? Alors laissez-vous tenter par les gâteaux aux couleurs artificielles. Testez au passage la finesse des papilles de votre entourage : dites que c’est un marbré vanille-menthe-curaçao. Ou qu’il y a du pandan et du seva. Amusez-vous des réactions… Les gens goûtent avec les yeux plus qu’avec les papilles, bien souvent… Faites une dégustation à l’aveugle ?!

Voilà. Ceci était ma participation au jeu « Si j’avais du panda, je ferais… mais je n’en ai pas ». Avec une recette aussi naze et toutes les conneries que je viens d’asséner, je n’ai aucune chance de gagner un flacon d’essence de pandan. Encore moins l’estime de Marion.

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